Association des Agences de la Démocratie Locale - Assemblée Générale

Bruxelles, 26 mai 2009

Allocution de Antonella Cagnolati, Directrice du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les membres de l’Association,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

C’est un grand plaisir pour moi de prendre part à cette Assemblée Générale, qui n’est pas une assemblée comme les autres. En effet, cette année, c’est une assemblée spéciale à l’occasion du 10e anniversaire de votre Association, de l’Association avec laquelle le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe est lié par une filiation presque parentale. C’est donc un très grand plaisir pour moi d’être devant vous aujourd’hui pour pouvoir vous dire en personne : « Bon anniversaire ! »

Je félicite tout particulièrement l’ancien Président de l’Association, Monsieur Gianfranco Martini, qui a été à l’origine de cette initiative et le Président actuel, Monsieur Per Vinther, qui a donné un nouvel élan à ce projet, ainsi que tous les membres du Bureau et de l’Association et, bien sûr, la Directrice, Madame Antonella Valmorbida, et l’ensemble du Secrétariat qui œuvrent jour après jour à la mise en œuvre des actions ambitieuses des membres et des partenaires de votre réseau. 

Les anniversaires sont toujours d’excellentes occasions pour faire le bilan des réalisations des années passées, d’évaluer où nous en sommes et de tracer des pistes pour l’avenir. Au cours de ses dix ans d’existence, l’Association des Agences de la Démocratie Locale est devenue un réseau clé pour la consolidation de la démocratie au niveau des collectivités territoriales en Europe du Sud-est, et a su trouver une place particulière dans le contexte européen.

Au Congrès, nous sommes satisfaits de pouvoir suivre l’évolution de notre initiative originale, lancée en 1993, qui était la création d’agences de la démocratie locale en Europe du Sud-Est. Le Congrès a dès l’origine donné son plein soutien à vos activités. A ce jour, cet appui se traduit par une présence régulière du Congrès au sein des instances dirigeantes de l’Association et le maintien de liens étroits entre nos deux Secrétariats, permettant l’échange continue d’informations sur nos actions et nos projets spécifiques, ainsi que de consultations régulières sur nos priorités et nos objectifs. Un bon exemple récent, à l’issue de circonstances dramatiques, a été notre réponse au conflit dans le Caucase du Sud l’année dernière, lorsque le Congrès a soutenu l’appel de l’Association et de l’Agence de Koutaïsi en Géorgie à la mobilisation de l’aide humanitaire, et demandé aux collectivités territoriales d’Europe de s’y joindre. Cet appel, et l’engagement du Congrès de le soutenir, ont été inclus dans notre résolution adoptée lors de la session en décembre 2008.

Au cours de ces dix ans, l’AADL a réussi à développer un programme du travail impressionnant, dont la pertinence se reflète par le nombre croissant des partenariats et des municipalités, régions, institutions et organisations non gouvernementales intéressées à participer à vos projets.  Bien évidemment, ceci vous a permis d’établir une base institutionnelle et financière solide pour assurer le développement de l’Association.

Durant ces années, le Congrès est resté sans faille à vos côtés. Nous avons pu accorder un soutien financier à votre Association, sous forme de subvention à vos activités. Je souhaite utiliser cette occasion pour réaffirmer le soutien que le Congrès continuera à donner à l’AADL, en assurant sa présence dans vos activités et une liaison entre nos Secrétariats, à travers un poste au sein du Secrétariat du Congrès dédié à l’Association.

Cependant, comme je l’ai dit au début de mon intervention, le 10e anniversaire est une bonne occasion pour réfléchir sur les pistes futures de la coopération, sur les nouvelles formes et méthodes qui peuvent se révéler comme les plus efficace afin d’améliorer les résultats de nos efforts. En fait, la crise budgétaire institutionnelle actuelle, qui est liée, sans aucun doute, aux crises financière et économique mondiales, nous oblige à utiliser au mieux nos ressources, de rechercher des approches innovantes et de trouver des solutions originales. Le Congrès n’est pas à l’abri de la crise, et est obligé, comme nous tous, de faire des choix difficiles. Parfois, cela nécessite un changement de philosophie.

Aujourd’hui, cette nécessité nous oblige à appliquer de nouveaux modes de financement de nos activités, à mieux cibler nos subventions et à rechercher des résultats. Jusqu’à ce jour, le Congrès a accordé son aide financière mais n’a pas pu bénéficier des résultats des projets de l’Association, uniquement après leurs réalisations. Toutefois, il nous semble utile et judicieux à l’avenir, d’être impliqués davantage dans leur conception et leur réalisation même, sous forme de projets conjoints ou « joint venture ». Nous sommes confiants que des « missions communes » entre le Congrès et l’Association, ciblées sur des projets bien définis, pourront constituer un mode de fonctionnement plus efficace et une utilisation optimale de nos ressources réduites.

Pour sa part, le Congrès pourrait se charger d’une partie des frais de ces projets communs, ce qui nous permettrait de bénéficier d’une coopération encore plus étroite dans la mise en œuvre de nos activités.

Evidemment, ce changement de philosophie s’applique aussi à la définition de nos priorités et à notre mission même. La situation de crise dicte ses novelles règles, et une d’entre elles est que nous ne pouvons plus disperser nos ressources pour couvrir un grand nombre de domaines. La situation nous impose de regrouper nos projets autour du noyau dur de nos missions – celle du Congrès comme celle de l’Association.

Aujourd’hui, la largesse et la générosité des années précédentes doivent céder la place aux notions de frugalité et d’efficacité. Je suis sûre qu’en regroupant nos activités selon les axes prioritaires d’origine, qui découlent de nos mandats respectifs – et en les ciblant, dans le cas de votre Association, principalement sur l’Europe du Sud-Est – nous réussirons à obtenir des résultats plus efficaces, plus tangibles et plus attractifs pour l’engagement continu de vos partenaires actuels et  pour l’adhésion de nouveaux partenaires.

Au Congrès, nous considérons que le but principal des Agences et de leur Association reste toujours de créer, consolider et renforcer le tissu de la démocratie locale en Europe du Sud-Est – région où cette démocratie de proximité constitue plus que dans d’autres le ciment de ses collectivités multiethniques, et donc véritablement la base du développement économique et social. Nous sommes confiants que votre Association restera fidèle à cet objectif.

Mesdames et Messieurs,

Il se dit que la Chouette de Minerve s’envole à la tombée de la nuit. Ce sont les temps obscurs, les moments de la crise qui inspirent le vol de notre imagination et de nos réflexions, comme l’oiseau de cette déesse romaine de sagesse, pour trouver des réponses originales et innovantes. Il est temps de joindre nos efforts et nos projets pour chercher des solutions communes. J’ai confiance qu’ensemble, nous aurons la sagesse et la force pour traverser avec succès cette période difficile et poursuivre les missions complémentaires de nos deux institutions partenaires.

Je vous remercie.