126e Session du Comité des Ministres

Sofia, le 18 mai 2016

Discours de Jean-Claude Frécon, Président du Congrès des Pouvoirs locaux et régionaux

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les Représentants Permanents,

Le Secrétaire Général Thorbjørn Jagland a, dans son rapport annuel sur l’état de la démocratie, des droits de l’homme et de l’état de droit en Europe, souligné la gravité des crises qui secouent l’Europe actuellement. De nombreuses interventions aujourd’hui confirment cette analyse. Ces crises sont de toute nature, elles vont de la difficulté à contrôler les flux de réfugiés et de migrants, aux problèmes de sécurité y compris la guerre, sur notre continent.

Aux yeux de nos opinions, ces crises sont perçues comme une forme d’incapacité des Etats et des grandes institutions européennes, à trouver des solutions et à préserver une véritable solidarité entre nous. C’est ainsi qu’aux crises générales que nous traversons vient s’ajouter une plus large crise de confiance de nos populations à l’égard des gouvernants et, plus grave encore, à l’égard de la démocratie.

Mesdames et Messieurs, en tant que Président du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, je suis convaincu que nos collectivités territoriales ont un rôle important à jouer dans la résolution des conflits et des crises qui menacent jusqu’au fondement même de nos sociétés démocratiques. En effet, dans nos états depuis un demi-siècle une évolution que j’estime positive et que je crois irréversible, vers la décentralisation, a doté nos collectivités de larges compétences et de responsabilités politiques.  

La lutte contre la radicalisation menant au terrorisme illustre parfaitement cette situation : une bonne connaissance du terrain doublée d’une relation de proximité avec les populations font des élus locaux des acteurs essentiels à la fois pour la prévention, la répression et la mise en œuvre de programmes de déradicalisation.

D’ailleurs de nombreux observateurs ont souligné que les meilleurs résultats dans cette lutte sont obtenus lorsque de tels programmes de prévention de la radicalité sont développés dans le cadre de petites structures de proximité fondées sur des relations individualisées sous la responsabilité d’élus locaux. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.

Mesdames et Messieurs, c’est ensemble, à tous les niveaux de la gouvernance, chacun dans l’exercice de nos propres responsabilités, que nous pourrons reprendre le chemin d’une Europe plus prospère, plus solidaire, plus inclusive et finalement plus conforme aux anticipations et aux aspirations de nos pères fondateurs. Malheureusement, l’Europe que nous voyons aujourd’hui s’éloigne parfois cruellement de cette vision initiale…

Laissez-moi pour conclure vous dire combien le dialogue politique et thématique que le Congrès entretient avec le Comité des Ministres et la présidence bulgare nous a été utile et je voudrais à cet égard réitérer mes plus vifs remerciements aux autorités bulgares.

Comme vous le savez, la promotion et le monitoring de la démocratie locale et régionale dans les Etats membres est le cœur de la mission du Congrès et dans ce cadre nous poursuivrons notre dialogue politique avec les autorités de tous les Etats membres. 

C’est dans le même esprit que nous souhaitons une excellente présidence à l’Estonie et beaucoup de réussite pour les six prochains mois.

Je vous remercie.