Emin Yeritsyan : « la Commission des questions d’actualité permettra de réagir rapidement aux problèmes et aux défis des pouvoirs locaux et régionaux »

Président de la toute nouvelle Commission des questions d’actualité, Emin Yeritsyan (Arménie, PPE/DC) explique comment celle-ci entend travailler, en mettant notamment l’accent sur sa capacité à réagir aux sujets d’actualités notamment dans des situations de crise et d’urgence.

Question : La commission des questions d’actualité est entièrement nouvelle. Quelle est votre conception du travail de cette commission ?

Emin Yeritsyan : Selon son mandat, la Commission des questions d’actualité a « hérité » des axes thématiques de travail des commissions qui étaient chargées auparavant du développement durable, de la cohésion sociale, de la culture et de l’éducation. Ceci étant, son mandat a ceci d’original qu’elle doit étudier tout problème d’actualité qui se posent aux collectivités locales et régionales et permettre au Congrès de réagir rapidement dans des situations de crise et d’urgence. D’une certaine manière, la Commission doit deviner quels sont les problèmes qui pourraient se poser à l’avenir.

Il convient, selon moi, d’organiser son travail selon quatre grands axes où le plus grand nombre de problèmes se manifestent aux niveaux local et régional, et qui sont aussi liés à nos objectifs et notre vision pour nos communautés : des communautés inclusives, interculturelles, durables,  non violentes et sûres pour la population.

De cette manière, nous pourrons aborder n’importe quel thème proposé, dans la mesure où il permet de tendre vers ces objectifs, et regrouper les propositions thématiques en conséquence. Naturellement, j’espère que les membres de la Commission participeront activement à l’établissement de l’ordre du jour et qu’ils s’attacheront à attirer notre attention sur les défis d’aujourd’hui et éventuellement de demain que les pouvoirs locaux et régionaux doivent relever au jour le jour.

Question : Quels sont les sujets les plus urgents dans l’agenda de votre commission?

Emin Yeritsyan : Selon moi, plusieurs facteurs importants seront reflétés dans l’ordre du jour. D’abord, nous nous fonderons sur les axes de travail prioritaires du Congrès, qui eux-mêmes correspondent plus généralement aux missions du Conseil de l’Europe. Ensuite, nous sommes convaincus que les initiatives pour arrêter la liste des problèmes qui se posent sur le terrain viendront des membres de la commission

 eux-mêmes, car ce sont eux, en fait, qui mènent notre politique au niveau local et régional. Enfin, nous prendrons en considération les priorités fixées par la Présidence du Comité des Ministres et par la Conférence du Conseil de l'Europe des Ministres responsables de l'aménagement du territoire (CEMAT). Je ne veux pas anticiper et parler de l’ordre du jour avant que la Commission l’ait adopté, mais je suis certain qu’étant donné ces facteurs, l’un des axes prioritaires de notre travail cette année sera l’intégration des Roms en Europe et le rôle des pouvoirs locaux et régionaux dans ce processus. Une autre question prioritaire portera sur le renforcement du développement durable et des capacités d’adaptation des villes face aux catastrophes naturelles dans le contexte du changement climatique. Cependant, comme je l’ai dit, la Commission abordera un large éventail de questions : questions sociales, problèmes de développement durable, culture, éducation.

Question : Lors des sessions, votre commission est chargée d’alerter le Congrès sur les situations d’urgence qui touchent les collectivités. Comment envisagez-vous cette contribution ?

Emin Yeritsyan : Comme je l’ai dit, l’originalité de la Commission, c’est d’avoir pour mandat de devoir réagir rapidement aux problèmes et aux défis des pouvoirs locaux et régionaux et d’assurer une réaction rapide du Congrès face aux situations de crise et d’urgence. D’une certaine manière, la Commission doit servir de catalyseur de débats, en proposant des élément de discussion et de réflexion tout en suggérant en réponse des mesures concrètes. Je suis persuadé que la composition renforcée de la Commission par rapport aux commissions thématiques précédentes nous permettra d’élargir le champ des problèmes communs à cerner, et des échanges d’expériences, ce qui aura des résultats positifs sur le terrain. Par ailleurs, tout cela - les débats sur les questions d’actualité, les mesures prises face aux situations de crise et l’échange d’expériences positives – contribuera à la formulation de recommandations et de propositions concrètes pour améliorer la gestion des collectivités locales et régionales, contribuer au développement de la démocratie à ce niveau et faire respecter les droits de l’homme. Voilà ce que pourrait être la contribution essentielle de la Commission au travail du Congrès.