Allocution prononcée par Andreas Kiefer, Secrétaire Général du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux, au nom de la présidente du Congrès Gudrun Mosler-Törnström, à l’occasion des funérailles de Jean-Claude Frécon en l’Eglise de Pouilly-Les-Feurs

13 décembre 2016

Hommage à Jean-Claude Frécon (1944-2016)

S’exprimant au nom du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux lors des obsèques de Jean-Claude Frécon, ancien président du Congrès décédé le 10 décembre 2016, Andreas Kiefer, Secrétaire Général du Congrès, a déclaré :

J’ai vu Jean-Claude pour la dernière fois à Strasbourg le 2 décembre. Il quittait la réunion du Bureau du Congrès en courant pour se rendre au Conseil municipal de Pouilly-lès-Feurs.

Tout l’engagement de Jean-Claude est résumé dans ce départ précipité, pour aller d’une des capitales de l’Europe, au village de Pouilly où étaient ses racines : c’était le grand écart de ce militant européen resté profondément ancré dans la terre de France. C’était le sens de sa vie, oscillant sans cesse entre l’engagement européen, national et local, et je crois pouvoir dire que c’est dans le local que Jean-Claude a puisé toute l’énergie de son engagement national et européen.

L’arrivée de Jean-Claude au Congrès du Conseil de l’Europe remonte au Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernements à Vienne en 1993. Dès l’année suivante, il devient un membre actif de la délégation française, puis son Président. Il deviendra rapidement Vice-président du Congrès, Président de la Chambre des pouvoirs locaux avant d’être élu Président du Congrès en octobre 2014.

Au cours de ces 20 années, il a travaillé en particulier sur le suivi de l’application de la Charte Européenne de l’Autonomie Locale, sur les finances des collectivités territoriales en Europe, sur le suivi de la démocratie locale en Azerbaïdjan et en Roumanie. Il a observé  des élections locales partout en Europe, en Albanie, en Azerbaïdjan, et « l’ex République Yougoslave de Macédoine », je ne peux tous les citer. Il a même observé des élections en Israël et Palestine.

Jean-Claude aimait tout particulièrement ces missions de terrain. Et il regrettait parfois, dans sa fonction de Président, de ne plus pouvoir accompagner nos délégations d’observation.

Dès 2008, en tant que Sénateur, Jean-Claude s’était également engagé à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Il y était notamment le président de la Sous-Commission du Prix de l’Europe, remis chaque année aux communes résolument européennes dans leur action. Il en était particulièrement fier.

Oui, Jean-Claude s’est donné sans relâche pour la cause de la démocratie locale et plus largement pour les valeurs de la démocratie et des droits de l’homme.

Dans son discours-bilan en octobre de cette année, Jean-Claude passait le relais à la nouvelle présidente en soulignant l’importance de la continuité collective. Reprenant les mots du Président François Hollande, il déclarait : «On est toujours remplacé, parfois regretté, mais ce qui compte, c’est la continuité». Aujourd’hui, ces mots résonnent comme une sorte de testament politique. 

Je sais que Jean-Claude est déjà regretté par tous ceux qui l’ont connu. Mais je peux vous affirmer que son travail et ses engagements au sein du Conseil de l’Europe seront relayés et continués avec détermination.

Pour nous tous, qui le connaissions non seulement comme un collègue chaleureux mais aussi comme un ami fidèle et enthousiaste, son départ est une perte terrible.