Giovanni Kessler : « Coopérer, c’est partager non seulement les résultats, mais aussi la manière d’y parvenir »

Pour Giovanni Kessler, Président de la Conférence des Assemblées législatives régionales européennes (CALRE), une coopération étroite entre les instances législatives et gouvernementales au niveau local et régional est dispensable au renforcement de la démocratie territoriale. L’accord de coopération signé entre la CALRE et le Congrès le 17 septembre 2010 aidera les deux institutions à atteindre cet objectif, explique-t-il dans un entretien.

Interview – 17 septembre 2010

Question : Quel est le rôle spécifique de la CALRE dans le paysage européen ? En quoi diffère-t-il de celui du Congrès et d’autres institutions européennes ? Et quels sont leurs points communs ?

Giovanni Kessler : La CALRE et le Congrès partagent et défendent les mêmes valeurs démocratiques au niveau local et régional et poursuivent le même but, qui est de renforcer l’autonomie territoriale. Dans le même temps, les assemblées législatives régionales sont un outil essentiel de la participation des citoyens au processus de construction européenne à l’échelle de leur région ; c’est là la mission centrale de la CALRE. Elle nous différencie des autres institutions européennes, axées prioritairement sur les collectivités locales ou sur le contrôle du respect de leurs obligations légales propres.

Question : Quelle valeur ajoutée le Congrès et la CALRE apportent-ils réciproquement à leurs activités respectives ?

Giovanni Kessler : Pour accroître l’impact de notre action et atteindre notre objectif commun, qui est de renforcer la démocratie territoriale, nous avons besoin d’une coopération étroite entre les instances législatives et gouvernementales au niveau local et régional. Le Congrès, qui réunit des représentants des branches législatives et exécutives de la gouvernance territoriale, constitue une plateforme paneuropéenne pour cette coopération. Pour sa part, la CALRE est la voix des parlements régionaux et peut apporter à cette coopération leur position commune et leur expertise législative, pour la défense des intérêts des communautés régionales.

Question : Qu’attendez-vous de l’accord de coopération signé aujourd’hui avec le Congrès ?

Giovanni Kessler : Tout d’abord, il améliorera l’échange d’informations sur nos activités respectives, ce qui permettra d’éviter la duplication de ces activités. Deuxièmement, il stimulera la participation des groupes de travail de la CALRE et des comités du Congrès aux réunions et activités de l’autre partenaire, ce qui permettra de travailler ensemble sur les mêmes questions et de coordonner nos priorités. Nous espérons des résultats concrets de nos groupes de travail d’ici la fin de l’année prochaine. Nous comptons aussi qu’il y aura des activités communes, au-delà de la participation réciproque aux conférences de l’autre, par exemple avec la coorganisation de ces conférences. Mais avant tout, nous espérons partager non seulement les résultats de nos travaux, mais aussi la manière d’y parvenir.