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Ref. DC 028(2017)

09.03.2017

L’intolérance, la discrimination et les langues minoritaires au Royaume-Uni suscitent des préoccupations

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Le Royaume-Uni a pris des mesures positives pour favoriser les droits des minorités nationales, mais l’intolérance et le discours de haine augmentent, estiment les experts européens.

En outre, les minorités nationales subissent toujours une discrimination dans de nombreux domaines et des initiatives supplémentaires doivent être prises pour protéger les langues minoritaires.

Ces éléments figurent parmi les principales constatations du nouveau rapport de conformité du Royaume-Uni à la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales (CCPMN) du Conseil de l’Europe.

Le rapport se félicite de la mise en œuvre dans l’ensemble du Royaume-Uni de stratégies en matière d’égalité, d’intégration et de lutte contre le racisme, ainsi que de la prise de mesures visant à combattre le discours de haine et les crimes de haine. Mais les événements politiques mondiaux et les préoccupations suscitées par l’immigration ont contribué à l’expression d’un sentiment d’hostilité à l’égard des immigrés et des minorités dans le monde politique, les médias et la société en général ces dernières années.

De plus, les membres des minorités nationales continuent à se heurter à des difficultés particulières sur le plan de l’emploi et des soins de santé ; ils sont par ailleurs politiquement mal représentés.

Le rapport précise que les Tsiganes, Roms et Gens du voyage sont les plus touchés dans l’ensemble de ces domaines. L’accès aux sites de campement reste problématique dans l’ensemble du Royaume-Uni, en particulier en Angleterre et en Irlande du Nord. Ces groupes sont également régulièrement la cible « d’une hostilité, d’un discours de haine, d’agressions physiques et de formes odieuses de préjugés et de discrimination ».

Pour ce qui est de l’Irlande du Nord, le rapport indique que le sectarisme constant et l’interprétation figée des « bonnes relations » entre les deux principales communautés ont contribué au manque d’avancées en faveur de la protection des droits d’un nombre croissant de minorités nationales dans la province, y compris de leurs droits linguistiques.

La reconnaissance politique de la minorité cornouaillaise en 2014 a représenté une étape importante pour la reconnaissance de l’identité et de la langue singulières des Cornouaillais, précise le rapport. Il convient à présent d’y donner suite par des mesures politiques et financières adéquates.

Le rapport publié aujourd’hui par le Comité consultatif de la CCPMN, accompagné des commentaires des autorités britanniques (en anglais), a été transmis au principal organe décisionnel du Conseil de l’Europe, le Comité des Ministres. Ce dernier devrait adopter dans les semaines à venir une résolution adressée aux autorités du Royaume-Uni.

Observations :

-          il s’agit du quatrième rapport de conformité du Royaume-Uni avec la FCNM ; les rapports précédents ont été publiés respectivement en 2002, 2007 et 2011.

-          la CCPMN est un traité international juridiquement contraignant, qui énonce un certain nombre de principes visant à protéger les minorités nationales ; elle a été signée par le Royaume-Uni en 1995 et y est entrée en vigueur en 1998.

-          le rapport publié aujourd’hui se fonde sur les informations communiquées par les autorités du Royaume-Uni en mars 2015, ainsi que sur d’autres sources documentaires et des entretiens avec les autorités nationales, les ONG et les universitaires.

Contact : Andrew Cutting, Porte-parole/Attaché de presse, tél. +32 485 217 202