Jean-Claude Frécon : « Les droits de l’homme au niveau local passent par des actions concrètes »

Le nouveau président de la Chambre des pouvoirs locaux du Congrès, Jean-Claude Frécon, détaille les priorités de son mandat et notamment le renforcement du suivi de la Charte européenne de l’autonomie locale qui reste un fil rouge de son action. Il soulève par ailleurs l’importance cruciale de la mise en oeuvre des droits de l’homme au niveau local particulièrement dans le contexte de la crise économique et financière. La contribution du Congrès au processus de la réforme du Conseil de l’Europe fera enfin partie des axes de travail de la chambre.

Question : Vous venez d’être élu président de la Chambre des pouvoirs locaux du Congrès, quelles seront les priorités de votre mandat ?

Jean-Claude Frécon : Le suivi de la Charte européenne de l’autonomie locale reste bien entendu notre activité essentielle et le « fil rouge » de notre travail. 45 de nos 47 pays l’ont désormais signée, mais certains avec des réserves : je crois que nous devrions voir si celles-ci sont toujours d’actualité dans ces pays, et les inciter, si possible, à lever celles qui ne leur semblent plus indispensables.

Question : Le Conseil de l’Europe est en plein processus de réforme, et le Congrès est naturellement concerné aussi par ces évolutions. Quel peut être l’apport de la Chambre des pouvoirs locaux à cette réforme ?

Jean-Claude Frécon : Nous sommes naturellement en phase et en accord avec cette réforme. En ce qui nous concerne, nous avons réduit de quatre à trois le nombre de nos commissions, afin de travailler de manière plus efficace et plus ciblée, en nous concentrant sur nos actions prioritaires.

Question : La chambre des pouvoirs locaux doit exprimer les préoccupations majeures des collectivités locales européennes : quelles sont-elles aujourd’hui selon vous ?

Jean-Claude Frécon : La crise financière est évidemment le premier souci des collectivités locales, tant elle se répercute sur leurs capacités financières et les oblige à faire des choix souvent difficiles. Mais je ne voudrais pas que les problèmes économiques masquent les grandes priorités de notre Congrès, en particulier l’application des droits de l’homme au niveau local. Il ne s’agit pas de promouvoir des grands principes généraux, mais de mettre tous les jours ces droits en pratique, dans nos politiques, dans nos relations avec les citoyens, dans le respect de l’autre et de ses différences… y compris avec celui qui habite juste à côté de chez nous.