20e anniversaire de la ratification par l'Italie de la Charte européenne de l'autonomie locale

L’administration publique, base des institutions démocratiques : le Congrès participe à un séminaire de l’école italienne d’administration

6 juillet 2010

Une administration publique qui fonctionne bien est essentielle au développement démocratique de tout pays. Ce principe a été réaffirmé lors du séminaire d'étude sur « le rôle de la formation pour un modèle italien d'accès aux carrières de la gestion locale », que l'école italienne d'administration a organisé le 6 juillet 2010 à Rome, pour marquer le 20e anniversaire de la ratification par l'Italie de la Charte européenne de l'autonomie locale.


Ce séminaire – qui a rassemblé des universitaires, des responsables européens des réglementations administratives et de hauts fonctionnaires italiens - a permis de montrer combien l'échange d'informations et le dialogue entre différentes cultures, ainsi que la connaissance du contexte européen, sont importants dans la formation des jeunes fonctionnaires, qui souvent sont propulsés de l'université au monde du travail sans passer par un véritable système de sélection et de mise à niveau.


Des contributions majeures et appréciées ont été apportées au débat par d'éminents représentants du Conseil de l'Europe : Andreas Kiefer, Secrétaire général du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux, son prédécesseur Ulrich Bohner, le Vice-Président du Congrès Fabio Pellegrini, et Roberto Fasino, Chef de service au secrétariat de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.


A l’ouverture de la conférence, immédiatement après l’allocution de Baldovino De Sensi, directeur de l'école italienne d'administration locale (SSPAL), Andreas Kiefer a parlé de l'évolution de la démocratie locale et régionale en Europe. Après avoir expliqué la structure du Congrès, ainsi que la différence entre le Congrès et le Comité des régions de l'Union européenne, le Secrétaire général a insisté sur les avantages de la décentralisation économique et politique, qui favorise un contrôle plus démocratique et le développement régional.


Ulrich Bohner a décrit le rôle de la Charte européenne de l'autonomie locale dans la promotion de la démocratie locale et rappelé les grands principes qui y sont énoncés. « Il n'y a pas de vraie démocratie sans démocratie au niveau local », a-t-il déclaré.


Quant à Roberto Fasino, il a expliqué la mission du Conseil de l'Europe, le fonctionnement de ses organes et sa procédure d'élaboration de normes, en insistant sur le rôle des fonctionnaires nationaux. S’agissant de la formation, le représentant de l’Assemblée parlementaire a fait remarquer que les managers doivent pouvoir inscrire les systèmes nationaux dans un contexte plus général, en prenant en compte les réalités européennes et mondiales.


Enfin, Fabio Pellegrini a rappelé la longue histoire de la mise en œuvre de la Charte
européenne de l'autonomie locale en Italie, en regrettant que le Gouvernement italien semble avoir oublié certains principes de la Charte. « La récente suppression de la taxe municipale sur l’immobilier en Italie est un signe de régression », a déclaré le Vice-Président du Congrès. « Dans les années 90, nous avons essayé de faire augmenter les revenus des collectivités locales pour accroître leur autonomie financière. Avec les réductions budgétaires qu’elles subissent actuellement et la suppression de cette taxe, les communes redeviennent plus dépendantes des subventions de l’Etat », a-t-il expliqué. M. Pellegrini a aussi souligné l’importance du nouveau protocole additionnel à la Charte, consacré au droit, pour les citoyens, de participer à la vie publique locale, en insistant sur la nécessité d’appliquer les principes de la démocratie participative à tous les niveaux de gouvernement.