T +33(0)388412560             www.coe.int                 [email protected]

Réf. DC 030(2016)

Le Conseil de l’Europe publie des lignes directrices pour prévenir la radicalisation en prison

Strasbourg, 02.03.2016 – Le Conseil de l’Europe a publié aujourd’hui une série de lignes directrices destinées à aider ses 47 États membres à prévenir une radicalisation des détenus et des personnes en probation et à réinsérer les individus qui sont déjà radicalisés.

Selon des rapports officiels, ces dernières années, certains auteurs d’actes terroristes se sont radicalisés en prison ou durant leur période de probation. Le surpeuplement, les conditions de détentions inadaptées, l’expression d’une discrimination teintée de racisme ou de l’islamophobie, la prise de mesures disciplinaires disproportionnées sont des facteurs qui accroissent le risque de radicalisation parmi les co-détenus.

« La lutte contre le terrorisme est une priorité. Nous devons y faire face de manière unie et coordonnée. Il nous faut aussi gérer le cas des délinquants extrémistes violents détenus en prison, en les empêchant de radicaliser d’autres détenus. A ce titre, les lignes directrices peuvent être un outil utile », a indiqué le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe, Thorbjørn Jagland.

Adoptées par le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, les lignes directrices font de la bonne gestion des établissements pénitentiaires l’élément préalable indispensable à la prévention de la radicalisation et cautionnent la mise en place de programmes efficaces de remise en liberté et de réinsertion.

Les lignes directrices promeuvent la notion de sécurité dynamique ; cela signifie que le personnel pénitentiaire ne doit pas se contenter d’assumer un rôle de gardien des détenus, mais qu’il doit également communiquer avec eux, connaître leurs préoccupations et être formé à reconnaître les signes de radicalisation, à évaluer les risques et à traiter les problèmes rencontrés. Il doit également bénéficier d’une formation à la médiation interculturelle et à la gestion des crises.

Il importe que l’administration pénitentiaire prenne en compte les traditions culturelles et religieuses dans le domaine de l’alimentation, de l’habillement, des possibilités de pratiquer un culte et des fêtes religieuses. Les accords conclus avec les diverses confessions religieuses devraient garantir la présence adéquate de représentants religieux de chaque confession.

Afin de favoriser la réinsertion sociale des détenus et des probationnaires qui risquent de se radicaliser, il convient de leur proposer des activités éducatives adéquates et des programmes de traitement spéciaux, notamment en faisant appel à des tuteurs et à d’anciens extrémistes violents qui leur offriront autant d’exemples positifs.

Contact : Jaime Rodriguez, Porte-parole/Attaché de presse, tél. +33 3 90 21 47 04