Session de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe

Mardi, le 29 septembre 2015,

Débat d’actualité – une réponse humanitaire et politique globale à la crise des migrations et des réfugiés en Europe

Jean-Claude Frécon, Président du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe

Contribution écrite

Madame la Présidente,

Chers collègues,

Je prends la parole devant vous aujourd’hui, dans ce débat sur les réponses à donner à la crise des réfugiés et de migration, à la fois en ma qualité de président du Congrès du Conseil de l’Europe  et membre de cette assemblée mais aussi en tant que élu local d’une petite commune rurale de France.

Je voudrais attirer votre attention sur la capacité des petites collectivités rurales à participer aux efforts nationaux d’insertion des réfugiés et des migrants dans nos sociétés d’accueil. C’est une capacité qui est souvent sous-estimée.  Par exemple, nous avons en France un réseau de 36 000 communes ; c’est un formidable maillage de notre territoire qui permettrait de mieux répondre à l’afflux des réfugiés.

Nous avons naturellement tendance à nous tourner  d’abord vers les villes qui sont en première ligne face aux vagues migratoires ainsi qu’aux grandes villes, pour  trouver les solutions. Pourtant dans la plupart des cas, ces villes-là souffrent déjà souvent de pénuries de logement et de structures d’accueil alors qu’il y a des communes de plus petite taille qui ont un meilleur potentiel d’accueil car elles ont moins de problèmes de logements sociaux. Ces villes peuvent répondre à l’afflux des migrants. 

Au-delà du devoir de solidarité qui nous oblige envers les réfugiés, je crois que nous devrions saisir ce moment pour engager une réflexion plus large sur l’aménagement de nos territoires dont certaines parties sont désertées, faute de population, et faute de services publics. Accueillir des réfugiés, les intégrer au mieux dans nos communes et voir en eux une force vive pour revitaliser les zones fragiles de nos territoires seraient à mon sens une stratégie payante pour revitaliser les campagnes les plus fragiles, tout en offrant un accueil des plus décents à des gens qui ont connu l’enfer.

C’est ma conviction personnelle que je partage ici mais aussi en tant que Président du Congrès, je veux souligner que nous avons au Congrès, la capacité et la volonté d’activer les réseaux de collectivités, petites, moyennes et grandes, pour faire face à cette crise. Nous aurons un débat sur le rôle des collectivités locales face à la crise migratoire pendant notre 29ème session le 21 octobre où nous aurons l’occasion d’entendre les témoignages directs des maires de Calais, de Urfa et de Kos, qui sont toutes des villes en première ligne face à la migration et qui partageront très probablement leurs difficultés à fournir un accueil décent aux réfugiés.

Je vous remercie.