21ème Session du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe

VIVRE ENSEMBLE DANS LA DIGNITÉ - Nouvelles mobilisations et violences urbaines

19 octobre 2011

Introduction au débat par Keith Whitmore, Président du Congrès

Le débat d'actualité lors de la 21e Session du Congrès portera sur les nouvelles mobilisations et violences urbaines.

Dans ces derniers mois, nous avons assisté à des protestations des citoyens et des démonstrations dans des endroits comme la Puerta del Sol, Lisbonne, Paris, Athènes et, plus récemment, des scènes tragiques de la violence et des pillages dans le Royaume-Uni. Des niveaux élevés de chômage, le sentiment  croissant de l'exclusion, les mesures d'austérité, la corruption sont quelques-unes des raisons invoquées pour cette agitation civique, mais ce n'est pas toute l'histoire.

Le choix du thème pour ce débat reflète bien la situation actuelle et les tendances que nous observons dans nos collectivités locales aujourd'hui - les collectivités qui sont de plus en plus multiethniques, multiculturelles et multilingues. D'une part, nous observons la mobilisation sans précédent des citoyens, canalisée par des organisations de la société civile et par les réseaux sociaux, donnant lieu à un débat ouvert sur pratiquement tout problème, et offrant de grandes opportunités pour la participation accrue des citoyens dans les processus de la société. Cette tendance conduit à une plus grande interaction entre les citoyens et les autorités, et entre les différents groupes communautaires et culturels.


D'autre part, dans le même temps nous sommes aussi témoins d'un désenchantement croissant avec les processus démocratiques, et le désengagement de la démocratie, surtout parmi les jeunes générations; une perte de confiance dans les politiciens et le manque de confiance dans les institutions et mécanismes démocratiques. Ce déficit démocratique, ce fossé - réel ou perçu - entre les citoyens et les institutions du pouvoir alimente le sentiment d'être exclus et incapable d'influencer la prise de décision.


Cette situation, qui est aggravée aujourd'hui par la crise économique, a incité les mouvements et manifestations sociaux à travers le continent, des Indignados en Espagne aux protestations à la place Syntagma à Athènes, avec les citoyens - dont de nombreux jeunes - en prenant une position active civique pour défendre leurs intérêts. Ce mécontentement et la désillusion peuvent prendre des formes explosives et violentes, et peuvent parfois être «enlevés» par des éléments criminels. Nous nous souvenons tous des émeutes urbaines en France il y a cinq ans, et nous avons tous été choqués par le brusque déclenchement de la violence dans certaines villes du Royaume-Uni cet été.


Comme nous cherchons à construire un modèle de démocratie participative, nous devons trouver des façons de tirer profit de cette mobilisation pour le bénéfice de nos collectivités, pour un plus grand engagement de nos citoyens dans la démocratie. Les autorités à la base, qui sont les premiers à devoir faire face à la violence urbaine quand elle éclate, jouent également un rôle clé dans la mobilisation urbaine qui doit se traduire en une plus grande participation citoyenne, l'amélioration des relations interculturelles et plus de cohésion. Ceci représente un défi majeur pour les autorités locales et régionales, et ceci est l'objet de ce débat.