13ème session plénière du Congrès 30 mai au 1er juin 2006


Discours de Halvdan Skard, nouveau Président du Congrès,lors de l'ouverture à la signature de la Déclaration sur la lutte contre la traite des êtres humains

Strasbourg, 31 mai 2006

 

Monsieur le Secrétaire Général,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,

Les êtres humains naissent libres. Cette simple vérité n'est pas toujours allée de soi au cours de tous ces siècles de guerres, de violences et d'abus. Notre continent a connu les deux guerres les plus dévastatrices et les plus sanglantes du monde, des guerres qui nous ont en fait contraints à agir pour protéger la dignité humaine et la liberté. L'action en ce sens a abouti à la Convention européenne des droits de l'homme, pierre angulaire du Conseil de l'Europe.

Cependant, aujourd'hui encore, des millions de femmes et d'hommes ne sont pas libres. Ils sont plusieurs millions à faire l'objet de la traite, à être exploités et à être vendus comme esclaves. Depuis la fin des années 1980, la traite des êtres humains est devenue l'un des problèmes les plus graves à l'échelle mondiale et l'Europe ne fait pas exception à la règle. Le Conseil de l'Europe - et son Congrès en particulier - sonne l'alarme depuis un certain temps déjà. L'année dernière, le Comité des Ministres a adopté la Convention sur la lutte contre la traite des êtres humains, qui a été ouverte à la signature au cours du Sommet de Varsovie.

La traite est un poison pour notre société dans son ensemble. C'est à n'en pas douter un fléau pour certaines communautés territoriales. Pour la combattre, il faut non seulement des textes internationaux et des mesures politiques au niveau national, mais aussi une approche complémentaire concertée au niveau local et régional. C'est à ce niveau que le drame de la traite a lieu. Quand il s'agit de trouver des solutions sur le terrain, les pouvoirs locaux et régionaux sont les mieux placés pour appliquer des politiques taillées sur mesure afin de répondre aux besoins spécifiques de leurs administrés. C'est pourquoi, le Congrès a adopté deux textes sur la traite l'année dernière, demandant des actions de sensibilisation, d'éducation et de formation spécialisée, et la protection, la réhabilitation et la réinsertion des victimes.

La déclaration que nous avons devant nous aujourd'hui est comme une pierre de plus à l'édifice et une contribution du Congrès à la campagne du Conseil de l'Europe contre la traite, qui est destinée à mobiliser l'ensemble des forces au niveau paneuropéen, national, régional et local. Nous appelons donc un maximum de collectivités locales – qu'elles soient ou non membres du Congrès – à venir la signer et à manifester ainsi qu'elles s'engagent non seulement à l'égard de leur population, mais aussi de leurs gouvernements, à combattre ce fléau. Je tiens en particulier à remercier le Secrétaire Général pour son soutien à cette initiative et à saluer tous ceux qui signeront ce texte aujourd'hui. Par la suite, la déclaration sera diffusée pour signature en ligne sur le site Web du Congrès.

Les êtres humains naissent libres. Ensemble, faisons en sorte que cela soit toujours le cas pour chacun d'entre eux. Je vous remercie.