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Réf. DC 031(2016)

Protection des enfants réfugiés : le Secrétaire Général appelle les Etats membres à agir d’urgence

STRASBOURG, 02.03.2016 – Protéger les enfants qui entrent en Europe pour éviter qu’ils soient la proie de criminels, mettre fin à la détention d’enfants et améliorer les procédures de détermination de l’âge : telles sont les mesures que doivent prendre sans délai les membres du Conseil de l’Europe.

Le Secrétaire Général, Thorbjørn Jagland, a adressé aujourd’hui aux chefs de gouvernement des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe une lettre accompagnée d’un document proposant un ensemble de mesures prioritaires, qui visent à mieux assurer la sécurité et le traitement approprié des enfants demandeurs d’asile et réfugiés.

« La protection internationale des enfants qui fuient la guerre, la violence et les persécutions devrait aujourd’hui être une priorité pour tous les gouvernements européens », écrit Thorbjørn Jagland dans sa lettre.

On estime que, l’an dernier, quelque 300 000 enfants sont arrivés en Europe, dont beaucoup n’étaient pas accompagnés. Un tiers des migrants et des demandeurs d’asile qui passent de Turquie en Grèce sont des enfants. Depuis septembre dernier, deux enfants par jour en moyenne se sont noyés en tentant de traverser la Méditerranée. D’après Europol, au moins 10 000 enfants ont disparu depuis le début de la crise. Dans beaucoup de pays, des enfants demandeurs d’asile disparaissent quelques jours à peine après avoir été placés dans des centres d’accueil.

La priorité absolue doit être d’éviter que les enfants ne deviennent victimes de la violence, des abus, de l’exploitation et de la traite, note Thorbjørn Jagland.

« La crise des réfugiés est un paradis pour les trafiquants. Des milliers d’enfants n’échappent à la guerre que pour disparaître dans les bas-fonds des sociétés européennes. Il est difficile d’imaginer un impératif moral plus pressant que celui de veiller à la sécurité de ces filles et de ces garçons », a-t-il déclaré.

Il est indispensable de mettre en place des procédures permettant de désigner rapidement des tuteurs légaux pour les enfants non accompagnés, d’offrir aux enfants un hébergement convenable et sûr et de les confier à la garde d’un personnel dûment qualifié ou d’une famille d’accueil.

Les enfants ne devraient pas être placés dans des centres de rétention pour migrants, sauf dans des circonstances exceptionnelles et pour la durée la plus courte possible. Les pouvoirs publics devraient porter une attention particulière à la sécurité des filles, qui sont exposées à des risques multiples.

Les procédures de détermination de l’âge devraient être améliorées : lorsque l’âge d’un enfant est incertain, il convient de présumer qu’il s’agit d’un mineur et lui accorder en conséquence des mesures de protection spéciales, en attendant que son âge puisse être établi.

Le représentant spécial du Secrétaire Général sur les migrations et les réfugiés, l’ambassadeur Tomáš Boček, se rendra prochainement en mission d’information dans quelques-unes des régions où la pression migratoire est la plus forte, notamment la Grèce et « l’ex-République yougoslave de Macédoine », afin de dresser un tableau complet de la situation et de déterminer plus précisément quelles actions viables, adaptées aux besoins actuels, devraient être entreprises.

Contacts:

Daniel Höltgen, Porte-parole du Secrétaire Général, tél. +33 6 68 29 87 51

Tatiana Baeva, Porte-parole/Attachée de presse, tel. +33 3 88 41 21 41