P-PG/Prev-CF (2005)2 F

Participation des jeunes aux

programmes de prévention de la toxicomanie

Par Amanda POOLE


participation, n.f.  /par-ti-si-pa-sion

1. Le fait de prendre part à une activité

2. Le fait d’appartenir à un ensemble plus grand

3. Communauté, corporation, association

« La participation des jeunes, c’est le développement de partenariats entre jeunes et adultes couvrant tous les domaines de la vie, afin que les jeunes occupent une position appréciée, jouent un rôle dans notre société et fassent bénéficier la collectivité dans son ensemble (mais aussi les jeunes) de leur contribution, de leurs idées et de leur dynamisme. »

The Australian Youth Foundation


Table des matières

1. Introduction

2. Les jeunes

3. Qu’est-ce que la prévention de la toxicomanie ?

4. Quels sont les avantages de la participation des jeunes à des programmes de prévention ?

5. Quel est l’enjeu de la participation des jeunes aux programmes de prévention ?          

6. Que serait la prévention si les jeunes n’étaient pas amenés à y participer ?      

7. Comprendre les adultes et les jeunes

8. Participation

9. Créer un cadre approprié à la participation

10. Lignes directrices pour les processus de consultation

11. Conclusion

Annexe1

Annexe 2

Annexe3

Références


1. Introduction

Les jeunes ne constituent pas des problèmes qu’il faut résoudre, mais peuvent eux-mêmes apporter des solutions aux problèmes.”

Fondation Internationale pour la Jeunesse

Indéniablement, les jeunes personnes d'aujourd'hui font partie intégrante de la société. Ils possèdent beaucoup d'énergie et de l'enthousiasme sans limites, et ils donnent souvent des avis surprenants sur toutes sortes de questions. De par les expériences qu’ils vivent, la diversité de leurs points de vue et leur extrême vitalité, les jeunes sont capables de contribuer de manière pertinente aux débats de société.

Les jeunes doivent faire face à de nombreux défis. Ils grandissent dans un environnement rapidement changeant qui leur offre continuellement de nouvelles connaissances et de nouvelles découvertes. Ils doivent donner du sens à cet environnement dynamique et en même temps définir leur propre identité. Pendant l'adolescence, les jeunes sont confrontés à des choix difficiles par rapport aux drogues, à l'alcool, au tabac et au sexe et réagissent parfois en expérimentant ou en se rebellant contre les formes traditionnelles d'autorité. De nos jours, l’abus de drogues constitue une tendance en constante augmentation et tient une place de plus en plus grande dans la culture des jeunes. En général lié à des facteurs économiques et sociaux, l’abus de drogues a augmenté parmi les jeunes, étant donné que les drogues sont devenues de plus en plus variées et faciles d’accès. Aujourd'hui, il y a un besoin réel pour des programmes de prévention efficaces en direction des jeunes.

Traditionnellement, les jeunes ont bénéficié d’actions de prévention pendant leur scolarité. Les écoles étaient considérées comme étant l’endroit idéal pour communiquer sur la prévention des toxicomanies. Malheureusement, ces méthodes ont prouvé leur inefficacité. Le premier problème réside dans le fait de limiter les programmes de prévention uniquement aux écoles excluant un nombre significatif de jeunes personnes qui ont peut-être abandonné l'école et commencé à travailler. De plus, le cadre scolaire se prête souvent aussi lui-même aux approches pédagogiques démodées, dans lesquelles il est attendu des jeunes qu’ils absorbent passivement les leçons de vie transmises par les adultes. Cette approche qui ne laisse aucune place à la parole de l'auditoire induit immanquablement un manque d’échanges, évite toute compréhension mutuelle et entraîne que le message ne peut pas être intériorisé par l'auditoire. C’est inefficace pour les jeunes, qui cherchent la reconnaissance en tant qu’individus à part entière et sont capables de faire leurs propres choix quant à leur mode de vie. La déconnexion est en plus accentuée par le fait que pendant leurs scolarité, les jeunes commencent à chercher des modèles parmi leurs pairs et non plus parmi les adultes.

Le manque de participation de jeunes dans les stratégies de prévention comporte d'autres implications négatives. Par exemple:

Dans une enquête réalisée par Euronet, réseau européen en faveur des droits des enfants et des jeunes gens vivant en Europe, les jeunes ont exprimé leur frustration à l’égard du monde des adultes. A maintes reprises, ils ont éprouvé le sentiment que leurs avis étaient ignorés ou pas pris au sérieux par les adultes.

Dans une enquête menée en 2001 par l’UNICEF en Europe du sud-est, 60% des jeunes gens ont affirmé être peu ou pas informés sur la prévention de la toxicomanie au sein de leurs communautés. Beaucoup de jeunes gens, où qu’ils vivent, ont déclaré que l’accès aux informations importantes pour leur bien-être leur était refusé.

(Adapté de “Global Priorities for Youth:

Youth Participation in Decision-making”)

La première citation est significative d'un problème général dans notre société : les jeunes personnes sont souvent marginalisées par les adultes. L’image véhiculée, souvent exagérée par la presse, est que les jeunes sont paresseux et incompétents. En fait, ceci est un stéréotype qui est injustement fondé et même pernicieux : la généralisation discrédite non seulement les aspects positifs des contributions faites par les jeunes à la société, mais il décourage aussi la dialogue entre les jeunes et les adultes.

La deuxième citation révèle une conséquence sérieuse de la marginalisation de la jeunesse : les jeunes sentent qu'ils ne peuvent pas accéder à l'information cependant essentielle à leurs besoins. Le manque d'information peut être très nuisible parce qu'il empêche les jeunes de prendre des décisions en toute connaissance de cause sur les conséquences possibles et les empêche également d’être maîtres de leurs propres choix. Ceci peut ultérieurement entraîner des conséquences désastreuses.

La prévention d’aujourd'hui demande de nouvelles tactiques. Les approches existantes qui ciblent la jeunesse dans les écoles sont inefficaces et parfois même obtiennent l'effet inverse quand les jeunes se rebellent contre l’autorité des adultes avec lesquels ils ne se sentent pas en phase. Nous avons besoin de méthodes plus créatives qui n'incluent pas nécessairement des structures hiérarchiques. Les procédés consultatifs sont intéressants parce qu'ils incluent les voix des jeunes et leurs contreparties adultes. Ils garantissent la participation de la jeunesse, qui est une qualité fondamentale de n'importe quel programme de prévention. Les jeunes sont un atout pour la société car quand l’occasion leur en est donnée ils contribuent de manière positive. La société commence à reconnaître et à apprécier leurs aptitudes, mais elle adopte toujours une attitude hésitante pour les accepter comme des citoyens à part entière. Par des procédés consultatifs efficaces, cependant, cette reconnaissance deviendra une réalité.

Ce document essaie d’identifier les raisons pour lesquelles les jeunes doivent avoir en effet voix au chapitre. Il commence par un aperçu général sur la participation de la jeunesse afin de mieux comprendre un sujet complexe. Il a été écrit dans l'intention d’inciter la société à reconnaître les avantages et les valeurs de la participation des jeunes dans les programmes de prévention de la toxicomanie. L'impact des jeunes passe inaperçu, mais quand la société s’en rend compte il est évident que les jeunes sont des citoyens actifs et des acteurs fiables. Quand l'occasion leur en est donnée, les jeunes peuvent faire preuve de compétences au même titre que les adultes car ils sont portés par une énergie et un engagement infatigables.

Ce document cherche à établir un dialogue entre les jeunes et les adultes. Leur coopération est essentielle pour atteindre les buts et objectifs des programmes de prévention de la toxicomanie. Le document commence par aborder les stéréotypes prêtés aux jeunes et ceux imputés aux adultes. Il vise à faire prendre conscience des idées fausses qui empêchent parfois les jeunes et les adultes de travailler ensemble. Ceci fait, le document s’attache à identifier les méthodes efficaces permettant d’instaurer des partenariats en vue de créer des environnements de travail positifs pour les processus de consultation. Les exemples fournis mettent en lumière les concepts que jeunes et adultes devraient prendre en compte lorsqu’ils travaillent ensemble. Ce document a été rédigé dans le but d’amener les jeunes et les adultes à communiquer et à collaborer davantage dans le but d’améliorer les campagnes de prévention de la toxicomanie.

Significations

Dans ce document, le terme « adultes » fait référence aux experts, décisionnaires, professionnels et autres spécialistes de tous les domaines liés à la toxicomanie. Ces personnes sont considérées comme disposant d’une expertise en matière d’abus de substances, de traitement et de prévention de la toxicomanie. Le terme « adultes » sera employé indifféremment à la place des termes « experts », « consultants », « spécialistes », etc., en fonction de la pertinence et du sujet.

Le terme « jeunes » sera lui aussi utilisé indifféremment à la place de « jeunes gens » ou « jeunes personnes ». Ces termes et expressions seront utilisés pour identifier un groupe distinct, doté de ses besoins et potentialités propres.


2. Les jeunes

2.1.       Définition

A qui s’applique le terme de « jeune »? Il n’est pas aisé de répondre à cette question dans la mesure où les définitions varient d’un pays à l’autre, voire d’une organisation à l’autre. A défaut d’un accord européen sur la question, le Centre Européen de la Jeunesse du Conseil de l’Europe applique le terme à la tranche d’âge des 13-30 ans. Pour les Nations Unies, en revanche, il s’applique à celle des 15-24 ans. Alors que certains pays européens incluent en partie les « enfants » dans la tranche des 13-30 ans, les Nations Unies entendent par « enfant » les individus de moins de 14 ans. Cependant, la définition des Nations Unies n’est pas non plus complète. Pour se référer aux jeunes, les définitions tiennent compte de facteurs sociologiques, politiques, culturels et individuels. Il est par conséquent difficile d’arriver à une réponse définitive.

En dépit de ces divergences de définitions, il est généralement admis que le terme de “jeune” qualifie une personne à un stade transitoire entre l’enfance et la maturité ou l’âge adulte. C’est une période de l’existence destinée à la croissance et au développement. Cependant, ce moment de la vie, est une étape critique pour les jeunes. Durant cette période, ils commencent à mettre en place les fondements des comportements qui influeront sur leur bien-être à l’âge adulte. Il s’agit d’une période critique où les qualités et aptitudes qui pourraient déterminer de futures réussites ou de futures défis se consolident. Il s’agit bien entendu d’une période significative, mais elle ne préfigure pas de manière définitive de l’adulte en devenir.

2.2.       Les jeunes autrefois

Au cours des siècles, les jeunes ont lutté pour réclamer la place qui leur revenait dans la société. Ce n’est que depuis peu que les jeunes sont parvenus à avoir un rôle actif. Avant le Siècle des Lumières, les jeunes étaient considérés comme étant des biens et ne faisaient pas partie intégrante de la famille. Même à la fin du Moyen Age, ils étaient à peine reconnus par la société. A cette époque, jusqu’à l’âge de 6 ou 7 ans, ils ne comptaient pas dans la communauté. En fait, la loi stipulait même qu’un jeune n’avait pas d’existence légale. Si en de rares occasions on lui reconnaissait une existence, le jeune était considéré comme la propriété de son père et traité comme tel.

A l’arrivée du Siècle des Lumières, la communauté commença à s’intéresser plus aux jeunes. L’idéologie du progrès et d’une société nouvelle constituait la base d’une pensée rationnelle et des idéaux des Lumières. Selon ces idéaux, le présent devait être sacrifié pour mieux construire l’avenir. A partir de là, les jeunes furent considérés comme représentant l’avenir, les riches et la prospérité de demain. Cette nouvelle façon de penser divergeait de la croyance antérieure selon laquelle les jeunes n’étaient des individus à part entière qu’à un âge plus respecté.

Pendant ce temps, toutefois, les jeunes furent considérés comme devant être protégés mais sans pour autant bénéficier de droits. Leur vie était fondée sur les concepts de repos, de régularité et de propreté. Le but ultime de la société étant d’éviter que les enfants ne subissent des influences immorales qui corrompraient inévitablement leur vie. Par conséquent, la participation active était inexistante parmi les jeunes. En fait, elle était même jugée malsaine et préjudiciable pour la jeunesse. En d’autres termes, la protection l’emporta sur l’engagement. Les raisons à cela peuvent être précisées, mais à l’époque il était surtout généralement admis que les jeunes n’avaient pas les capacités et la compétence nécessaires pour affronter le monde qui les entoure. Certains pourraient qualifier cela d’éducation des jeunes, mais en réalité, il s’agissait surtout d’une entrave considérable au développement de leurs nombreuses possibilités.

Heureusement pour la société, les temps ont changé et les jeunes jouent un rôle de plus en plus important au sein de programmes et de projets qui les concernent de manière directe ou indirecte.

2.3.       Qu’est-ce que la participation des jeunes?

Tout comme pour le terme de « jeune », il y a de nombreuses significations pour celui de la « participation des jeunes ». S’il peut s’avérer difficile d’identifier les rôles particuliers des jeunes, cela suppose en tout cas que leurs rôles ne sont pas limités. Très souvent, cela dépend du type de programme ou de projet qui requiert la participation des jeunes et dans quelle mesure ceux-ci seront amenés à participer.

Plus précisément, toutefois, la participation des jeunes requiert la mise en place d’un processus visant à influencer et à mieux partager le contrôle en matière de planification, de décisions et de moyens mis en oeuvre pour les projets les concernant. Au niveau de l’organisation, ceci implique d’être associés aux décisions relatives aux politiques et aux pratiques mises en œuvre et pour lesquelles les jeunes ont légitimement des rôles à jouer, en tant que responsables ou conseillers. A un niveau personnel, la participation fait appel aux droits des jeunes à être pris en compte et à être informés pour tout ce qui relève des décisions et des thèmes qui les concernent. Cela équivaut à reconnaître et à favoriser les atouts, l’influence et les capacités qui leur assurent leur compétence et leur engagement. C’est n’est qu’ainsi que la participation des jeunes sera réellement efficace pour les jeunes eux-mêmes, pour leurs homologues adultes ou la communauté de manière générale.

2.4.       Pourquoi la participation des jeunes est-elle si importante ?

Les jeunes ont un droit de participer comme le mentionne la Convention des Nations Unies relatives aux Droits de l’Enfant. Adoptée en 1990, la Convention a depuis été ratifiée par la quasi totalité des Etats membres des Nations Unies. Il s’agit de la convention qui a été la plus largement ratifiée, seuls deux états ne l’ayant pas encore adoptée. L’un des principes généraux de la Convention stipule que :

Les enfants doivent être admis comme participants actifs pour tous les sujets concernant leur vie et doivent être libres d’exprimer leur opinion sur toute question les intéressant. Ils ont le droit d’être entendus et pris au sérieux.

(Adapté de “Young People Changing in Societies”)

L’Article 12 de la Convention, auquel il est le plus souvent fait référence, déclare que les jeunes qui sont capables de discernement ont le droit d'exprimer librement leur opinion sur toute question les intéressant. L’Article 12 assure aux jeunes le droit de participer, sans distinction de condition économique ou sociale, ou toute autre condition qui remettrait en question leurs droits.

Toutefois, les raisons de favoriser la participation des jeunes vont au-delà de la Convention et de ses principes. Elles sont nombreuses et avec chaque nouvel exemple de participation mis en pratique la liste s’allonge. Voici quelques exemples :

Ÿ  Compétence : la participation constitue un processus d’apprentissage pour les jeunes. Ils acquièrent des savoir-faire tels que l’aptitude à la communication ainsi que des compétences sociales qui vont leur être utiles pour leur avenir.

Ÿ  Détermination : la participation permet aux jeunes de découvrir les avantages de persister dans l’effort et d’avoir le courage de tenir les objectifs qu’on s’est fixé.

Ÿ  Estime de soi : les jeunes commencent à réaliser qu’ils ont un véritable rôle et qu’ils sont capables de contribuer activement.

Ÿ  Bien-être : La participation diminue la probabilité pour les jeunes d’être sujet à la dépression ou au désespoir. En permettant à des jeunes d’avoir leur mot à dire quant à un programme ou un projet, on les incite à continuer sur cette voie plutôt que de se laisser aller à des comportements négatifs.

Ÿ  Conscience : la participation permet aux jeunes d’être responsables d’eux-mêmes, de leurs pairs, de leurs familles et d’autrui en général. A terme ceci contribue au développement d’aptitudes personnelles importantes au sein d’une société qui requiert de la flexibilité, de la créativité et de la tolérance.

Ÿ  Perspectives : les jeunes ouvrent de nouvelles perspectives qui influencent les résultats de manière nouvelle et inattendue.

Ÿ  Savoir-faire : la participation fait appel à la compétence des jeunes en ce qui concerne leurs propres conditions sociales et culturelles.

Ÿ  Défier les idées reçues: la participation combat les stéréotypes négatifs qui consistent à considérer les jeunes comme étant paresseux et indifférents à des sujets qui les concernent.

Sans participation active, les jeunes deviennent des « outsiders » dans la société, pour être, à terme, exclus des activités quotidiennes. Par conséquent, ils manquent de motivation pour s’engager au sein de la société, et se laissent aller à des comportements imprudents. En outre, l’occasion ne leur est pas donnée de comprendre la société qui devient ainsi un acteur non défini de leur vie. Ils ne peuvent ni vraiment la comprendre, ni saisir de quelle manière ils en font partie. Ceci constitue un problème pour eux comme pour la société en général. Sans comprendre ce qui les relie à la société et sans avoir conscience de leur rôle en son sein, ils ne seront pas en mesure de faire efficacement le lien. Lorsqu’ils parviennent à un âge où il leur est demandé de s’engager et de prendre des responsabilités, ils ont du mal à accomplir cette tâche. Si on ne le leur a pas appris ou donné préalablement l’occasion de le faire, ils ne seront pas en mesure d’être des citoyens pleinement actifs et responsables.

Lorsque les jeunes ne sont pas encadrés, soit ils feront spontanément l’effort de comprendre quel est leur rôle, soit ils se tourneront vers d’autres influences visant à apporter soulagement et réconfort à des existences sujettes à la confusion et l’incompréhension. Les laisser dériver vers des influences négatives peut constituer un danger potentiel et avoir des conséquences irrépressibles.

Par conséquent, les jeunes doivent être encouragés à vivre et à apprendre. Pour ce faire, la participation active est la solution. Ils doivent savoir qu’ils ont des responsabilités, qu’ils sont reconnus et appréciés par la société dans laquelle ils vivent. Il s’agit du désir naturel de tout un chacun de vouloir faire partie d’un ensemble plus grand : la participation active non seulement permet cela, mais elle assure également un avenir meilleur aux jeunes.


3. Qu’est-ce que la prévention de la toxicomanie ?

La prévention contre la drogue a pour objectif de s’intéresser à la consommation et à l’abus de consommation de drogue à travers une large palette d’activités et de stratégies. Les méthodes pour faire passer les informations cherchent à :

Ÿ  Éviter ou retarder la consommation de drogues;

Ÿ  Décourager l’abus de drogues;

Ÿ  Réduire les dommages.

Les programmes de prévention peuvent cibler tous les jeunes, ou seulement des groupes en particulier ayant des besoins spécifiques, tels que des jeunes qui ont déjà été exposés à la drogue et qui sont considérés comme des “sujets à risque”. Les programmes peuvent être mis en place à l’école, dans la communauté et ils peuvent être confiés à des jeunes, à des adultes ou à une combinaison des deux. Il n’existe aucun protocole en matière de programmes de prévention, mais pour qu’ils soient efficaces, ils devraient prendre en compte les points suivants :

Ÿ  Améliorer les facteurs protecteurs et réduire les facteurs de risque

Ÿ  Faire connaître des techniques pour résister aux drogues, renforcer l’engagement personnel contre l’usage de drogues et augmenter les aptitudes sociales

Ÿ  Privilégier les méthodes interactives plutôt que se limiter aux techniques éducatives conventionnelles

Ÿ  Générer des normes renforcées contre l’usage de drogues dans toutes sortes de contextes

Ÿ  Cibler tous les jeunes et apporter une attention particulière à l’identification de la population la plus exposée

Ÿ  Etre particulièrement attentif à l’âge, à l’appartenance culturelle et au stade de développement des individus.

(Rapport 2001: The substance of young needs)

4. Quels sont les avantages de la participation des jeunes à des programmes de prévention ?

De plus en plus, la société reconnaît les avantages de la participation des jeunes dans la communication autour de la prévention. Les avantages sont nombreux et ne profitent pas qu’aux jeunes; ils affectent également les adultes et la communauté en général. Un exemple de plus du vaste potentiel que possèdent les jeunes pour être des individus productifs et responsables.

4.1.       …pour les jeunes

Les jeunes profitent le plus de la participation puisqu’ils en sont les premiers bénéficiaires. Leurs décisions vont déterminer de la qualité des services proposés, de la mise en œuvre et du suivi des politiques, et vont continuer à améliorer les objectifs des programmes. Quelles que soient les décisions prises et les procédures appliquées, ils en seront les premiers affectés.

Services proposés. Les services proposés sont grandement améliorés par l’engagement des jeunes. Du fait qu’ils prennent des décisions clés concernant les sujets les plus importants, les services sont mieux adaptés à leurs besoins. Les jeunes sont, indubitablement, les meilleurs experts pour ce qui les concerne. Ils se comprennent d’une manière qu’il est difficile d’égaler pour la plupart des adultes. Leurs comportements, leur style et même leur façon de parler sont différents de ceux des adultes. Il n’est guère surprenant que les adultes soient souvent déroutés par le comportement des jeunes. Le fait d’impliquer les jeunes dans la planification et le processus de décision génère des programmes qui sont basés sur le fait que les jeunes savent de quoi ils ont besoin plutôt que sur ce que les adultes pensent que les jeunes ont besoin. C’est la raison pour laquelle les programmes sont plus adaptés à ce que souhaitent les jeunes. Ces derniers ne profitent pas seulement du fait d’être les participants actifs d’une entreprise dont ils sont partie prenante, mais profitent également de meilleurs services, destinés à offrir les solutions et les explications qui leur conviennent.

Expression. La participation permet aux jeunes de partager leurs expériences et leurs idées relatives aux dangers de la drogue. Les idées qu’ils se font sur ce qui rend une drogue dangereuse, ou sur comment les drogues peuvent être évitées, diffèrent de celles que se font les adultes. Pour de nombreux jeunes, participer à un programme de prévention contre la drogue leur permet de partager leur propre expérience de l’abus de drogue, à laquelle ils ont été directement ou indirectement confrontés. Leur vécu avec la drogue, lorsqu’il est relaté directement à leur pairs ou à d’autres membres de la communauté, constitue un exemple de première main pour en illustrer les effets et les dangers. Pour d’autres jeunes, l’expérience est très efficace parce qu’elle leur permet d’appréhender la drogue par le biais de quelqu’un de leur âge. Plutôt que d’écouter un adulte parler des raisons pour lesquelles ils ne devraient pas prendre de drogues, les voilà confrontés à la preuve par l’exemple. De la même manière, qu’est-ce qui sera le plus intéressant et aura le plus d’impact sur vous : un journaliste vous rapportant un match de championnat de foot ou la star de l’équipe gagnante vous donnant son point de vue ? Très probablement, votre curiosité sera-t-elle plus attisée par la star de l’équipe gagnante vous relatant sa grande victoire. Il en va de même pour les jeunes et les sujets qui les concernent. Ils seront plus enclins à se souvenir de ce qu’ils ont entendus, s’ils l’ont entendu de la bouche même de celui qui a vécu l’expérience.

Compétence. Sur le plan individuel, les jeunes gagnent en terme de développement personnel et de savoir-faire, ce qui sera profitable pour leur avenir. Leur estime de soi grandit avec chaque nouvelle opportunité qui leur est donnée de s’impliquer, parce qu’ils sont alors plus confiants et plus conscients pour affronter seuls des projets. Cela est encore accentué par les rôles de leader et les responsabilités qui leur sont confiés, et qui les encouragent à devenir des citoyens responsables. Le fait d’inciter les jeunes à jouer un rôle plus important au sein des programmes de prévention augmente leur capacité à dépasser les restrictions qui sont faites à leur participation et leur donne l’occasion de prendre des décisions qui affectent leur vie et leur bien-être. En se voyant confier des rôles respectables au sein des programmes de prévention, les jeunes se montrent déterminés à travailler avec application pour correspondre à leurs propres attentes, autant qu’à celles du programme. En effectuant ces tâches, leur énergie se révèle remarquable. La participation leur offre l’occasion de canaliser cette énergie, leur permettant de créer des programmes assurés d’avoir du succès, et qui constituent des défis pour eux comme pour les autres. Il y a, par exemple, une distinction bien nette entre une discussion de groupe entre jeunes sur le thème de la drogue et la même discussion animée par un jeune. La discussion animée par un jeune sera plus ciblée et convergera vers un but commun. Les jeunes, qui sont les plus aptes à bien connaître les autres jeunes, se révèlent experts dans la formulation des bonnes questions et dans la manière de stimuler la conversation. La discussion entre jeunes peut certes parvenir à faire émerger des considérations pratiques, mais il est possible qu’elle n’atteigne pas pleinement le but recherché.

Reconnaissance. Il existe entre les jeunes un certain niveau de respect. Ils échangent entre eux les questions et les problèmes qu’ils se posent. Ils se sentent plus en confiance pour se confier à des personnes du même âge. Pour de nombreux jeunes, leurs semblables constituent un important soutien. Il est tout à fait judicieux d’inclure des jeunes dans l’organisation et la prestation de services parce qu’ils connaissent les techniques susceptibles de les aider au mieux. Ils sont également connectés entre eux par l’emploi d’un “langage” commun. Par exemple, l’usage qu’ils font de l’argot ou du langage parlé, de certains mots ou expressions qui n’ont pas été intégrés au vocabulaire quotidien des adultes.

Langage parlé

CANNABIS

marijuana, hashish, herbe, résine, gungun, dope, ganja, hash, pot, bango, chanvre, joint, kif, marie-jeanne, sinsemilla, charas, chichon, beuh….

COCAINE

crack, coke, C, bazooka, cake, coco, neige….

HEROIN

blanche, héro, horse, H, junk, cheval, schnouff….

AMPHETAMINES

speed, ice, crystal meth, crack meth…

ECSTASY

Ecsta, essence, adam, MDM, MDMA, XTC, eve, MDE, MDEA, pilule d’amour, chamallow….

Tous ces termes sont une forme d’identification entre jeunes. Par conséquent, le fait que des jeunes participent à des programmes de prévention est un énorme avantage en raison de leur capacité à élaborer des méthodes efficaces pour obtenir et collecter des informations auprès d’autres jeunes en se basant sur un langage commun. Rassembler des informations est bien plus efficace lorsque le vocabulaire ne constitue pas un obstacle.

Communication. La participation des jeunes permet à d’autres jeunes de se sentir plus à l’aise pour aborder des sujets dont il est difficile de parler avec des adultes. Certains sujets touchant à la drogue ne sont pas d’un abord facile. Ainsi, les jeunes se sentent-ils limités dans leur façon de s’exprimer en présence d’adultes. Certains d’entre eux se sentent alors obligés de faire attention à ce qu’ils disent. Une autocensure est implicitement mise en place lorsqu’ils parlent à des adultes. En d’autres termes, ils ne peuvent pas s’exprimer librement. Lors de leur prise de parole en présence d’adultes, les jeunes peuvent se sentir contraints à dire ce que, selon eux, les adultes souhaitent entendre, plutôt que ce qu’ils veulent vraiment dire. Ceci peut souvent être dommageable pour un programme parce que cela ne reflète pas précisément la mentalité des jeunes. C’est la raison pour laquelle les programmes mis au point par des jeunes peuvent pallier efficacement au malaise ressenti. Ils sont en mesure d’élaborer des méthodes et des stratégies encourageant une communication constructive entre les adultes et les jeunes, que ce soit sous la forme d’ateliers ou d’activités communes. Il ressort très clairement des Annexes 1 et 2 que les jeunes communiquent très différemment des adultes. Les deux sondages concernent la consommation d’alcool, mais les questions sont formulées différemment. Le sondage mené au sein d’un programme en Slovénie, entièrement conduit par des jeunes, a posé des questions simples et courtes allant droit au but. Les questions proposaient plusieurs choix de réponses, permettant ainsi aux jeunes des réponses très spontanées. C’est pourquoi les réponses sont plus révélatrices puisqu’elles reflètent la première pensée qui leur est passée par la tête. Pour le sondage belge, ciblant les jeunes mais conçu par des adultes, les questions sont plus longues et requièrent plus de réflexion. Les jeunes doivent consacrer plus de temps à compléter le sondage et à donner des explications. La comparaison de ces deux sondages illustre bien la différence entre la manière de travailler des adultes et celle des jeunes quand il s’agit de cibler un groupe identique. Il n’y en pas un qui soit meilleur que l’autre, mais ils font apparaître que les jeunes ont une approche différente pour obtenir des informations auprès de leurs pairs.

4.2.       …pour les adultes

La participation des jeunes à des programmes de prévention est très formatrice pour les adultes. Elle leur fournit une expérience de première main sur ce qui fait fonctionner les jeunes. Ils peuvent se rendre compte des capacités impressionnantes des jeunes “au meilleur de leur productivité”. Le fait de se trouver confrontés à de nouvelles méthodes, stratégies, idées et opinions contrastées, aboutit à inciter les adultes à penser différemment. Après avoir été témoins des capacités des jeunes, les adultes ne peuvent qu’admettre que les méthodologies appliquées précédemment sont aujourd’hui constamment remises en question par les approches nouvelles et inventives des jeunes. Pour les adultes, c’est l’occasion de mieux comprendre comment les jeunes pensent, agissent et réagissent. Ils peuvent ainsi respecter et profiter des capacités de ressources et de l’originalité des jeunes.

L’implication des jeunes dans des programmes mis au point par des adultes comporte aussi ses avantages. En prenant en compte l’engagement actif des jeunes, les programmes sont concentrés sur des sujets importants orientés en fonction de leurs besoins. Il est clair que les adultes souhaitent continuer à faire partie intégrante de la vie des jeunes mais ils oublient souvent que les programmes de prévention ont été conçus dans l’intérêt des jeunes. La participation des jeunes réduit les risques de s’éloigner du but initial du programme dans la mesure où les adultes peuvent identifier plus précisément les thèmes auxquels les jeunes attachent le plus d’importance. Etablir une communication entre les adultes et les jeunes diminuent les risques qu’un programme soit basé sur des suppositions et des stéréotypes. Par conséquent, les programmes se révèlent plus utiles et plus adaptés aux besoins des jeunes.

4.3.…..pour le programme et la communauté en général

La participation des jeunes constitue par essence une source d’information pour les programmes de prévention. L’information relative aux changements de comportements et de besoins des jeunes, à leur point de vue concernant l’évaluation du service proposé et aux obstacles pour accéder à ces services, peut être obtenue auprès des jeunes en leur qualité de citoyens et de bénéficiaires des programmes. Les jeunes sont capables d’identifier quelles sont les méthodes efficaces pour obtenir des informations auprès des autres et lesquelles demandent à être améliorées. En dépit des idées reçues, les jeunes savent parfaitement ce qu’ils veulent. Ils savent quand un service leur est bénéfique et quand il ne l’est pas. Ils ne sont pas le type de public qui attend de voir venir ou que les choses se fassent toutes seules. Ils adorent travailler pour ce en quoi ils croient et ils s’épanouissent à essayer d’atteindre leur but. Lorsque quelque chose ne fonctionne pas bien, ils essaient de trouver une solution. Ceci est extrêmement bénéfique pour n’importe quel programme, surtout parce qu’aujourd’hui les choses changent très vite. Il est difficile de se tenir à jour avec tous les nouveaux termes, les tendances et approches. La flexibilité permet aux programmes de s’adapter et de réagir à ces changements inévitables.

Etant donné que les jeunes essaient toujours d’être au fait des dernières tendances, ils sont une source d’information précieuse permettant d’être au courant de ce qui a cours au sein d’une culture jeune très changeante. Ils sont en mesure de fournir des informations sur toutes sortes de sujets allant de la musique à la mode en passant par les drogues. Pour ce qui concerne les drogues, leur âge les place par définition parmi les experts. Ils constituent le lien entre ceux qui sont concernés par la drogue et ceux qui souhaitent en savoir plus, mais malheureusement leur influence et leurs compétences au niveau des programmes de prévention sont souvent sous-estimées.

Les jeunes peuvent apporter aux programmes et à la communauté en général une compétence unique dans le domaine des activités anti-drogues. Ils peuvent proposer des alternatives qui séduiront d’autres jeunes plutôt que de les laisser totalement déroutés et persuadés que la drogue constitue leur seul choix.

Ils sont également capables de communiquer en matière de prévention en proposant des alternatives aux pratiques habituellement en vigueur. Un programme mis en place au Royaume Uni, par exemple, a offert aux étudiants l’opportunité de prendre part à des projets dirigés par des jeunes. Au cours de ces sessions de travail, les jeunes ont collaboré avec leur pairs et avec des adultes dans le but de mettre en place un projet de prévention qui serait présenté à des étudiants fréquentant des écoles d’autres secteurs. Certains projets incluaient des vidéos, tandis que d’autres empruntaient des voies plus conventionnelles en créant des affiches de type posters. A l’issue des périodes de présentation de 3 à 5 jours, le feed-back était très prometteur. Les jeunes participants mentionnèrent le fait que leurs projets ne consistaient pas à déclarer aux jeunes “Ne prenez pas de drogues” mais leur présentaient plutôt ce qui les attendait s’ils succombaient à l’attraction de la drogue. A cet égard, les jeunes décidèrent que leur projet était destiné à faire passer le message que le fait de connaître les effets de la drogue était bien plus efficace que de leur ordonner de ne pas en consommer. L’expérience confirma que le fait d’interdire ne faisait aucune différence, les jeunes consommaient de toute manière de la drogue. Les projets ont été conçus de manière à insister sur le fait que, même si finalement la décision de consommer des drogues ou pas appartient aux jeunes, il est important qu’ils réfléchissent à ce qu’ils font et aux conséquences encourues. Par conséquent, cette approche a été très bien perçue par les étudiants. Ils ont jugé cette méthode plus engageante et plus convaincante que les approches classiques en milieu scolaire qu’ils considèrent plutôt ennuyeuses. Cette approche a démontré par ailleurs que les jeunes connaissent les meilleurs moyens de se faire entendre de leurs pairs et que, pour cette raison, le projet a été une réussite.

Lorsqu’ils ont la responsabilité de créer, de gérer et d’organiser des projets ou des programmes de prévention, les jeunes y gagnent non seulement en respect pour eux mêmes, mais aussi pour les adultes et la société en général. L’implication des jeunes dans des programmes de prévention fait partie d’un processus plus large qui est de reconnaître et de respecter les capacités des jeunes.

Les programmes faisant appel à la participation des jeunes mettent l’accent sur ce qui est le plus important plutôt que sur des détails accessoires. Les programmes sont légitimes parce qu’axés sur les besoins réels plutôt que supposés. Ceci constitue aussi un avantage parce qu’il s’agit d’un gain de ressources, de temps et d’énergie. Un tel programme de prévention réussi en inspirera d’autres sur le même principe de participation active des jeunes.

5. Quel est l’enjeu de la participation des jeunes aux programmes de prévention ?

Les atouts et les enjeux de la participation des jeunes aux programmes de prévention sont nombreux et variés.

Développement des valeurs morales et du caractère : la participation des jeunes est basée sur des valeurs morales de respect, d’unité et de coopération. Les jeunes apprécient le fait de travailler ensemble, pas uniquement entre eux mais aussi avec la communauté. Ils se sentent le courage de remettre en question ce qui se passe autour d’eux, et ils prennent confiance en eux lorsqu’ils peuvent se soutenir et s’encourager mutuellement. Et surtout, ils apprennent à devenir des individus responsables et engagés qui prennent conscience de l’importance de la collaboration pour atteindre un but commun.

Les jeunes écoutent les jeunes: les jeunes se révèlent des enseignants efficaces, des messagers et des recruteurs fiables, en mesure de convaincre leurs pairs de se rallier à une cause. Ils sont très au fait des attitudes et comportements en vigueur chez les jeunes parce qu’ils sont les premiers concernés. Se témoigner du respect et de l’estime leur permet de s’apprécier davantage dans leurs rôles de leader, de conseillers et de participants actifs au sein des programmes de prévention. Être à l’écoute de ses pairs est généralement plus séduisant que d’écouter le monologue soporifique d’un expert ou d’un spécialiste. En fin de compte, une relation de travail efficace génèrera des individus motivés surtout si les jeunes font confiance à ceux avec qui ils travaillent. Ce type d’environnement de travail est bien plus appréciable, et laisse plus de temps et d’énergie à consacrer à des questions importantes.

Une bonne base pour la vie d’adulte: si les jeunes n’ont pas eu l’opportunité de partager, ils vont continuer à grandir sans se soucier des autres. Ceux qui ne prennent pas part à des actions qui les concernent, pendant la période de leur vie où ils sont le plus concernés, trouveront la vie encore plus difficile une fois parvenus à l’âge adulte. Laisser les jeunes dans l’ignorance et les empêcher de pouvoir contribuer, c’est aller à l’encontre de problèmes qui pourraient être évités. La participation des jeunes leur assure une faculté de faire face aux difficultés en les laissant prendre leur vie en main.

Le reflet exact de ce que les jeunes veulent et de ce dont ils ont besoin: il est clair à présent que les jeunes ont le plus de choses à dire. Ils réalisent que la prévention est un sujet majeur qui concerne beaucoup de jeunes d’aujourd’hui. Ils constituent une précieuse source d’information. Ils ont conscience de l’importance de la prévention parce qu’il est plus facile d’aider les jeunes à éviter la drogue que d’essayer de mettre un terme à la consommation lorsque l’addiction est avérée. Compte tenu du fait que les jeunes ont été soumis à divers programmes de prévention, ils sont bien placés pour reconnaître les méthodes efficaces et celles qui ne retiennent pas leur attention. Dans la plupart des cas, ils exprimeront leur mécontentement à l’égard des programmes faisant appel à des tactiques dissuasives basées sur la peur ou à des slogans peu convaincants du style « La drogue, c’est mauvais ». Ils attendent plus que çà et veulent avoir des preuves. Qu’un ex-toxicomane leur parle de son expérience ou que des jeunes issus de leur entourage leur exposent les effets de la drogue est bien plus séduisant et efficace. Par conséquent, leur sincérité permet d’avoir une bonne idée de ce qui fonctionne ou pas, et d’en tenir compte pour concevoir de nouveaux programmes de prévention.

L’amélioration des efforts dans le domaine de la prévention: selon deux psychologues spécialistes du comportement, issus du groupe de recherche « Children’s Environments Research Group of New York (CERG) » de l’Université de New York,

            La participation des jeunes à l’analyse des problèmes de drogue et à la mise au point de solutions innovantes et efficaces constitue un facteur essentiel dans l’orientation des futurs efforts entrepris en matière de prévention, tant sur un plan local qu’international.

(Chroniques ONU. Issue 2, 1998. Feature Essay)

Les deux psychologues estiment que les jeunes sont la meilleure source d’idées pour améliorer la prévention au sein des communautés. Ils ont un point de vue unique et partagé en matière de prévention et de traitement. Et ce non seulement pour la prévention au premier degré, mais jusqu’au troisième degré qui consiste à intervenir à un stade avancé de l’abus de drogues. Le but étant de mettre un terme ou de ralentir le processus de dépendance même si l’environnement initial persiste. Les jeunes peuvent donner un éclairage très pertinent quant aux méthodes les plus efficaces pour aider à sortir de la dépendance ou à surmonter leurs difficultés liées à l’abus de drogues. Par exemple, lors d’une conférence internationale sur la diminution des dommages liés à la drogue organisée par les Nations Unies, les jeunes ont mis l’accent sur une série de points en matière de traitement. En voici quelques uns :

Ÿ  Les jeunes ressentent un écart énorme entre leurs besoins et les services offerts.

Ÿ  Les jeunes toxicomanes sont en général sceptiques, et par conséquent se montrent méfiants ou plein de ressentiment à l’égard des prestataires de services.

Ÿ  Ils se sentent incompris et maltraités.

Ÿ  L’approche professionnelle en matière de dépendance fait toujours défaut.

Ÿ  Les parents devraient soutenir leurs enfants et les encourager à se réinsérer.

Ÿ  Une bonne alternative pour la réhabilitation, consiste à proposer aux jeunes usagers un environnement famille/communauté.

Ÿ  La société doit se montrer prête à accepter et à réintégrer ceux qui ont enrayé leur dépendance.

Ÿ  Le temps consacré au traitement devrait varier selon les besoins des individus

Ÿ  Développer les camps de jeunes plutôt que des camps de redressement, privilégiant la nature, les arts et le sport, et y offrir l’opportunité d’apprendre à échanger des points de vue, à prendre des décisions, et à se consacrer à d’autres activités que la drogue.

(Adapté du résumé du rapport de l’UNICEF

consacré à la Participation)

Les jeunes sont des citoyens responsables dont les compétences sont illimitées lorsqu’ils sont mis en confiance. La réalisation de leur potentiel de contribution à la société a un effet bénéfique sur les autres et sur la communauté en général. Les jeunes ne constituent pas le problème dans la société mais ils sont la clé pour trouver des solutions.

5.1.         Exemples de participation active des jeunes aux programmes de prévention en Europe

Chacun des programmes décrits accorde un degré important de participation active aux jeunes. Ces exemples montrent l’engagement des jeunes dans l’organisation, les décisions, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes. Ces programmes sont initiés et conçus par des jeunes, en charge des objectifs que les programmes espèrent atteindre, et des méthodes employées pour les atteindre. Pour certains d’entres eux, des adultes sont également inclus dans la structure du programme, mais leur rôle se limite à soutenir les jeunes dans leurs efforts et à être présents lorsqu’ils ont besoins d’aide et de conseils.

5.1.1.    Etude du cas de la Bulgarie

Un groupe de jeunes sélectionnés au sein des écoles secondaires de la capitale Sofia ont créé un site Web mettant en scène deux “héros virtuels” et dont le but est d’augmenter le niveau d’information des jeunes en matière de drogues, d’abus de drogues et de prévention, le tout d’une manière non conventionnelle. Le site permettra au public de s’informer, de poser des questions et d’interagir sur le scénario de la vie des deux héros. La création de ces derniers sera fondée sur l’expérience des jeunes et destinée à ce qu’ils partagent cette expérience avec d’autres.

Des réunions régulières ont lieu entre les participants pour continuer à développer le scénario. Des sujets tels que les problèmes liés à la drogue et d’autres sujets importants auxquels sont confrontés les jeunes sont abordés. Des psychologues et des consultants sont également conviés à participer mais seulement pour observer et soutenir le projet. Ces discussions sont destinées à inventer la vie des héros. Les personnages virtuels représentent fidèlement la vie des jeunes, y compris dans leurs comportements, leurs pensées et leurs réactions, tels que les jeunes se perçoivent. Par la combinaison de l’intérêt des jeunes, de l’Internet et des jeunes experts, les héros sont facilement accessibles et dressent un portrait réaliste de la vie des jeunes. Suivre ainsi la vie des héros constitue une manière unique de transmettre l’information. Le public est encouragé à intervenir dans l’évolution de la vie des protagonistes par le biais d’un forum Internet autour de sujets liés à la drogue et ce que les jeunes en pensent. Le public est amené à partager leurs raisonnements, leurs sentiments et leurs préoccupations pour tout ce qui concerne ces sujets.

Le programme est géré par des jeunes, et implique la participation de jeunes et d’adultes. Les personnages du site Internet reflètent la jeunesse d’aujourd’hui parce qu’ils sont créés par des jeunes. Le programme est conçu pour que l’information soit constamment renouvelée afin que les jeunes et les adultes puissent se mettre à jour sur les sujets concernés. En accédant au site, le public peut en savoir plus sur les drogues et la prévention, il peut suivre et participer au scénario concernant les deux personnages virtuels, poser les questions qu’ils ont toujours souhaiter poser et partager leur propre expérience relative à la drogue.

Les jeunes jouent un rôle crucial dans la conception, l’organisation, la mise en œuvre et l’évaluation du programme de prévention. De plus, ils encouragent activement les autres à s’engager à tenir des rôles clés dans le développement du programme.

5.1.2.    Etude du cas de la Grèce

Danser et écouter de la musique sont deux activités que les jeunes adorent partager avec leurs amis. Partant de là, un groupe de jeunes a organisé une soirée à laquelle des jeunes et des adultes ont été invités. Il s’agissait de démontrer que les jeunes pouvaient s’amuser sans avoir recours à des drogues.

Pour permettre à cette soirée d’avoir lieu, l’organisation a été entièrement laissée à la charge du groupe de jeunes. L’organisation a nécessité que les jeunes déterminent leur manière de communiquer et d’impliquer d’autres jeunes, de choisir quel serait l’objet de la prévention à mettre en avant, et enfin, comment ils allaient la présenter aux invités. Ils s’accordèrent sur une soirée autour d’une projection de film, écrit et réalisé par des jeunes. Le film décrivait les effets ressentis lors de la prise de cachets pour se sentir mieux juste avant de sortir en boîte. L’un des personnages est montré en train d’avoir le vertige, puis la nausée après avoir avalé un cachet. A ce point du film, les images ont été modifiées de manière à faire ressentir au spectateur le même genre de symptômes que le personnage. L’effort a consisté à ce que le spectateur s’identifie avec le personnage. A la fin du film, les mêmes personnages sont montrés en train de s’amuser dans un contexte dépourvu de drogues. Le message transmis est que les jeunes peuvent parfaitement profiter de la vie sans avoir recours aux drogues. Tout ce qu’il leur faut sont des amis à qui parler et sur lesquels ils peuvent compter.

Le programme insiste sur la motivation des jeunes à vouloir passer le message préventif à leurs pairs et à venir à bout des clichés qui veulent que la danse et la musique soient toujours associées à la drogue. Les jeunes ont pris part très activement à tous les aspects du programme.

5.1.3.    Etude du cas de la Pologne

Des stands présents dans les zones de repos des boîtes de nuit, où les jeunes peuvent trouver des brochures d’information sur la drogue, sur la réduction des risques et sur la promotion de la santé et de la sécurité au sein de la communauté. Ce programme de prévention polonais insiste sur le fait de danser, de s’amuser et de vivre sans recourir aux drogues - tout en adoptant des conduites sans risques. Les stands sont tenus par des jeunes bénévoles et sont des endroits accueillants pour les fêtards qui souhaitent discuter, être conseillés ou recevoir des informations. Très souvent, lorsqu’une personne a un malaise, on perd un temps précieux parce que personne ne sait comment réagir ce qui oblige à attendre l’ambulance. Le stand et ses bénévoles sont en mesure de procurer une assistance immédiate à toute personne en danger. Au cours de la nuit, ces jeunes interviennent en distribuant gratuitement de l’eau, des boissons vitaminées, des préservatifs et des boules Quies à tous ceux qui en ont besoin. Ils ont tous connaissance des dangers que peut présenter la consommation de drogues, sont tous secouristes et connaissent les différents types de drogues qui circulent dans le milieu de la nuit.

Les jeunes sont les concepteurs et les organisateurs du programme. Ils appliquent leurs propres critères pour impliquer les jeunes en leur offrant l’opportunité de travailler sur ces stands.

Premièrement, les jeunes organisateurs font appel à des gens qui connaissent parfaitement bien le milieu des boîtes parce qu’ils le fréquentent. Ils mettent un point d’honneur à ce que les bénévoles possèdent une expérience de première main pour pouvoir propager des mesures de prévention de manière efficace. Deuxièmement, ces jeunes doivent se montrer désireux de venir en aide aux autres, être capables de se débrouiller, être efficaces dans des situations difficiles, être conscients de la présence de drogues et des dangers qu’elles présentent, avoir des facilités de contact, et avoir entre 21 et 26 ans. Enfin, ils doivent suivre une période de formation mise au point et gérée par les jeunes organisateurs afin de se préparer à tenir un stand dans une boîte ou une salle de concert. Chaque mois, tous les participants se réunissent pour discuter des possibilités d’amélioration du programme. Les bénévoles, qui passent tout leur temps sur le terrain, savent ce qui fonctionne bien et ce qui doit être amélioré. Ils se consultent pour pouvoir prendre les meilleures décisions.

Le programme établit un lien avec toutes les personnes appartenant au milieu des boîtes de nuits, tels que les DJs, les organisateurs de soirées et les personnes branchées qui gravitent autour. Les observations de toutes ces figures éminentes de la nuit contribuent à préciser le message de prévention. Une seule déclaration de la part d’un DJ «Je suis bon, parce que je ne prends pas de drogue, la musique suffit à me faire planer» a pesé plus sur les jeunes que n’importe quelle commentaire émanant d’un adulte.

Le programme de prévention est destiné à attirer et à retenir l’attention des jeunes. Les bénévoles ne se contentent pas de distribuer des informations aux jeunes, mais veulent qu’ils s’en souviennent. En étant présents à des endroits où les jeunes se rendent souvent pour s’amuser, le programme s’avère efficace pour instruire les jeunes sur des sujets qui les concernent le plus.

Le programme de prévention met l’accent sur les atouts des jeunes pour tenir les stands, pour inciter d’autres jeunes à se joindre à leurs efforts et pour éveiller la curiosité des jeunes dans les boîtes.

5.1.4. Etude du cas de la Slovénie

Des bulletins d’information mêlant la culture pop, telle que la mode et la musique, à des sujets de prévention contre la toxicomanie sont distribués dans des endroits où les jeunes se réunissent souvent. Les bulletins sont conçus et rédigés par des jeunes dans le but de promouvoir la culture pop, mais également des sujets importants et plus sérieux tels que les drogues et l’abus de drogues. Ce mélange d’informations relatives aux loisirs et d’informations plus sérieuses et réalistes s’avère très efficace pour attirer l’attention des jeunes. Ce type de bulletin répond au désir des jeunes d’être au courant des dernières tendances et donne des informations qui appellent à la vigilance.

Le programme s’applique également pour entrer en contact avec les jeunes lors des raves ou en boîte de nuit. Ces endroits sont fréquentés par la jeune génération et sont un terrain favorable à l’abus d’alcool et de drogue. Sur ces points chauds de la culture rave, des bénévoles distribuent des bulletins d’information, des boissons gratuites, des fruits et proposent les premiers soins à ceux qui en ont besoin. Les jeunes sont en mesure de comprendre et d’identifier les endroits où d’autres jeunes sont susceptibles de montrer des symptômes liés à l’abus de drogues. Ceci s’avère très efficace puisqu’ils peuvent entrer directement en contact avec ceux qui ont besoin d’assistance, mais sont incapables de la trouver tout seul. Dans cette situation, le programme prévoit d’aller à la rencontre des jeunes plutôt que d’attendre que les jeunes viennent au programme.

Comme c’est le cas pour d’autres programmes, le programme de prévention slovène a également son site Web qui donne des informations sur les drogues de synthèse. Les textes sont rédigés par des jeunes, et le format du site est semblable à celui du bulletin d’informations, mais plus facile d’accès. Le site comprend également un forum de discussion, qui permet aux jeunes d’entrer en contact, d’échanger des expériences et d’être conseillés. Le forum est entièrement géré par les utilisateurs. Le forum est une excellente façon pour les utilisateurs d’entrer en contact avec les jeunes en charge du programme tout en leur permettant de rester anonymes. Ils sont ainsi plus à l’aise pour parler de certains sujets qu’il serait difficile d’aborder en face à face.

Les trois méthodes, toutes conçues et gérées par des jeunes, sont utilisées pour communiquer des messages de prévention auprès des jeunes dans toute la Slovénie. Elles sont très efficaces et correspondent aux attentes et aux besoins des jeunes.


6. Que serait la prévention si les jeunes n’étaient pas amenés à y participer ?

Premièrement, les programmes dépourvus de la participation des jeunes rempliraient difficilement leurs objectifs auprès des jeunes. Si les programmes ne reflètent pas les opinions et les points de vue des jeunes, ils sont voués à l’échec. Les adultes ont beau penser qu’ils comprennent les jeunes, la vérité est qu’ils se basent souvent sur des stéréotypes et des suppositions. Bien entendu, les adultes ont tous un jour été jeunes, mais les mentalités changent à chaque nouvelle étape de la vie. Ils ne sont donc pas parfaitement au courant des sujets qui préoccupent les jeunes. Même si les adultes cherchent à trouver des réponses, les jeunes sont vraiment les meilleurs experts pour les sujets qui les concernent. Sans la participation des jeunes, ces sujets resteraient probablement cantonnés à des groupes de discussion au lieu d’aboutir à des solutions pratiques.

Les programmes dépourvus de la contribution des jeunes seront conçus selon le point de vue des adultes plutôt que selon celui des jeunes. Même si les programmes ciblent les jeunes, il serait en effet assez malvenu d’être en présence de projets qui ciblent un groupe qui ne soit pas associé aux décisions ou à la structure du programme. Il s’agirait clairement d’un désavantage pour le programme et pour les adultes qui en ont la charge. Sans la participation des jeunes, il sera beaucoup plus difficile d’évaluer l’efficacité d’un programme. En impliquant le groupe ciblé, en revanche, le programme disposera d’observateurs avisés, capables de suivre le développement du programme et de juger des améliorations qui peuvent être apportées. On pourrait arguer du fait que le groupe ciblé pourrait tout aussi bien évaluer le bien fondé du programme et suggérer des améliorations, mais ce ne serait pas du tout la même chose que d’avoir ces mêmes informations de la part de jeunes prenant activement part au projet. Des individus appartenant au groupe ciblé, et connaissant le programme sur le bout des doigts, se révèlent bien plus efficaces que ceux qui n’en sont que les bénéficiaires.

Enfin, ne pas faire participer les jeunes reviendrait à perdre du temps, de l’énergie et des ressources. Rechercher des solutions appropriées pour mettre en place des stratégies de prévention efficaces uniquement du point de vue des adultes ne serait pas représentatif des jeunes et ne correspondrait pas à leurs besoins. Par ailleurs, les ressources mises en oeuvre pourraient bien être inutiles si elles ne ciblent pas le groupe le plus apte à bénéficier des objectifs du programme. Dans ce cas, le potentiel du programme est réel, mais n’est pas adressé aux bonnes personnes.

Avec une participation active des jeunes, les programmes s’attachent à réagir aux besoins des jeunes au lieu d’offrir des prestations inutiles.

7. Comprendre les adultes et les jeunes

Parvenir à une compréhension mutuelle entre adultes et jeunes est une tâche délicate. La difficulté tient peut-être à l’absence de communication ou encore au fait que l’on privilégie les idées préconçues plus que la réalité. Il est néanmoins convenu que les jeunes et les adultes sont différents, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas faire en sorte de se comprendre.

7.1.       Idées fausses

Les jeunes et les adultes ont tous le sentiment de bien se connaître les uns les autres. Les jeunes affirment qu’ils connaissent mieux les adultes que les adultes ne connaissent les jeunes et inversement. Toutefois, en comparant ce que les jeunes pensent des adultes et ce que les adultes pensent des jeunes, de nombreuses idées fausses émergent dans les deux groupes. Ces idées fausses sont toutefois très utiles, car une fois la confusion levée, elles peuvent faciliter la compréhension entre jeunes et adultes. Voici quelques exemples de déclarations émises par les deux groupes.


7.1.1.    Idées fausses des adultes

Idées fausses

Faits établis

Parce qu’ils sont plus expérimentés, les adultes savent ce qui est le mieux pour les jeunes.

Les jeunes sont experts de la culture de jeunesse. Ils savent identifier leurs besoins et ceux de leurs pairs.

Les jeunes sont paresseux.

Si, dans de rares exemples, les jeunes sont «paresseux», c’est par manque de stimulation et parce qu’ils n’ont pas l’occasion de contribuer d’une manière significative à quoi que ce soit. A l’inverse, les jeunes sont prêts à relever tous les défis, même les plus difficiles.

Les jeunes cherchent les ennuis.

Les jeunes gens vont de découverte en découverte et sont fortement motivés à l’égard de leur propre développement, d’où leurs expériences et erreurs. Avec un réseau de soutien adéquat, ils agiront de manière positive et prendront les bonnes décisions.

Les jeunes se fichent de tout et ne veulent pas être impliqués.

Sous les pressions de plus en plus imposées par les adultes, les jeunes peuvent se sentir débordés s’ils ne bénéficient pas d’une orientation et d’un soutien appropriés. En fait, les jeunes souhaitent participer, mais ils ne savent pas toujours comment le faire le plus efficacement possible.

Les jeunes manquent de persévérance dans leurs entreprises

Il est vrai que les jeunes grandissent et s’embarquent vers de nouvelles aventures, mais cela ne signifie pas qu’ils manquent d’engagement. Tout le monde s’accorde à reconnaître que les centres d’intérêts et les perspectives changent. Il est normal que les jeunes cherchent à faire autre chose. Ce n’est pas un manque de persévérance, ils cherchent au contraire à essayer des choses nouvelles. En réalité, cette attitude est largement bénéfique car elle favorise l’émergence d’idées nouvelles et relance l’enthousiasme.

Les jeunes doivent être vus et non pas entendus

Les jeunes ont des idées si nouvelles et pertinentes que ce serait une grande perte pour la société de les ignorer. L’ingéniosité et l’originalité sont à leur apogée chez les jeunes et ces derniers ne craignent pas de partager leurs ressources avec d’autres. Malheureusement, ils ne sont pas toujours pris au sérieux, leur créativité étant habituellement rejetée pour cause d’immaturité et d’utopie.

Les jeunes ne doivent pas être aux commandes, ils sont incapables d’assumer les rôles des adultes.

Lorsque la chance leur est donnée, les jeunes peuvent surprendre même l’adulte le plus réticent. Les jeunes ont des capacités impressionnantes qui en font des leaders étonnants non seulement pour leurs pairs, mais aussi leurs collègues. Avec un soutien adéquat, ils sont capables de relever les défis les plus difficiles.

Il ne faut pas donner trop de responsabilités aux jeunes.

S’ils sont correctement soutenus, les jeunes peuvent endosser bien plus de responsabilités qu’ils ne le pensent au départ. Ils s’épanouissent sous les responsabilités, et y gagnent en activité et engagement. Les responsabilités leur donnent le sentiment d’être partie prenante car ils en comprennent l’importance et la portée.

Les jeunes sont ignorants.

Les jeunes observent mieux qu’on ne le pense le monde qui les entoure. Ils font preuve de plus d’ouverture d’esprit envers les idées nouvelles car ils sont relativement indépendants de la pensée conventionnelle et officielle.

7.1.2.    Idées fausses des jeunes

Idées fausses

Faits établis

Les adultes veulent diriger et contrôler un programme. Ils ne sont à l’aise que s’ils sont aux commandes.

Les adultes sont de bonne volonté. Ils savent reconnaître quand il est bon qu’ils soient leaders et quand il vaut mieux confier les rênes aux jeunes.

Les adultes savent tout.

Les adultes seront les premiers à admettre que la vie est un apprentissage permanent. Personne ne sait tout ce qu’il faut savoir dans la vie. Les adultes, comme les jeunes, s’éduquent continuellement. Comme l’énonce un proverbe italien « Tout savoir, c’est ne rien savoir ».

Les adultes ne s’intéressent pas à ce qui intéresse les jeunes.

Les adultes peuvent ne pas en faire état tout le temps, mais ils cherchent véritablement à savoir ce qui motive les jeunes. Ils s’intéressent à ce qu’aiment ou n’aiment pas les jeunes. Ils ont juste peut-être une manière différente de montrer leur intérêt.

Les adultes veulent seulement parler et être entendus, et non écouter.

Bien sûr, les adultes sont généralement dans une position qui leur permet d’être entendus, mais ceci ne signifie pas qu’ils refusent d’écouter ce que les autres ont à dire. A l’inverse, les adultes savent se montrer très ouverts et vigilants envers les jeunes. Les adultes font autant l’effort d’écouter que les autres et ils savent que l’écoute est essentielle pour apprendre des autres.

Les adultes sont des personnages autoritaires et se désintéressent de ce fait de la vie des jeunes.

Les adultes ont une certaine responsabilité à veiller à ce que les jeunes restent sains, en bonne santé et libres de toute oppression. Si les adultes semblent trop exigeants envers les jeunes, c’est toujours dans l’intérêt de ces derniers. C’est la façon qu’ont les adultes pour orienter et soutenir les jeunes, leur permettre de mûrir et de devenir de futurs adultes.

7.2.       Quels sont les rôles des jeunes dans les programmes de prévention ?

Au fur et à mesure qu’ils grandissent, ils mûrissent et leurs capacités et leurs mentalités changent. Cette période de croissance a pour but d’expérimenter les choses et de se construire leur propre identité. Ceci comporte à la fois un aspect positif et négatif. D’un côté, il s’agit d’une période de développement pendant laquelle l’imagination et la créativité foisonnent. D’un autre côté, elle peut engendrer la confusion ou l’exaltation et les conduire à prendre des décisions précipitées. Pour conclure, quel degré de responsabilité les jeunes doivent-ils se voir attribué ?

Les adultes doivent-ils déterminer si une décision leur est préjudiciable, ou les jeunes doivent-ils en faire l’expérience eux-mêmes, considérant qu’il s’agit d’un processus d’apprentissage et d’une forme d’évaluation ? Le sujet est délicat parce que les jeunes doivent sentir qu’on leur fait confiance, à défaut, ils perdront tout respect pour les adultes. Ils auront l’impression que les adultes les croient incapables de faire des choix. En contrepartie, les adultes ont une plus grande expérience des processus de décisions.

En fait, les jeunes doivent jouer un rôle actif dans les programmes de prévention. Toutefois, il est important de prendre en considération que les jeunes ne sont ni des professionnels ni des experts en toxicomanie. Par conséquent, ils manquent d’expérience et de savoir au sens académique du terme. Bien entendu, ils sont experts en ce qu’ils ont pu percevoir ou même expérimenter personnellement en ce qui concerne les effets de la drogue, en revanche, il est fort peu probable qu’ils connaissent les aspects scientifiques de la drogue ou de l’abus de drogue. En résumé, ils ont une connaissance générale de la drogue mais ignorent les détails spécifiques. Par exemple, ils ne sauront pas comment les produits affectent l’organisme et modifient la perception, mais un expert dans ce domaine saura y répondre. Les experts, consultants, spécialistes et autres peuvent apporter leur concours sans pour autant être en charge du projet. Plus précisément, les adultes peuvent entrer en jeu lorsque lorsqu’une justification ou une précisons est nécessaire.

7.3.       Quels sont les rôles des adultes dans les programmes de prévention de la toxicomanie ?

Il est parfois difficile pour les adultes de jouer un rôle de soutien lorsqu’ils collaborent avec des jeunes. Le problème est qu’ils endossent souvent des rôles autoritaires ou dominateurs sans même s’en rendre compte. Lorsqu’ils travaillent avec des jeunes, les adultes doivent apprendre à respecter et à reconnaître la valeur des idées et des opinions de leurs interlocuteurs. Ils doivent les prendre au sérieux car, en retour, les jeunes respecteront et prendront en considération leur avis. Les adultes devraient également encourager les jeunes à puiser dans leurs compétences, leurs connaissances et leurs ressources. Cet encouragement peut prendre la forme d’un compliment, mais attention à la formulation qui risque d’ébranler l’intention de départ. En d’autres termes, évitez d’employer des expressions qui rabaissent la valeur de l’action, par exemple « Eh bien, je ne peux pas croire que tu aies pensé à ça ». Des expressions de ce type ne font que tourner l’intelligence des jeunes en dérision. Pour eux, elles montrent que les adultes sont plus surpris et étonnés qu’impressionnés. Il incombe aux adultes de réagir de manière plus assurée.

Plus important encore, les adultes doivent faire profiter les jeunes de leur expertise et des informations dont ils disposent lorsque le besoin s’en fait sentir. Dans certains cas, les adultes peuvent même faire office de mentors pour les jeunes. Pour leur part, ces derniers doivent prendre conscience de l’intérêt qu’ils ont à collaborer avec des adultes. Les adultes ont à partager beaucoup de choses intéressantes pour les jeunes. Ils sont capables de fournir des suggestions, un réconfort, des ressources et du temps. Néanmoins, les adultes doivent apprendre à travailler avec les jeunes plutôt que de leur indiquer ce qu’ils ont à faire.

Les jeunes devraient profiter des connaissances des adultes, à charge pour ces derniers de partager sans excès d’autorité ou de domination. Les adultes ne devraient pas faire pression sur les jeunes pour qu’ils fassent ou croient quelque chose, car les jeunes se rendront compte de ce que les adultes tentent de faire et le rejetteront, quel qu’en soit le bien-fondé ou l’intérêt. Un sentiment de contrôle ne fera que décourager la participation des jeunes.

8. Participation

8.1.       Niveaux de participation

Selon le modèle mis au point par Roger Hart pour l’UNICEF, la participation a lieu à 8 niveaux distincts qui définissent divers degrés de participation des jeunes. Parmi ces 8 niveaux, il classe les degrés de participation en deux catégories séparées : la participation simulée et la participation active.

8.1.1.    La participation simulée

1. Manipulation :

Les jeunes sont manipulés pour soutenir des causes dont les adultes sont en fait à l’origine. Les adultes feignent que ces causes ont été inspirées par les jeunes, même si ces derniers n’ont jamais été consultés pour émettre un avis critique ou ont même été informés quant à leur rôle réel dans cette entreprise

2. Figuration :

Les jeunes sont utilisés dans le but de rendre une cause sympathique de manière indirecte. Ils n’ont aucune idée de leur rôle, ou si peu, et ils n’ont aucune influence sur l’organisation de l’événement.

3. Participation symbolique :

Les jeunes paraissent avoir été consultés, mais en réalité ils n’ont eu que peu, voire pas du tout de préparation, et ils n’ont pratiquement pas le choix quant à ce qu’ils peuvent faire ou comment ils peuvent participer.

Dans ces conditions, la participation des jeunes n’est pas vraiment réelle. Bien entendu, les jeunes participent à des causes, mais leur voix n’est pas entendue et ils n’ont aucune influence au niveau de l’organisation, de la gestion ou des décisions. Au lieu de cela, ces niveaux reflètent l’intervention des adultes plutôt que de souligner l’engagement des jeunes. Les adultes sont en fait les instigateurs, alors que les jeunes sont cantonnés à symboliser la participation par le simple fait qu’ils sont «jeunes» et qu’ils «participent» à un programme. Dans ce sens, «jeunes» et «participation» sont deux entités distinctes et non un seul et même concept. Par conséquent, les adultes prennent toutes les décisions sans consulter les jeunes tout en feignant de leur donner le choix. Les jeunes ne sont ni en mesure d’initier, ni de diriger un projet ou un programme.

8.1.2.    Participation active

4. Ciblés, mais informés :

Les jeunes sont informés de leur rôle au sein du programme. Les programmes sont planifiés par les adultes, mais les jeunes en comprennent le sens et sont en mesure de décider s’ils souhaitent y participer.

5. Consultés et informés :

Les jeunes donnent leur avis sur des programmes conçus et dirigés par des adultes. Les jeunes sont informés sur la manière dont leur intervention sera utilisée, et ils sont informés des décisions prisent par les adultes.

6. Conception par les adultes, décisions partagées avec les jeunes :

Les jeunes commencent à avoir un impact réel sur les programmes. Les adultes initient les programmes, mais la prise de décisions est partagée avec les jeunes.

7. Conception et direction par les jeunes :

Les jeunes conçoivent et dirigent un programme et le rôle des adultes est simplement de les épauler dans cette tâche. Ils sont en charge du planning, de l’organisation et de la mise en oeuvre du programme sans l’intervention des adultes.

8. Conception par les jeunes, décisions partagées avec les adultes :

Les jeunes initient le programme et les décisions sont prises de manière partagée entre les jeunes et les adultes. Ce niveau de participation donne les pleins pouvoirs aux jeunes, mais leur permet également de faire appel à l’expérience et au savoir des adultes. Ce type de programme n’exclut ni les jeunes ni les adultes.

La participation active reconnaît les capacités des jeunes et les encourage à être à l’initiative, à gérer et à soutenir leurs propres efforts. Ce sont essentiellement les jeunes qui ont le contrôle du degré auquel ils souhaitent participer. Les adultes peuvent participer également, mais leur rôle devient plus un rôle de consultant ou de conseiller, plutôt que d’administrateur.

Dans les pages ci-après, lorsqu’il est fait mention de la participation des jeunes aux programmes de prévention contre les drogues, il convient de noter qu’il s’agit de participation active — en particulier aux niveaux sept et huit. A ces niveaux, les jeunes ont un réel impact sur les programmes de prévention en raison de leur rôle de leaders et des tâches qu’ils se sont attribués.

8.2.       Participation effective des jeunes

La participation des jeunes est un processus interactif impliquant les jeunes dans tous les aspects du programme. Ils jouent un rôle essentiel dans l’organisation du programme, sa mise en œuvre, le processus de décision, les prestations de service et l’évaluation. Dans ce cadre, ils sont encouragés à partager leurs idées du fait de l’estime et du respect que leur accordent tous les participants.

La participation des jeunes peut être scindée en deux formes séparées mais complémentaires :

Ÿ  la participation sociale

Ÿ  la participation politique

La participation sociale suppose d’avoir un impact sur les politiques, alors que la participation politique influe sur le processus de prise de décision. Les politiques peuvent inclure la façon dont le programme touchera son audience cible, les méthodes d’information du public, les stratégies de projets et d’évènements et les systèmes mis en place pour assurer l’implication active des jeunes. Pour être véritablement efficaces, les deux formes de participation des jeunes doivent impérativement s’appuyer sur les trois aspects suivants :

Ÿ  Accessibilité

Ÿ  Influence

Ÿ  Égalité

8.2.1.    Accessibilité

Ÿ  Les jeunes ont accès aux services compétents susceptibles de les aider à prendre les décisions concernant le programme. Il s’agit entre autres de ressources concernant les drogues, l’abus de substances et la prévention de la toxicomanie, des ressources facilitant la conduite et l’organisation d’un programme et des ressources de consultation. L’accès aux services pertinents inclut également des contacts avec des experts en toxicomanie, professionnels, spécialistes, psychologues, consultants, responsables d’éducation, etc. La mise à la disposition des jeunes des informations dont ils ont besoin est l’un des objectifs essentiels de leur implication active. Pour que les programmes de prévention soient efficaces, leurs ressources ne doivent pas être limitées et leur accès ne pas être restreint.

Limiter l’accès des jeunes aux informations sur les drogues ne peut que les encourager à trouver par eux-mêmes ces informations, ce qui risque de les conduire à des expérimentations hasardeuses et à nouer des contacts avec des personnes non crédibles.

Ÿ  Les jeunes peuvent participer pleinement à tous les aspects du programme, et ils doivent avoir l’opportunité d’y apporter leur contribution. A titre d’exemple, si un programme de prévention de la toxicomanie souhaite créer un site Web comportant un forum de questions-réponses sur les effets de la consommation de drogues, il faut proposer aux jeunes de participer à la construction de ce site. Dans le cas contraire, leurs talents ne seront pas mis à profit et le site risque de ne pas répondre aux interrogations des jeunes à propos de l’usage des drogues. Pour que les programmes soient efficaces, il est plus judicieux d’inclure des jeunes qui savent ce dont ils ont besoin et ce qu’ils veulent plutôt que de créer des sites basés par exemple sur des postulats et des supputations. Au final, les jeunes ne peuvent que conforter la réussite d’un programme de prévention de la toxicomanie.

8.2.2. Influence

Ÿ  Les jeunes participent aux procédures de prise de décision et quand l’occasion se présente, ils sont capables de prendre des décisions sans l’intervention des adultes. Il s’agit là d’un point important car si les décisions semblent prises par les jeunes, elles sont en fait souvent influencées indirectement par les adultes.

Parfois, les jeunes paraissent jouir d’une totale autonomie, mais en réalité leurs décisions finales sont forgées en partie par des adultes. Même si cette façon de procéder n’est pas une erreur en soi, elle sape les capacités des jeunes. Ces derniers sont tout à fait capables de prendre leurs propres décisions, sans l’aide des adultes, et dans bien des cas ils reflètent avec bien plus de justesse les besoins de la jeunesse actuelle. L’assistance des adultes n’est cependant en aucun cas un handicap à la participation efficace des jeunes. Au contraire, les adultes peuvent assister les jeunes au cours de la procédure de prise de décision. De temps en temps, il est bon qu’un adulte aide les jeunes à maintenir le cap. Les jeunes sont parfois si préoccupés de prendre la décision finale qu’ils en oublient qu’il est préférable d’analyser la décision en détail afin de discuter de tous les aspects du problème, ou du moins de la plupart.

Ÿ  Les jeunes sont capables de jouer un rôle de conseil et de gestion dans le programme. Grâce à la participation, les jeunes peuvent se voir confier l’organisation et la structure du programme. Les fonctions opérationnelles assurent leur participation pleine et entière. Ils sont en mesure de déterminer comment construire les projets et les évènements et quelles sont les meilleures méthodes pour mettre ces activités en œuvre dans la pratique. Par ailleurs, ils sont capables de surveiller le travail des participants et de suivre les progrès d’ensemble du programme. Les fonctions de conseil et de gestion permettent aux jeunes de définir, sur la base de leurs propres exigences, comment ils envisagent la conduite du programme. Leurs contributions sont véritablement importantes, pour eux comme pour le programme.

Ÿ  Les jeunes sont capables d’influer sur l’issue de différentes situations. A certains égards, cette prise de conscience peut s’avérer accablante pour certains. La capacité à prendre une décision qui va avoir une incidence sur d’autres décisions est une véritable responsabilité. Les jeunes découvrent qu’ils sont responsables des conséquences positives et négatives de leurs choix. Cette prise de conscience forge leur caractère et les amène à prendre leurs décisions plus au sérieux. C’est toujours un moment d’humilité de réaliser que les effets d’une décision déterminent au final l’issue d’une situation donnée. Une personne peut être prise d’anxiété ou d’inquiétude à l’idée que la décision qu’elle a prise n’était pas la bonne ou n’a pas conduit à une issue positive. La participation des jeunes est pour eux une chance d’élargir leur expérience et leurs connaissances afin de prendre les bonnes décisions produisant des effets positifs.

8.2.3. Égalité

Ÿ  Au niveau de la relation, les jeunes et les adultes doivent être traités sur un pied d’égalité. Une participation effective repose sur des partenariats entre adultes et jeunes. Les jeunes et les adultes doivent avoir conscience de l’avantage qu’il y a à travailler ensemble à une cause commune. Les jeunes d’aujourd’hui ont beaucoup à offrir à leurs homologues adultes et les adultes peuvent les faire profiter largement de leur expérience. La participation devrait être considérée comme l’occasion d’un échange entre deux groupes distincts et influents d’individus. Les divergences d’opinions et d’idées devraient être mises à profit et respectées par tous.

La réussite d’un programme peut naître des divergences de vue suscitées par le travail collectif de tous les participants. Sans égalité, confiance et respect sont difficiles à instaurer.

9. Créer un cadre approprié à la participation

Il est essentiel pour les participants aux programmes de prévention de la toxicomanie de disposer de certaines qualités. Le fait de posséder ces qualités augmente les chances potentielles de succès du programme. Les jeunes, dont le dynamisme est à son paroxysme, sont généralement des individus enthousiastes, désireux d’apprendre et capables d’endosser des fonctions et des responsabilités. Ils travaillent avec efficacité pour atteindre les buts et objectifs du programme. Ces jeunes gens ont des dispositions pour le travail tant individuel que collectif, au sein d’un groupe composé indifféremment de jeunes ou d’adultes. Plus important, ils sont investis dans la prévention de la toxicomanie. Ce sont d’exceptionnels représentants de la culture de jeunesse et ils mettent leurs connaissances et leur vécu au service de la prévention et de la sensibilisation à la toxicomanie.

Les adultes, au mieux de leur productivité, sont bien informés des problèmes des jeunes et de toxicomanie. Ils savent quel est le meilleur moment pour offrir leur expertise et quand il est préférable de laisser la parole aux jeunes. Ils apprécient grandement de travailler d’égal à égal avec des jeunes car eux aussi apprennent beaucoup à leur contact.

Pour que les programmes soient véritablement réussis, les adultes doivent concrétiser les promesses des jeunes et les aider à prendre conscience de leur propre potentiel. Pour y parvenir, les adultes s’attachent à offrir aux jeunes des occasions de mettre à profit leurs propres compétences pour développer leur créativité.

Un environnement de travail efficace s’appuie donc sur ces qualités et exige de la part des participants et des programmes d’être :

Ÿ  Attrayants :

L’ambiance générale des consultations entre jeunes et adultes devrait inciter les jeunes à rechercher et apprendre mutuellement de l’expérience et de l’expertise des autres participants. Cette ambiance engendre une structure collaborative et non professionnalisée à l’excès, au sein de laquelle se développent discussions et interactions.

Ÿ  Consciencieux :

Les participants devraient avoir conscience de leur propre comportement dans le travail en commun. Il peut sembler facile de prendre la résolution d’écouter les autres et d’être soi-même, mais lorsque les conversations commencent à s’échauffer, il est également facile de l’oublier. Voici une courte liste de certains principes à suivre dans le travail en partenariat. La conscience de ces principes permettra aux participants de développer leurs compétences et leur confiance afin de prendre des initiatives permettant d’aborder collectivement les problèmes.

Faites…

Ne faites pas…

Écouter les autres

Faire la morale aux autres

Faire preuve d’ouverture d’esprit envers les idées nouvelles

Porter des jugements

Développer des idées

Étouffer la créativité

Être honnête et vrai

Prétendre convenir de quelque chose

Appréhender chacun comme un être unique

Stéréotyper les participants

Faire preuve de respect envers les autres

Pratiquer la discrimination envers les autres

Avoir confiance en les capacités des autres

Redouter l’échec

Partager les connaissances et les compétences

Taire ses capacités

Soutenir tout le monde

Se préoccuper de contrôler le programme

Être engagé

S’engager à contre coeur

Être patient et déterminé

Être nerveux

Ÿ  Inclusifs :

Les programmes devraient assurer la promotion de la diversité et inclure tout le monde. Le fait d’exclure certaines personnes ne fera que nuire au potentiel du programme et sera une démonstration d’inégalité et d’injustice, tous deux obstacles à la participation des jeunes.

Ÿ  Assurer un soutien :

D’un côté, les jeunes ont besoin de savoir que les adultes sont honnêtes, fiables et qu’ils comprennent véritablement leurs besoins et leurs inquiétudes. Une façon, pour les adultes, d’y parvenir consiste à montrer un intérêt véritable aux interrogations des jeunes gens. De l’autre côté, les adultes ont besoin de savoir que leur point de vue est aussi pris en compte par les jeunes. Ils doivent jouir du même respect que celui que les jeunes montrent entre eux. Les adultes ont parfois le sentiment que leurs idées sont étiquetées « obsolètes » ou non pertinentes, à la lumière des normes de la jeunesse. Les adultes doivent savoir que leurs expériences et leur contribution sont tout aussi estimées. Le soutien doit venir tant des adultes que des jeunes.

10. Lignes directrices pour les processus de consultation

Le cadre effectif de participation étant défini, les processus de consultation entre jeunes et adultes leur permettront d’explorer de nouveaux domaines, de développer ensemble des valeurs et des normes et d’œuvrer à l’atteinte d’objectifs communs.

10.1.     Commencer par

Avant toute consultation, il est important de se rappeler de ces quelques points lors d’un travail collectif :

Ÿ  Les modes de communication sont différents :

Les jeunes et les adultes ont des modes de communication et de compréhension différents. D’où les difficultés que rencontrent souvent les jeunes face aux journaux télévisés, car les informations y sont présentées par des adultes et mises en forme pour eux.

Ÿ  Les méthodes de participation sont différentes :

La participation est un processus d’apprentissage mutuel mais les adultes et les jeunes appliquent des méthodes différentes. Les adultes sont plus habitués à des structures formelles alors que les jeunes préfèrent les environnements informels où ils sont plus à l’aise et encouragés à contribuer.

Ÿ  Pratiquer une participation véritable:

Il n’est pas nécessaire pour les adultes de considérer les jeunes comme des adultes. Les jeunes forment un groupe distinct, avec ses propres besoins et capacités. Les jeunes et les adultes sont différents, mais en même temps ils sont égaux.

Ÿ  Les techniques d’apprentissage:

Les gens apprennent de différentes façons. Certains apprennent mieux en écoutant, d’autres en agissant, par exemple par les activités pratiques.

Ÿ  Constatation :

Il est important de se souvenir que chacun a quelque chose à offrir, même simple ou petit.

10.2.                 Actions

Les actions suivantes sont livrées à titre de suggestions pour initier un processus de consultation ou en tant qu’outils de communication lorsque le dialogue entre jeunes et adultes est particulièrement difficile à engager. Il s’agit simplement de pistes ou de concepts pour instaurer une collaboration et elles méritent d’être élargies.

Voici quelques exemples d’activités de prévention de la toxicomanie qui s’appuient sur des recommandations émises par des jeunes. Elles sont susceptibles d’être débattues et développées :

·            Livrer des informations relatives à ce que les jeunes peuvent faire lorsqu’ils ont des amis toxicomanes

·            Encourager les familles à s’impliquer et à se former à la manière d’intervenir

·            Aider les jeunes à développer leurs compétences en matière de résolution de problème

·            Associer le mode de vie du toxicomane à une prise de risques et une source de problèmes

·            Insister sur le stress et la fatigue liés à une vie d’addiction

·            Démontrer aux jeunes usagers de substances les problèmes qu’ils se sont créés et combien leur vie est devenue ingérable et problématique

·            Souligner les conséquences financières de la toxicomanie

(Adapté d’un document de synthèse

de la participation de l’UNICEF)

10.2.1.             Action Une

But :  Inviter les participants à engager un processus de réflexion pour prendre conscience de la perte de temps et de ressources résultant d’une scission en deux groupes distincts.

Participants :    Les personnes, jeunes ou adultes, directement concernées par le programme.

Processus :

1.       Scission en deux groupes séparés : celui des jeunes et celui des adultes.

2.       Chaque groupe formule les questions qu’il a toujours souhaité poser à l’autre groupe. Pour les adultes, ces questions peuvent avoir trait à la drogue, aux centres d’intérêts et aux préoccupations des jeunes, à la vision des adultes qu’ont les jeunes, etc. Pour les jeunes, ces questions peuvent faire référence à ce que les adultes sont susceptibles d’apporter aux jeunes, à la vision des jeunes que se forgent les adultes, aux loisirs préférés des adultes, aux problèmes actuels auxquels, d’après les adultes, le monde est confronté, etc.

!         Aucun quota minimum ou maximum de questions n’est fixé dans la mesure où il gênerait le processus de réflexion, les personnes passant plus de temps à se soucier de remplir le quota.

3.       Chaque personne pose une question devant les deux groupes, de manière à ce que chacun puisse entendre ce qui est demandé. Il est cependant important d’en rester à ce stade aux questions et de n’apporter aucune réponse. C’est l’occasion d’écouter les commentaires de chacun. Au cours de cette phase, les participants devraient noter par écrit l’ensemble des questions. 

Objectif :

1.       Engager le dialogue et le processus de réflexion par un forum de type questions-réponses.

2.       Favoriser la compréhension et la reconnaissance de différentes mentalités.

3.       Prendre conscience des différentes perspectives.

4.       Commencer à illustrer l’inefficacité engendrée par le manque de collaboration réciproque et les avantages à travailler de concert.

10.2.2.              Action Deux

But :     Apprendre à travailler les uns avec les autres.

Participants:      Les personnes, jeunes ou adultes, directement concernées par le programme.

Processus :     

1.       Diviser les participants en plusieurs groupes composés à la fois d’adultes et de jeunes. Constituer des petits groupes pour que chacun ait l’occasion de s’exprimer.

2.       Passer en revue et débattre de toutes les questions posées par les jeunes et les adultes.

3.       Travailler ensemble à la formulation de réponses honnêtes et représentatives de chacun. Encourager chaque participant à livrer son point de vue. Les adultes doivent être disposés à écouter les jeunes et inversement.

4.       S’aider du tableau proposé en Annexe pour présenter les réponses.


Objectif :

1.       Engager le dialogue entre les adultes et les jeunes.

2.       Développer des compétences, par exemple le sens des relations humaines, les capacités à communiquer et à analyser des questions complexes.

3.       Faire prendre conscience à chacun de son propre processus de réflexion et de celui des autres membres du groupe.

4.       Élaborer des réponses qui reflètent une synthèse des idéaux à la fois des jeunes et des adultes.

5.       Acquérir l’expérience du travail collectif.

Le tableau proposé en Annexe peut servir de trame pour parvenir à une solution.

1.     Noter chaque question par écrit.

2.     A qui s’adresse la question ? Aux jeunes ou aux adultes ?

3.     Quels en sont les points forts ? En d’autres termes, que fait-elle naître comme idées incitant au débat et à la discussion. La détermination de ces idées facilitera l’identification des points importants.

4.     Quels en sont les points faibles ? Évoque-t-elle des stéréotypes ou des postulats ?

5.     Quels sont les problèmes soulevés ? La question a-t-elle trait à la drogue, à la culture des jeunes, à la vie des adultes, etc. ?

6.     Comment répondre à cette question ? Quelle réponse sera compréhensible à la fois par les adultes et les jeunes ?

10.2.3.             Action Trois

But :     Travailler ensemble dans une structure de groupe plus large.

Participants :     Les personnes, jeunes ou adultes, directement concernées par le programme.

Processus :

1.         Désigner une personne capable d’écrire les questions et les réponses sur le matériel qui sera affiché à la vue du groupe.

2.         Sélectionner une question posée au début des sessions et amener chaque groupe à partager le fruit de ses discussions avec les autres groupes.

3.         Lorsque tous les groupes ont livré leurs réponses, constituer un groupe de discussion chargé d’examiner les réponses. Identifier les forces et faiblesses des réponses de manière à soulever de nouvelles questions.

4.         Répéter la procédure pour toutes les autres questions.

5.         Examiner les résultats et décider si une réponse définitive peut être proposée pour chaque question.

Objectif :

1.         Prendre conscience de la difficulté à formuler une réponse définitive.

2.         Faire l’expérience du travail au sein d’une structure plus large.

3.         Admettre et apprécier les réflexions, avis et idées des autres jeunes et adultes.

4.         Acquérir le sens des relations humaines et les capacités à communiquer.

5.         Prendre conscience du fait que le travail collectif et le partage des connaissances permettent de trouver davantage de solutions.

10.3.     Réflexions

Au cours de leur participation aux processus de consultation, il est essentiel que les jeunes et les adultes continuent d’évaluer leurs propres responsabilités envers les autres :

            Au niveau d’un groupe

§  Y a-t-il des signes manifestes de dialogue entre les adultes et les jeunes ? Si oui, ce dialogue entraîne-t-il un changement ?

§  Quelles sont les structures mises en place susceptibles de servir au mieux les intérêts de toutes les personnes engagées dans le processus ?

§  Quelles sont les meilleures approches pour répondre aux besoins ? De l’avis des jeunes ? De celui des adultes ?

§  Les jeunes soutiennent-ils les adultes et inversement ? Comment cela se traduit-il ?

Au niveau individuel

§  Ai-je une écoute attentive ?

§  Est-ce que j’encourage les autres ?

§  Est-ce que j’exerce et favorise une participation active ?

§  Est-ce que je respecte véritablement les idées des autres ?

§  Est-ce que je fais partager efficacement mes propres ressources et connaissances ?

Voici autant de questions qu’il est important de se poser tout au long des processus de consultation afin que les participants puissent prendre conscience de l’efficacité de leur participation. En se référant à ces questions, il leur sera possible d’identifier les domaines dans lesquels ils ont besoin de progresser.

11. Conclusion

Les programmes de prévention sont plus efficaces quand les jeunes gens y participent. Malheureusement, les jeunes sont souvent représentés comme irresponsables et incompétents, et par conséquent, ils sont souvent exclus dans la conception des stratégies de prévention de la toxicomanie. Cette exclusion est nuisible parce qu'elle décourage les jeunes à prendre au sérieux les actions de prévention, il creuse l'écart de méfiance mutuelle entre les jeunes et les adultes et prive les programmes d’un élément essentiel représenté par les jeunes qui peuvent apporter tout leur engagement.

Il est temps d’inclure les jeunes dans les programmes de prévention. Ils connaissent mieux que quiconque leurs besoins. Il suffit de leur donner l’occasion de mettre cette connaissance en pratique pour réaliser de meilleurs programmes. Avec l'engagement actif de la jeunesse, les jeunes gens sont mieux protégés, les objectifs sont mieux atteints, des approches innovantes peuvent être mises en place, les décisions sont plus proches des préoccupations des jeunes et les jeunes personnes améliorent leurs aptitudes en communication et en coopération. La participation active construit également le caractère et augmente la confiance en soi quand les jeunes se sentent indispensables et appréciés. Les jeunes sont des individus capables, et ils réussissent quand on leur donne des responsabilités. Ils sont pleins d'énergie et de perspicacité et sont extrêmement engagés en tant qu’individus.

Les jeunes et les adultes sont tous les deux experts de différentes manières. Les jeunes connaissent leurs intérêts et les intérêts de leurs pairs, et ils sont bien informés sur les cultures de jeunes. Les adultes ont l’expérience de la vie et peuvent offrir l'expertise et les connaissances. Ces deux champs de sagesse devraient être considérés comme étant comparables au lieu de les opposer l’un à l’autre. En travaillant ensemble, les jeunes et les adultes doivent respecter leurs différents points de vue. Sans le respect, il est difficile de construire la confiance mutuelle et de lutter contre les idées fausses.

Le dialogue entre les jeunes et les adultes est essentiel pour que n'importe quel programme de prévention réussisse. Les jeunes et les adultes ont des questions et des réponses pour les uns et les autres. Ils sont personne ressources et peuvent fournir des informations l'un à l'autre avec pertinence à propos des problèmes importants d'aujourd'hui. Par les procédés consultatifs, les jeunes et les adultes ont l'occasion de partager leurs propres expériences et leurs propres connaissances, et par conséquent, les programmes de prévention deviennent plus efficaces car les jeunes y seront plus réceptifs.


Annexe 1

Questionnaire conçu par les JEUNES

pour un programme en Slovénie

Bonjour,

Nous vous remercions d’avoir été nombreux à répondre à notre demande de compléter le présent questionnaire. Merci d’entourer les réponses qui conviennent. Nous vous assurons le plus total anonymat.

1. Sexe:   masculin        féminin

2. Age: _________

3. Consommez-vous déjà de l’alcool ?               OUI       NON

4. Quel âge aviez-vous la première fois que vous avez bu de l’alcool ?    ___________ans

5. A quelle fréquence buvez-vous de l’alcool ?

            Chaque jour                  Une fois par an

            Une fois par semaine     Moins d’une fois par an

            Une fois par mois          Ne bois pas

6. Où avez- vous pris de l’alcool pour la première fois ?

            A la maison       Avec des amis              A l’école

7. Consommez-vous d’autres substances addictives (cigarettes, héroïne, autres) ?

            OUI       NON     Si oui :  Régulièrement   Parfois

8. Consommez-vous de l’alcool avant de vous rendre à une soirée pour vous sentir mieux ?

            OUI       NON     PARFOIS

9. Consommez-vous régulièrement de l’alcool lors de soirées ?

            OUI       NON     PARFOIS

10. Encouragez-vous vos amis à boire ou à consommer d’autres substances addictives ?

            OUI       NON     PARFOIS

11. Pensez-vous que l’alcool a une influence positive sur vos sentiments ?

            OUI       NON     NE SAIS PAS

12. Pensez-vous aux conséquences négatives lorsque vous buvez ?

            OUI       NON     PARFOIS

13. Etes-vous heureux ou vous sentez-vous mieux avec vos amis sous l’emprise d’alcool ou d’autres substances addictives ?

            OUI       NON     NE SAIS PAS

14. Comment vous procurez-vous de l’alcool ? (plusieurs réponses possibles)

            a. Je le rapporte de chez moi

            b. Je l’achète au magasin

            c. Mes amis en apporte

            d. Je l’achète à la station service

            e. Nous buvons dans un bar

15. Rencontrez-vous des problèmes pour acheter de l’alcool dans un magasin ?

            OUI       NON

16. Rencontrez-vous des problèmes pour acheter de l’alcool dans une station service ?

            OUI       NON

17. Rencontrez-vous des problèmes pour acheter de l’alcool dans un bar ?

            OUI       NON

18. Si vous rencontrez des problèmes, à quel moment cela arrive-t-il ?

            a. tôt le matin

            b. pendant la journée

            c. le soir

            d. ne sais pas

19. Vos parents savent-ils que vous consommez de l’alcool ?

            OUI       NON     NE SAIS PAS

20. Vos professeurs savent-ils que vous consommez de l’alcool ?

            OUI       NON     NE SAIS PAS


Annexe 2

Questionnaire conçu par des ADULTES

pour un programme en Belgique

1.     Quel âge avez-vous ?

2.     Quel est votre sexe ?  □ F ou □ M

3.     Vous consommez de l’alcool :

□ régulièrement (au moins une fois par semaine)

□ souvent (au moins une fois par mois)

□ de temps en temps

□ rarement

□ jamais

            et dans quelles quantités ?

4.     Citez, par ordre de préférence, vos 3 boissons favorites :

5.     A quelle occasion et dans quels endroits (au café, chez vous, …) buvez-vous de l’alcool ?

6.     Pour quelles raisons consommez-vous de l’alcool ?

□ quand vous ne vous sentez pas bien

□ pour le goût

□ pour “la sensation”

□ pour faire comme les autres

□ pour oublier

□ pour vous détendre

□ pour cacher votre timidité

□ autres :

7.     Que signifie pour vous “être alcoolique” ? Expliquez.

8.     Quels sont selon vous les dangers liés à la consommation d’alcool ? Expliquez.

9.     Pensez-vous être suffisamment informé sur l’alcoolisme ? Expliquez.

10.  Etes-vous régulièrement en contact avec une ou deux personnes alcooliques ? Expliquez.


Annexe 3

Question

A qui s’adresse la question? (adultes ou jeunes)

Quels en sont les points forts ?

Quels en sont les points faibles ?

Quels sont les problèmes soulevés ?

Comment répondre à cette question ?


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