Réunion de la commission des questions d’actualité du Congrès

Ankara, Turquie, 27 juin 2013

Position commune de la commission des questions d’actualité du Congrès

Explorer de nouvelles voies pour un dialogue renouvelé

La Turquie entretient depuis des siècles de bonnes relations avec de nombreux Etats membres du Conseil de l’Europe. Aussi est-il particulièrement important pour nous d’exprimer notre inquiétude au sujet des méthodes employées par les autorités d’un Etat membre éminent du Conseil de l’Europe à l’encontre de manifestations largement pacifiques et démocratiques.

Nous, membres de la Commission des questions d’actualité du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, jugeons disproportionnée la réponse actuelle des autorités turques à l’encontre des manifestants. Selon nous, les principales demandes des manifestants n’ont pas été entendues et, de ce fait, il sera plus difficile d’apporter une solution durable à ce conflit.

Nous soutenons par conséquent toute revendication individuelle des droits démocratiques et civils fondamentaux. Toute intrusion dans la vie privée des citoyens de Turquie met en danger l’ordre laïc et démocratique de la société turque. Nous nous opposons à toute forme de violence dans ce contexte.

Nous, membres de la Commission des questions d’actualité, condamnons ces actions à l’encontre de citoyens et appelons les autorités gouvernementales, régionales et locales de la République de Turquie à enquêter soigneusement sur les violences commises par des forces de l’ordre et à garantir la pleine mise en œuvre du droit fondamental à la liberté d’expression.

De surcroît, la brutalité des opérations de maintien de l’ordre jette une ombre sur le grand nombre de progrès et de réformes, remarquables et incontestables, que le pays a accomplis ces dernières années pour se rapprocher des valeurs communes du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne, ce dont les amis de la Turquie en Europe ne peuvent que s’attrister. Leur inquiétude tient en particulier aux mesures d’oppression prises à l’encontre des médias, des journalistes et des auteurs.

Les troubles socio-politiques de la région, qui existent depuis des années et gagnent de plus en plus d’Etats, mettent une nouvelle fois en évidence le rôle important de la Turquie dans cette partie du monde, à la condition cependant qu’elle tienne compte des intérêts et des aspirations de tous les segments de la société turque et ouvre de nouvelles voies au dialogue démocratique.

Par notre position commune, nous exprimons notre souhait que ce conflit interne trouve un règlement pacifique et qu’il soit immédiatement mis fin à la violence.

Nous souhaitons que la société turque continue d’avancer sur la voie de la démocratie, en affirmant son orientation européenne ainsi que la défense des droits civils et en continuant de respecter la diversité.

Nous souscrivons par conséquent à la position suivante du Secrétaire Général Jagland, exprimée lors de sa rencontre avec le Premier ministre Erdogan, à Ankara, le 25 juin 2013 :

« La Turquie et le Conseil de l’Europe sont à l’écoute l’un de l’autre. La Turquie a réalisé des réformes impressionnantes. J’ai reçu l’assurance que toute la lumière serait faite sur les abus de pouvoir de la police qui ont suscité la préoccupation de la communauté internationale ces dernières semaines.

L’Europe a besoin de la Turquie et la Turquie a besoin de l’Europe. »