Halvdan Skard : « Le succès de la réforme du Congrès dépend de l'engagement des délégations nationales »

En octobre dernier, la 19e Session plénière du Congrès a adopté un rapport sur sa réforme, préparé par l’ancien président du Congrès Halvdan Skard (Norvège). Dans une interview, il explique comment la réforme permettra d’améliorer les structures et les méthodes de travail du Congrès ainsi que l’impact de son action.

Interview – 15.11.2010

Question. - La réforme du Congrès s’est traduite par une diminution du nombre des commissions, le développement du monitoring et un recentrage des activités sur des thèmes essentiels. Comment le Congrès tirera-t‑il parti de ces changements ?

Halvdan Skard. - Il faut considérer que la réforme en cours s'inscrit dans un processus permanent. Le Congrès doit s'adapter constamment à des conditions qui évoluent, et cette réforme devrait permettre de recentrer nos travaux, renforcer notre action et améliorer notre visibilité. Ainsi, le Congrès développera son rôle concernant l’expression et la défense des intérêts des élus locaux européens dans les domaines de la démocratie, des droits de l'homme et de l'Etat de droit.

Le succès de la réforme dépendra évidemment de l'engagement des délégations nationales, et c'est pourquoi ce processus a été extrêmement complet et détaillé, et a fait appel à la participation de tous les membres et de tous les acteurs concernés. Son succès dépendra aussi sans aucun doute des ressources disponibles. Plusieurs changements proposés ont été jugés nécessaires essentiellement en raison de la situation financière du Congrès. Si nous avions eu plus de ressources à notre disposition, certaines propositions de réforme auraient pu avoir un impact beaucoup plus important.

Question. - Quelles sont les propositions visant à rendre le Congrès plus « visible » ?

Halvdan Skard. - Le site revitalisé du Congrès fournit désormais davantage d'informations sur les textes adoptés par le Congrès et les suites qui y sont données. Il aidera ainsi les membres à améliorer la mise en œuvre des propositions du Congrès dans leurs pays respectifs. Par ailleurs, pour avoir un impact maximal et utiliser au mieux ses ressources limitées, le Congrès doit travailler avec des partenaires capables de relayer et faire connaître ses activités. Les délégations nationales et les associations nationales de pouvoirs locaux et régionaux sont pour cela des partenaires naturels évidents, et la politique de communication du Congrès doit les traiter en conséquence, comme premiers multiplicateurs pour la diffusion de l'information sur les activités du Congrès.

Question. - Comment envisagez‑vous la coopération future du Congrès avec ses partenaires naturels que sont les associations nationales de collectivités locales ?

Halvdan Skard. - Le Congrès continuera de compter sur les associations nationales pour relayer son action «sur le terrain » au niveau national. C'est pourquoi il organise régulièrement des consultations avec ces associations et les invite à participer à ses travaux.

En même temps, la coopération entre les différentes associations nationales et entre les collectivités locales des différents pays, est également extrêmement importante. Dans mon pays, la Norvège, l'association des collectivités locales a soutenu avec beaucoup de dynamisme les collectivités locales de nouveaux Etats membres du Conseil de l'Europe, comme les pays du Caucase du Sud. Avec cette activité, qui est entièrement financée par l'Etat (par le biais du ministère des Affaires étrangères), l'association met à profit les compétences et l'expérience des responsables politiques locaux pour aider leurs collègues d'autres pays.