Andris Jaunsleinis : « Il faut  une meilleure coordination entre le Congrès et les associations nationales»

Le Président de l’Association lettonne des pouvoirs locaux et régionaux, Andris Jaunsleinis regrette que les travaux du Congrès soient souvent trop mal connus au niveau des collectivités locales des Etats membres. Dans son interview, il suggère, pour y remédier, de renforcer la coopération entre le Congrès et les associations nationales.

Interview – 16 septembre 2010

Question : Vous êtes à la fois chef de la délégation lettonne au Congrès et au Comité des Régions et Président de l’Association des pouvoirs locaux de votre pays. Qu’attendez-vous de la réforme du Congrès, et comment voyez-vous son articulation avec les autres structures européennes et nationales de pouvoirs locaux ?

Andris Jaunsleinis : Nous soutenons totalement les projets de réforme du Congrès, dont le passage à trois commissions et le recentrage autour de cinq grandes priorités, mais nous souhaitons aussi améliorer la coordination entre le Congrès et les associations. Les travaux du Congrès ne sont pas assez connus des collectivités locales dans les différents pays membres, qui ne peuvent donc pas les concrétiser sur le terrain.  Il faut  une meilleure coordination entre le Congrès et les associations, qui devraient se rencontrer au moins deux fois par an, et travailler plus étroitement ensemble. Je pense par exemple que, comme c’est le cas au Comité des Régions, les chefs de délégation nationales du Congrès pourraient automatiquement en devenir vice-présidents, ce qui faciliterait la coordination.

Question : Dans votre pays, quels ont été les principaux apports du Congrès à la démocratie locale et régionale, et quelles expériences en avez-vous tiré ?

Andris Jaunsleinis : Nous venons d’achever une grande réforme de nos collectivités locales, avec le passage de 560 municipalités à 118, ainsi que 9 grandes villes. Le Congrès nous a suivi dans cette réforme, et nous assure, depuis que nous sommes membres, de son soutien intellectuel. En 1998, il avait mené une visite de monitoring en Lettonie, et avait émis de nombreuses recommandations, notamment sur l’indépendance financière des municipalités, qui ont été ensuite traduites dans des lois. Par ailleurs, des membres lettons du Congrès ont participé à des observations d’élections dans d’autres pays, et  cela nous a beaucoup apporté aussi.

Question : Et demain, qu’attendez vous du Congrès dans le cadre de ses nouvelles structures ?

Andris Jaunsleinis : Je suis optimiste sur l’avenir du Congrès, parce qu’il est et reste le gardien de la démocratie locale, et qu’il est le seul à le faire en Europe. Même si la démocratie locale est parfois menacée par la crise économique, parce que certains ont tendance à voir dans la recentralisation une réponse aux problèmes, je suis certain que le Congrès continuera à veiller à la promotion de la démocratie locale, et à l’enrichir de nouvelles idées.