La démocratie locale et régionale au cœur de la présidence albanaise du Comité des Ministres

En inscrivant la promotion de la démocratie locale et régionale parmi les priorités de sa présidence du Comité des Ministres (mai-novembre 2012), l’Albanie souligne l’importance de la dimension locale pour renforcer la démocratie en général et rapprocher davantage le pays du reste de l’Europe. « Visible et proche des citoyens, la démocratie locale permet aussi de mieux gérer les structures publiques locales », souligne Ferdinand Poni, vice-ministre de l’Intérieur albanais, en charge des collectivités locales.

08.08.2012 -- Il rappelle que le développement de la démocratie locale est d’autant plus nécessaire que les budgets des investissements locaux albanais ont été multipliés chaque année par dix depuis 2006, lorsque le pays a commencé à se décentraliser, et donc à transférer localement de nombreuses compétences autrefois gérées au niveau central. Actuellement, l’Albanie « digitalise » la gestion de son administration locale, et mise beaucoup sur l’« e-democratie », y compris localement. « Ces initiatives font d’ailleurs partie des expériences que nous souhaitons offrir au reste de l’Europe », poursuit M. Poni, qui voit aussi dans le développement de la bonne gouvernance ou dans la cohabitation pacifique entre les religions musulmane, orthodoxe et catholique d’autres exemples de ce que l’Albanie peut apporter à ses voisins.

Le programme portant sur la démocratie locale mis au point par l’Albanie, avec le soutien et la participation active du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, est une illustration concrète de l’intérêt porté par le pays à ce secteur, et s’organise autour de plusieurs conférences et manifestations. Deux d’entre elles, en septembre et en octobre 2012, porteront sur la promotion des droits de l’homme au niveau local et sur la participation des citoyens à la vie publique locale, thèmes identifiés en 2011 comme prioritaires  par les ministres européens chargés des collectivités locales. De même, une journée sera consacrée à la coopération multi-niveau pour faciliter la coopération transfrontalière. Ce sujet est d’autant plus important pour l’Albanie qu’elle entend développer cette dernière avec tous ses voisins, y compris la Grèce et l’Italie qui font, eux, partie de l’Union européenne. En outre, un séminaire et une conférence porteront sur les progrès de la régionalisation et sur l’intégration européenne de l’Albanie. Le pays souhaite obtenir prochainement le statut de candidat à l’Union européenne, et le respect des « standards » européens en matière de régionalisation, comme de démocratie locale, constitue pour lui une étape importante vers cet objectif. Enfin, la semaine européenne de la démocratie locale prendra un relief particulier dans en Albanie, et favorisera à la fois la visibilité de l’Europe et celle de la démocratie locale.

Au-delà de toutes ces manifestations, l’Albanie se sent maintenant, selon M. Poni, prête à jouer pleinement son rôle au sein du Congrès : « Nous venons de nous doter d’une association des pouvoirs locaux, et la constitution d’une délégation tenant compte de toutes les sensibilités politiques est imminente », souligne-t-il. Le Congrès s’est d’ailleurs fortement investi pour parvenir à ce résultat, et a organisé depuis fin  2011 plusieurs rencontres avec les élus locaux albanais pour les inciter à renouer le dialogue par delà leurs divergences politiques. Un projet de coopération mené conjointement par le Conseil de l’Europe et l’agence suisse de développement et de coopération, auquel participe le Congrès, vise pour sa part à renforcer les structures de la démocratie locale en Albanie dans le cadre d’un plan d’action de trois ans.