Ouverture de l’Agence de la démocratie locale en Arménie

Conférence sur la coopération entre les autorités locales et la société civile

L’engagement du Congrès dans le Caucase du Sud et le soutien aux ADL

Allocution de Fabio Pellegrini, Vice-président du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe

(Véfification à l’écoute)

Gyumri (Arménie) - 28 Octobre 2011

Chers collèges,

Mesdames, Messieurs,

Le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux est résolument engagé dans le Caucase du Sud et à ce titre je suis particulièrement heureux d’être parmi vous aujourd’hui pour l’ouverture de l’Agence de la démocratie locale (ADL), en Arménie.

Comme je vous l’indiquais tout à l’heure, le Congrès donne une importance toute particulière à cette nouvelle agence car elle vient consolider l’existence de l’ADL de Géorgie et nous espérons qu’au-delà du travail sur l’ensemble du territoire arménien, les deux ADL pourront élaborer des projets communs pour renforcer la démocratie locale et la bonne gouvernance dans le Caucase du Sud.

Le Congrès s’efforce depuis plusieurs années d’établir des espaces communs pour la coopération et le dialogue entre les élus locaux non seulement dans chacun des pays du Caucase du Sud mais dans l’ensemble de la région et dans le pourtour du bassin de la Mer Noire.

Nous sommes convaincus que cette région offre un énorme potentiel pour la coopération transfrontalière et interrégionale et qu’une bonne coopération favorisera son développement. Au carrefour de l’Europe et de l’Asie, son histoire, les échanges commerciaux et culturels, la co-existence des civilisations et des religions sont autant d’atouts. Cette région a été une plaque tournante pour les flux migratoires, un échiquier pour les jeux géopolitiques et les conquêtes territoriales. Elle est aussi une région d’itinéraire de transit pour l’approvisionnement énergétique. Elle offre à la fois un grand potentiel pour la coopération à explorer mais est un lieu d’éventuels tensions et conflits.

Le Congrès suit de près le développement et le renforcement de la démocratie locale dans les pays du Caucase du Sud. Il y est actif de différentes manières.

Il œuvre en premier lieu au travers des missions de suivi de la mise en œuvre de la Charte européenne de l’autonomie locale et des missions d’observation des élections locales qui donnent lieu à des rapports et recommandations et à un échange avec les autorités nationales et locales de chacun des Etats membres.

Il vient aussi en appui aux associations nationales comme cela a été le cas en 2004 alors que la Géorgie venait de ratifier la Charte Européenne de l’Autonomie Locale. Le Congrès lançait avec les élus locaux géorgiens la nouvelle Association nationale des municipalités géorgiennes, NALAG. Permettez-moi de saluer la présence aujourd’hui parmi nous de son Président Mamuka Abuladze, Président de la délégation géorgienne auprès du Congrès.

Le Congrès soutient également l’élaboration de processus qui contribuent à la stabilité de la région comme ceux qui ont été à l’œuvre pour la création des Agences de la démocratie locale ou encore de l’Euro-région Mer Noire.

Enfin, le Congrès s’engager au-delà de son rôle normatif traditionnel et nous nous apprêtons à mener des actions qui traiteraient de manière pratique les problèmes recensés lors des activités de suivi et d’observation des élections. Nous sommes entrain d’élaborer des projets qui visent à améliorer les capacités de leadership des élus locaux et à leur permettre d’engager un dialogue constructif avec les autorités centrales, avec les citoyens et avec leurs pairs. De manière plus générale, notre action porte sur la qualité de l’autonomie locale et son efficacité, sur la bonne gouvernance et nous espérons ainsi consolider les réformes entreprises dans ce domaine par les autorités des Etats en question.

Mesdames et Messieurs,

La situation dans le Caucase du Sud a évolué mais ce qui ne change pas c’est l’engagement du Congrès en faveur du développement démocratique dans la région.  Je tiens aujourd’hui à réaffirmer notre engagement pour la démocratie locale dans le Caucase du Sud, car nous sommes convaincus de l’importance d’un environnement stable et démocratique pour le bon développement des territoires.

Nous croyons fermement que tous les acteurs ont un rôle à jouer, qu’il s’agisse des autorités publiques, de la société civile ou des citoyens individuellement. La démocratie participative est pour nous complémentaire de la démocratie représentative et de l’influence du suffrage universel sur la prise de décisions. Elle doit être considérée comme un élément incontournable d’un bon fonctionnement démocratique de nos sociétés et doit être développée.

Si les coopérations sont parfois difficiles à établir au niveau national, elles réussissent souvent mieux entre collectivités locales, entre associations, en réseau. Les exemples sont nombreux et nous pensons que l’ADL Arménie pourra apporter sa pierre à l’édifice et jouer un rôle déterminant pour le développement de la démocratie locale et la participation des citoyens.

Je suis certain qu’avec l’appui de tous les partenaires internationaux et locaux, et en particulier avec la contribution des associations nationales d’élus locaux, l’ADL Arménie et l’ADL de Géorgie sauront développer des synergies, une culture de partenariat innovante et des coopérations pour le bénéfice des populations arméniennes, géorgiennes et sur l’ensemble du territoire du Caucase du Sud.

Les ADL et l’Association des ADL sont reconnues pour leur succès et leur action positive en faveur du changement démocratique et du développement d’une société civile active et engagée, constituée de citoyens informés et conscient de leur rôle dans l’édification de la démocratie. Nous espérons aussi que l’ADL Arménie saura tirer parti de l’expérience des «anciennes » ADL et de la culture de partenariat et d’échange qui anime le réseau de l’association des Agences de la démocratie locale. 

J’encourage tous les partenaires à se mobiliser pour notre cause commune et à donner un sens concret aux valeurs du Conseil de l’Europe et aux principes de l’autonomie locale, de la participation citoyenne, de la bonne gouvernance diffusés par le Congrès.

De notre côté, vous pouvez prendre pour acquis, que nous allons continuer à travailler dur pour promouvoir l'autonomie locale, pour la stabilité politique, la paix, le développement social et économique en Arménie et dans le Caucase.

Nous sommes prêts à coopérer pour améliorer le bilan démocratique de l’Arménie et du Caucase du Sud et à construire ensemble l’avenir.

Œuvrons ensemble pour notre cause commune et bon vent à l’ADL Arménie !