La prévention de la violence dans le sport, notamment lors de matches de football : rôle des autorités locales et régionales - CG (11) 11 Partie II

Rapporteurs :
Berend Jan VAN VOORST TOT VOORST, Pays-Bas
Chambre des régions
Groupe politique : PPE/DC

Helen LUND, Danemark
Chambre des pouvoirs locaux
Groupe politique : SOC

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EXPOSE DES MOTIFS

Introduction

La Conférence de Lisbonne (23-24 juin 2003) a été organisée par le Congrès avec le soutien du projet intégré du Conseil de l’Europe « Réponses à la violence quotidienne dans une société démocratique » et en coopération étroite avec la Direction de la Jeunesse et du Sport du Conseil de l’Europe.

Le Congrès avait déjà tenu une Conférence sur « le sport et les autorités locales » en 1996 en Hongrie, qui a conduit à la Recommandation 16 (1996) et à la Résolution 27 (1996)).

La Conférence de Lisbonne a pu être réalisée grâce à l’aide précieuse de l’Association Nationale des Municipalités Portugaises (ANMP) et à l’accueil de la municipalité de Lisbonne. Vos rapporteurs tiennent à les remercier de leur accueil et de leur contribution à la parfaite organisation de cette Conférence.

Avant de reprendre brièvement les principales conclusions de cette Conférence, vos rapporteurs estiment nécessaire d’indiquer les raisons qui ont conduit le Congrès à se saisir de cette question.

Tout d’abord le sport. Il tient une place importante, voire croissante dans nos sociétés, contribue au renforcement des liens sociaux, et constitue un élément important pour ceux qui le pratiquent en particulier chez les jeunes, il encourage aussi la compréhension entre des personnes et groupes venant de pays et cultures différents. Enfin, il apporte des ressources économiques importantes au niveau local, régional et national. Toutes choses que la violence met en danger.

Ensuite, le sport et la violence : les effets préjudiciables de la violence, ou de sa simple menace, lors des manifestations sportives ou à leur occasion vont bien au-delà des victimes de cette violence ou des personnes qui peuvent en être les témoins.

Enfin, l’implication des autorités locales et régionales : elles ont un rôle important à jouer dans la promotion des effets positifs du sport mais aussi dans la lutte contre la violence. Elles ont dans ce domaine un désir commun que leurs villes et leurs stades soient des lieux fréquentés et appréciés par des spectateurs respectueux des lois, et ceci quel que soit leur âge.

Depuis quelques décennies, certaines manifestations sportives ont été le théâtre d’explosions de violence et de hooliganisme. Prévenir et supprimer la violence lors des manifestations sportives exigent la mobilisation de tous : des citoyens, des autorités nationales, locales et régionales, des associations, des clubs sportifs, mais aussi des institutions internationales.

La violence lors des manifestations sportives ne se résume pas à une série d’incidents isolés. Leurs conséquences, sont souvent bien plus graves qu’il n’y paraît.
Le moindre incident peut provoquer une catastrophe dans un stade où sont entassés des dizaines de milliers de spectateurs.

Objectif et principaux thèmes de la conférence

La conférence de Lisbonne s’est donnée comme objectif "d'élaborer et d’adopter des recommandations politiques qui serviront de lignes directrices aux autorités locales et régionales pour la prévention de la violence lors d'événements sportifs, notamment de matches de football."

Trois grands thèmes ont été abordés : 

· le rôle des autorités locales et régionales dans la sécurité et la sûreté des spectateurs dans les enceintes sportives ;

· le rôle des autorités locales et régionales dans l'accueil et l'accompagnement des spectateurs ;

· la participation de la population locale aux festivités.

Ces thèmes étaient implicitement considérés comme s'inscrivant dans un cadre plus large, où les autorités locales et régionales assurent à la fois des responsabilités de réglementation, de coordination, d'accueil et d'organisation. Il est à cet égard significatif que les mêmes principes de responsabilité, préparation, prévention, coordination, coopération et participation aient été rappelés par les orateurs et lors des débats relatifs à chacun de ces trois thèmes.

Lieu et participants

La Conférence s'est tenue dans un lieu judicieusement choisi. En effet, Le Portugal accueillera en 2004 le Championnat d'Europe de football (EURO 2004). Les questions soulevées lors de la Conférence ont donc eu un intérêt immédiat et très concret pour les autorités locales et régionales portugaises, qui étaient bien représentées et ont participé activement aux débats. La plupart des intervenants avaient une expérience directe des grandes compétitions internationales de football (en 1996, 1998, 2000 ou 2002) ou participent activement à la préparation de telles compétitions en 2004 ou 2006.

La portée de cette Conférence a dépassé largement le cadre de l'Euro 2004, comme le montre la liste des participants : 175 délégués portugais et 185 venant de 36 autres pays. Il était particulièrement encourageant de constater qu'un grand nombre des participants venaient de pays d'Europe Centrale et de l'Est, qui avaient jusqu'alors eu moins d'occasions de mettre en place certaines des mesures examinées.

De nombreuses personnalités sont intervenues à l’ouverture comme à la clôture. A l’ouverture, M. Pedro Feist, Responsable du Sport au Conseil Municipal de la Ville de Lisbonne et M. Martins, Directeur de la Jeunesse et du Sport du Conseil de l’Europe. Puis le Président et le Secrétaire Général de l’Association Nationale des Municipalités Portugaises (ANMP). Enfin M. Loureiro, Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et au Sport du Portugal a clôturé la Conférence.

En dehors des sessions plénières, la Conférence a été divisée en deux ateliers séparés : les participants ont ainsi pu choisir les thèmes qui les concernaient le plus. Vos rapporteurs, qui ont présidé plusieurs séances de travail, peuvent témoigner d’une participation active aux débats qui ont suivi les communications d’experts renommés. La Conférence (voir Programme Annexe 2) s’est achevée par l’adoption d’une brève Déclaration (cf. Annexe 1) adoptée à l’unanimité. Le résumé des débats, préparé par John de Quidt et Elizabeth Johnston, fait l’objet d’une publication séparée (CG/CULT (10) 4 prov.).

La Convention du Conseil de l’Europe sur la violence des spectateurs

Comme l’a rappelé à la Conférence de Lisbonne, le Directeur de la jeunesse et du sport du Conseil de l'Europe, moins de trois mois après les événements tragiques survenus à Bruxelles au stade du Heysel, le 29 mai 1985,  provoquant la mort de 39 supporters, le Conseil de l'Europe a adopté la Convention européenne sur la violence et les débordements de spectateurs lors de manifestations sportives et notamment de matches de football. Cette convention a marqué un tournant dans la coopération internationale en matière de lutte contre la violence des spectateurs.

Après plus de dix-sept ans d’existence, cette convention n’a rien perdu de sa validité.

En tant qu'instrument de droit international public, la Convention est contraignante pour les États qui l'ont adoptée. À ce jour, 40 États l'ont signée et 36 d'entre eux l'ont ratifiée. Ils se sont de ce fait engagés à prendre des mesures concrètes dans le cadre d'une stratégie globale de lutte contre la violence des spectateurs. La Convention a institué un Comité permanent chargé de contrôler et garantir le respect de la Convention et de recommander de nouvelles mesures.

Les premières années, le Comité permanent a accordé une attention particulière, quoique non exclusive, aux mesures de lutte contre les incidents violents. Il a élaboré des recommandations qui portaient notamment sur la consommation et la vente d'alcool, la fouille des spectateurs, la coopération entre les forces de police, le recours aux services de policiers "physionomistes", la vente des billets, l'identification et le traitement des contrevenants.

La catastrophe survenue au stade de Hillsborough à Sheffield le 15 avril 1989, au cours de laquelle 96 spectateurs ont trouvé la mort, a modifié le regard posé sur ces questions : on s'est de plus en plus rendu compte que la sûreté et le comportement des spectateurs étaient dans une certaine mesure interdépendants et s'inscrivaient dans un contexte plus large. Le Comité permanent a dès lors formulé des Recommandations relatives au renforcement de la sûreté, à la répartition des compétences et à l'assistance stadiaire, et une Déclaration sur les palissades et les barrières.

Les nouvelles formes de violence des spectateurs

On a pu observer ces dernières années de nouvelles formes de violence des spectateurs. Les mesures prises dans les stades de nombreux pays ont en grande partie permis de résoudre ce problème. La violence n'a pourtant pas disparu : elle s'est simplement déplacée vers les rues et les centres-villes.

En outre, elle ne se rencontre plus seulement pendant les matches ni même lorsque les spectateurs se rendent au stade ou en reviennent. Il arrive même que les auteurs d'actes de violence n'aient pas assisté aux matches. Des groupes organisés choisissent pour s'affronter des lieux éloignés des stades, en utilisant les moyens de communication modernes (Internet, téléphones portables). Lors des rencontres internationales, les actes de violence peuvent se produire dans tous les lieux où les supporters visiteurs se retrouvent en grand nombre. Cette violence peut tout aussi bien concerner la population locale que les supporters d'autres équipes. L'abus d'alcool aggrave encore parfois le problème.

Dans le même temps, il est aujourd'hui communément admis que le "hooliganisme dans le football" correspond, depuis toujours, à un phénomène de violence plus général observable dans nos sociétés. Ce n'est pas seulement la violence criminelle, en particulier parmi la jeunesse, qui se développe : la peur de la criminalité est, elle aussi, de plus en plus présente.

L'efficacité de la surveillance et la qualité de la gestion de la sûreté continuent d'occuper une place importante dans la prévention de la violence des spectateurs. Toutefois, il faut aussi apporter des solutions aux problèmes sociaux complexes et structurels qui sont à la base d'une grande partie de cette violence. On peut notamment citer l'insécurité dans la vie quotidienne, l'absence de valeurs communes et l'affaiblissement de la régulation sociale et des liens de voisinage. Ces problèmes ne peuvent être traités qu'au moyen de diverses mesures de prévention socio-éducatives visant les supporters et le mécontentement des populations locales.

Il est compréhensible que, par le passé, alors qu'il fallait agir dans l'urgence, on ait privilégié les réponses techniques et les mesures de sûreté, afin d'empêcher dans le court terme que se produisent les événements les plus dramatiques.

Toutefois, il est aujourd'hui absolument essentiel que les actions menées portent davantage sur les causes profondes du problème. C’est ce qui a conduit le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, suite aux travaux du Comité Permanent de la Convention, à adopter la Recommandation Rec (2001) 6 sur « la prévention du racisme, de la xénophobie et de l'intolérance raciale dans le sport ». Cette recommandation s'inscrit dans une lutte plus large menée par les différents États et les instances internationales du football.

La recommandation de 2003 sur les mesures préventives

En janvier 2003, dans le cadre du projet intégré du Conseil de l'Europe "Réponses à la violence quotidienne dans une société démocratique", le Comité permanent a approuvé la Recommandation n°1/2003 relative au « rôle des mesures socio-éducatives dans la prévention de la violence dans le sport », accompagnée d'un manuel détaillé de bonnes pratiques. La recommandation invite les parties à la Convention à s'inspirer de ce manuel. Un grand nombre de ces pratiques ont été adoptées lors de l'Euro 96 en Angleterre, de la Coupe du monde de 1998 en France, de l'Euro 2000 en Belgique et aux Pays-Bas, ainsi que lors de la Coupe du monde de 2002 en Corée et au Japon.

Le manuel reconnaît expressément le rôle des autorités locales et régionales dans la prévention de la violence en ces termes :

Jusqu'alors, les recommandations du Comité permanent, composé de hauts fonctionnaires nationaux, ne préconisaient que des mesures au niveau national.

Dans ce texte de 2003, le Comité permanent recommande explicitement aux parties à la Convention de donner aux collectivités locales les moyens de jouer un rôle majeur dans le développement des mesures de prévention de la violence.

Le rôle des autorités locales et régionales

Dans son allocution d'ouverture à la Conférence de Lisbonne, M. Fernando Carvalho Ruas, Président de l'Association Nationale des Municipalités Portugaises, a encouragé les autorités locales et régionales à envisager la prévention de la violence comme une action intégrée de grande ampleur, qui implique-outre la lutte contre les comportements déviants- des mesures socio-éducatives proactives et la mise à la disposition des spectateurs d'installations sûres et de bonne qualité. Un tel programme ne doit pas être considéré comme un ensemble de mesures administratives de routine, mais comme une contribution essentielle au bien-être de la ville et de sa population.

Les collectivités locales ne doivent pas agir de manière isolée, mais partager leurs expériences et apprendre les unes des autres, afin d'identifier les bonnes pratiques et les diffuser.

Vos Rapporteurs peuvent reprendre les principes énoncés dans la Recommandation 16 (1996) du Congrès, qui demandait aux gouvernements :

· de reconnaître le rôle vital des autorités locales dans la promotion des sports ;

· de favoriser une coopération permanente et efficace entre les pouvoirs publics et les associations bénévoles actives dans le domaine des sports ;

· d'assister les autorités locales dans la construction et la gestion de leurs installations sportives.

Thème 1 : La sécurité et la sûreté des spectateurs : le rôle des autorités locales et régionales

Ce thème a occupé la moitié de la Conférence de Lisbonne et a fait l'objet de deux des quatre ateliers. Plusieurs raisons justifient l'importance accordée à ce thème :

· la conception, la construction et l'entretien des stades ;

· la qualité et la disparité de leurs installations ;

· les systèmes, les équipements et les personnels de sûreté ;

· le contrôle et la gestion de la foule, dans le stade et à l'extérieur ;

· la répartition des places ; le contrôle et la vente des billets.

Le Président du Comité permanent de la Convention européenne sur la violence des spectateurs, M. John de Quidt, a indiqué que les autorités locales et régionales n'avaient jusqu'alors, dans le meilleur des cas, participé que de manière éloignée à la discussion d'un grand nombre de ces questions, qui présentent cependant pour elles un intérêt légitime très fort. Les autorités locales et régionales sont souvent les seules instances capables d'avoir une vue d'ensemble de ces questions et d'adopter une approche globale. Elles seules peuvent trancher entre les intérêts divergents des organisateurs de compétitions et de matches, des responsables des stades, des clubs sportifs, des forces de police, des supporters et des populations locales. Il est capital que les différentes instances collaborent et partagent une même philosophie, chacune étant pleinement consciente de ses responsabilités et de son rôle au sein de la stratégie d'ensemble. À défaut d'une telle entente, les conséquences pourraient être catastrophiques.

La construction des stades est un des domaines sur lesquels les autorités locales et régionales exerçent déjà un droit de regard. Trop souvent, pourtant, elles ne s'intéressent qu'à l'ensemble de la structure, alors que la conception du stade, y compris sa situation, les voies d'accès, son état d'entretien, ses installations et son confort, peuvent avoir un impact considérable sur le comportement et la sûreté des spectateurs.

M. de Quidt s’est prononcé en faveur d’un système selon lequel l'autorité locale concernée définit, ordonne et met en œuvre les mesures de sûreté pour chaque stade, y compris le nombre de places autorisé, conformément aux directives nationales. Les autorités locales devraient favoriser la coopération et rechercher les conseils de la police, des pompiers, des services médicaux d'urgence, de l'organisme chargé de la conception et, enfin, de la direction du stade. Un tel système est suffisamment souple pour que chaque pays puisse l'appliquer dans le cadre de son système constitutionnel et juridique.

Dans les débats consacrés à la sécurité  et au rôle des autorités locales et régionales, M. Antonio José Ganhao, membre de la Commission de la Culture du Congrès et maire de Benavente (Portugal) a indiqué que même si sa ville n'accueillera aucun des matches de l'Euro 2004, il considère que cette compétition européenne concerne toutes les villes du Portugal, car il est probable que les supporters profiteront de l'occasion pour visiter l’ensemble du pays. Il est donc dans l'intérêt commun de toutes les autorités locales d'assurer la sûreté des supporters et de promouvoir une image positive de la compétition.

Les principaux thèmes considérés dans ce débat sont les suivants :

1. La gestion des crises et les relations avec les médias

Selon M. Uri Rosenthal, (Université de Leiden-Pays-Bas), les trois phases principales de la prévention sont l'élaboration, une réponse rapide et le rétablissement. Les simulations de crises et les évaluations consécutives aux manifestations sont des exercices indispensables. Le degré plus ou moins important de centralisation de la prise de décision est un des choix cruciaux qui se posent lors de la préparation d'une manifestation de grande ampleur. La préparation d'une manifestation requiert que toutes les parties aient pleinement conscience du rôle et des compétences des uns et des autres lors de ces différentes phases.

Une part importante de la gestion des crises concerne la communication : lors d'une crise, on assiste à une augmentation massive de la vitesse et du nombre des informations échangées. Cette augmentation, si elle n'est pas maîtrisée, peut favoriser la propagation de rumeurs. Les organisateurs doivent aussi, lors de leur préparation, prendre en compte les pressions très fortes exercées par les médias. La réactivité est indispensable, qu'il s'agisse de répondre à la demande d'informations du public et de la presse ou de contenir, voire éliminer, les rumeurs négatives.

Si des progrès énormes ont été réalisés ces dernières années en matière de gestion des crises, en partie grâce à un apprentissage douloureux à l'occasion d'actes de violence dans les stades, il n'a cependant pas été possible d'anticiper tous les aspects de telles crises en raison de leur nature même.

Au-delà des procédures d'organisation et des réglementations établies, la gestion des crises dépend aussi des capacités d'improvisation des responsables sur le terrain.

2. Le rôle des municipalités dans la sûreté des spectateurs

La situation de la ville de Stuttgart (Allemagne)

M. Alfons Nastold (Service de l'Ordre public de la ville de Stuttgart) a indiqué que le rôle majeur de la ville, consiste en premier lieu à délivrer les autorisations nécessaires à la construction d'un stade, lesquelles doivent tenir compte de la sûreté des spectateurs.

Dans la mesure où des entreprises de sécurité privées sont mises en place par les clubs à l’intérieur des stades, les actes de violence se produisent à l'extérieur des stades plutôt qu'à l'intérieur. C'est dès lors la municipalité qui est responsable de l'ordre public dans la ville et aux alentours.

Les villes et les clubs allemands disposaient auparavant de leurs propres stadiers, qui n'étaient pas des professionnels mais des supporters. Avec le développement du hooliganisme, la professionnalisation de ces agents est devenue nécessaire : les stadiers travaillent aujourd'hui sous contrat et la loi exige qu'ils reçoivent une formation minimale.

La municipalité a un rôle à jouer vis-à-vis des spectateurs eux-mêmes, qu'ils soient locaux ou visiteurs. Elle doit pouvoir être tenue pour responsable de la dangerosité de ses supporters : ceux qui sont reconnus coupables de comportements violents ne doivent pas avoir le droit de voyager. Elle doit aussi mettre en place une stratégie d'accueil des supporters en améliorant sa connaissance des visiteurs qu'elle doit accueillir.

La police joue également un rôle essentiel car elle peut interrompre un match si elle le juge nécessaire. La ville de Stuttgart demande aux sociétés privées chargées de la sécurité dans les stades, de lui fournir des "plans de sécurité", qui permettent à la police de juger si les mesures prises ou envisagées sont suffisantes.

La question des sources de financement des grands événements sportifs reste controversée. Il est d'usage que les clubs prennent à leur charge les forces de sécurité privées employées dans le stade.

Cependant, lors de grands événements, l’engagement des forces de police et des services municipaux entraînent des frais supplémentaires. Le coût de l'organisation à Stuttgart de la Coupe de l'UEFA pour les contribuables a été estimé à 500 000 €.

Afin d'encourager la coopération des différents acteurs dans un cadre juridique précis, l'Allemagne a mis en place un « Centre national d'information football » où des membres spécialisés des forces de police se retrouvent chaque semaine pour échanger des informations. Les Länder possèdent des réglementations et des procédures différentes concernant l'échange de renseignements. Il y a cependant à Düsseldorf un centre de sécurité qui centralise l'ensemble des données policières pour l'État fédéral. Les services de police étrangers peuvent d'ailleurs avoir accès à certaines des informations de cette banque de données, conformément aux lois relatives à la protection des données personnelles.

3. Le partage des responsabilités et la coordination de la sécurité dans les stades

Situation dans les différents pays européens

Selon l’étude sur « le rôle des municipalités dans la prévention de la violence dans le sport en Europe » (cf. brochure « La prévention de la violence dans le sport») réalisée par Mme Elizabeth Johnston (Déléguée générale adjointe, Forum européen pour la sécurité urbaine Paris*) et présentée lors de la Conférence de Lisbonne , les pays diffèrent sur les points suivants :

Cette étude fait apparaître que les pratiques mises en place par les municipalités vont très fréquemment au-delà des dispositions juridiques et administratives. Des programmes tels que les fêtes et activités proposées aux supporters, auxquelles la population est associée, sont des exemples d'activités organisées par les municipalités pour garantir la sûreté et le bien-être des visiteurs et des populations locales.

Il devient évident que la participation des autorités locales est indispensable pour le succès des politiques de prévention. Cette pratique bien établie en Angleterre ou aux Pays-Bas, où les pouvoirs publics ont une bonne expérience de la lutte contre la violence liée au football, se développe depuis peu dans les Pays d’Europe Centrale et de l’Est. Cette coopération entre les autorités nationales et locales peut prendre des formes diverses : elle peut être informelle ou, comme c'est le cas en France ou en Belgique, structurée dans le cadre d'un contrat local de sûreté.

La coopération est considérée partout comme indispensable à la réussite des stratégies de prévention et de sûreté.

La municipalité est la mieux placée pour garantir l'intérêt du public et les autorités locales jouent par conséquent un rôle-clé dans cette coopération, qui doit être mise en place à l'occasion de chaque grand événement. Les autorités locales doivent chercher à concilier les intérêts de la population locale, des supporters extérieurs, des clubs et des entreprises locales.

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*1- Réseau de 300 autorités locales européennes spécialisé dans la prévention de la criminalité et les problèmes connexes.

M. Thierry Solère, maire adjoint de Boulogne-Billancourt (France) où se trouve le stade du Parc des Princes, a indiqué qu’au cours des dernières années, la gestion des clubs s'est fortement améliorée, ce qui a permis de réduire le nombre d'incidents violents. Toutefois, des rencontres telles que celles qui opposent le Paris Saint-Germain à l'Olympique de Marseille continuent d'être considérées comme des matches à haut risque. Les mesures de sûreté prises à l'occasion de ces matches soumettent la population locale à une pression excessive qui porte atteinte à sa qualité de vie. La présence massive des forces de police dans toute la zone qui entoure le stade peut déranger certains habitants.

Les municipalités et les autres partenaires peuvent avoir des intérêts divergents, par exemple s’agissant de l'heure du coup d'envoi des matches. La nuit, le risque d'incidents augmente et les autorités locales peuvent donc demander aux organisateurs de modifier l'heure du match. Il est établi que les matches disputés l'après-midi attirent un public plus familial et tendent par conséquent à engendrer moins d'incidents violents.

Le bon déroulement de rencontres sportives est important pour l'image de la ville d’accueil. La Conférence de Lisbonne a également montré que les autorités locales doivent davantage s'investir dans leurs relations avec les médias, et préparer cette coopération suffisamment à l'avance. Lors d'une compétition, les médias ont des attentes qui leur sont propres : ils s'intéressent aux festivités mais aussi au côté sensationnel. Les événements qui se sont déroulés récemment à Charleroi pendant l'Euro 2000 illustrent le rôle actif des médias : la presse, qui prévoyait des émeutes, a contribué à créer une atmosphère de crise. Les médias jouent un rôle ambivalent car ils peuvent aider les autorités locales à "diffuser les bonnes nouvelles" mais il leur arrive aussi de jeter de l'huile sur le feu.

4. Retransmission des matches sur écrans géants

L’exemple de la ville de Moscou

M. Valery Karnaukhov (Directeur adjoint du Département des Affaires intérieures à Moscou), a indiqué que chaque année les matches de football à Moscou, attirent plus de 900 000 supporters. La Russie connaît depuis peu un développement des mouvements violents de supporters de football.

Pour prévenir la violence, la municipalité de Moscou a élaboré une stratégie d'ensemble, décidé de la présence, au sein des clubs de football, de responsables de la sûreté et mis en place une coopération avec les villes voisines.

Lorsqu'un stade n'a pas assez de places pour accueillir tous les supporters, les municipalités peuvent décider d'installer des écrans géants dans des lieux publics. Si les supporters restés à l'extérieur du stade ne sont pas radicalement différents de ceux qui se trouvent à l'intérieur, les méthodes pour assurer la sûreté publique des uns et des autres ne sont pourtant pas les mêmes. Dans la mesure où il n'y a ni billets, ni accréditations devant les écrans géants, il est impossible de prévoir le nombre de personnes qui seront présentes. Des mesures sont donc prises pour limiter l'accès des spectateurs. Les spectateurs sont fouillés avant d'entrer dans la zone de projection. Afin d'éviter les affrontements entre supporters d'équipes rivales, ceux-ci sont placés dans des zones spécifiques séparées par un couloir de sécurité.

La présence d'un écran géant a également des conséquences sur le voisinage : les autorités locales peuvent prendre des mesures pour interdire la vente d'alcool dans le quartier et aménager la circulation routière. Les procédures utilisées en cas d'actes illicites de la part des spectateurs sont identiques aux mesures déployées lors des grandes compétitions.

L’incident survenu en juin 2003 à Moscou lors de la Coupe du monde était dû à un effectif insuffisant des forces de police mobilisées, confrontées à des hooligans venus semer le trouble.

5. L'assistance stadiaire et la gestion de la foule

Au Portugal, deux lois relatives à l'assistance stadiaire ont été adoptées. Cette législation s'appuie sur deux principes : les stadiers ne travaillent que dans l'enceinte du stade ; leur rôle est différent de celui des forces de police (ces dernières restent responsables de la sécurité et du maintien de l'ordre) et se limite à prendre en charge les spectateurs (y compris en répondant à leurs réclamations).

Les autorités portugaises ont décidé de ne pas avoir recours à des bénévoles pour cette tâche car celle-ci exige une expérience et des compétences qui ne peuvent être fournies que par des employés rémunérés.

D'autres mécanismes juridiques ont pour objectif de mettre en œuvre et de respecter les recommandations internationales sur la sécurité et le contrôle de la violence dans les stades : ils concernent l'attribution des places, la séparation des groupes de supporters rivaux, la télévision en circuit fermé, les issues de secours ou encore la fouille et l'expulsion des éventuels fauteurs de troubles.

6. La billetterie-L’exemple de la Belgique

Il s’agit d’un domaine très important dans la prévention de la violence présenté lors de la Conférence de Lisbonne par M. Jo Vanhecke, (Chef de la Cellule Football du Ministère de l'Intérieur, Belgique).

Nous pouvons reprendre à notre compte le principe général :

les billets doivent être distribués d'une manière aussi juste, équitable et transparente que possible, dans la limite des conditions nécessaires de sécurité et de sûreté. Mais les intérêts de la police et des pouvoirs publics peuvent différer, voire s'opposer aux intérêts commerciaux et économiques des organisateurs de matches et de compétitions, ce qui peut donner lieu à de graves tensions lors de la préparation d'une grande compétition si la demande de billets vient à excéder l'offre.

La stratégie en matière de vente de billets devrait répondre à un certain nombre d'exigences précises :

· s'assurer, pour des raisons de sûreté, que le nombre des supporters admis dans le stade n'est pas supérieur à la capacité du stade ;

· séparer efficacement les supporters rivaux pour éviter tout risque d'affrontement dans l'enceinte du stade ;

· empêcher la vente au marché noir et la fraude sur les billets

· distinguer les responsabilités des différentes parties concernées (organisateurs, autres distributeurs et détenteurs de billets) afin de décourager chacune d'entre elles de revendre des billets au marché noir ;

· identifier les détenteurs de billets, afin d'éviter qu'un trop grand nombre de supporters rivaux ne se regroupe dans la zone de neutralité.

Afin d'éviter la revente de billets au marché noir, les forces de police et les pouvoirs publics préfèrent largement différer la vente des billets jusqu'à ce que les nations en compétition se soient qualifiées et qu'un tirage au sort ait déterminé la date et le lieu de tous les matches. Lors de toutes les dernières compétitions, les billets destinés au grand public ont été mis en vente bien avant. Ce devrait être aussi le cas au Portugal lors de l'Euro 2004.

Les ventes au marché noir sont très lucratives et difficiles à empêcher car elles se font souvent par Internet. Il appartient donc aux organisateurs et à ceux à qui ils confient la distribution des billets de respecter scrupuleusement les recommandations du Comité permanent et les réglementations des autorités internationales du football afin d’éviter les dérives. Les associations nationales de football qui n'ont pas vendu tous leurs billets à leurs supporters devraient renvoyer les invendus aux organisateurs.

Il faut aussi éviter les demandes multiples. En effet, les demandeurs de billets ne devraient avoir le droit d'acheter qu'un nombre limité de billets sur lesquels figurerait leur nom, celui de l'association ou celui du sponsor. Les billets ne pourraient alors être cédés. Aucun billet ne devrait être vendu par des agences de voyages ou des voyagistes, qui échappent à tout contrôle. Enfin, la vente de billets au marché noir devrait être considérée comme une infraction pénale.

Par-dessus tout, la vente de billets doit être gérée conformément à une stratégie claire conçue au préalable. L'absence d'une telle stratégie ou son non-respect peut compromettre gravement la sécurité et la sûreté de la compétition.

Principales Conclusions sur les aspects sécuritaires

Pour les autorités locales/régionales concernées, c’est évidemment un aspect essentiel : que les manifestations sportives, surtout les matches de football (et en particulier les grandes compétitions européennes et internationales) se déroulent dans des conditions de sécurité optimale pour les spectateurs locaux et les visiteurs. Des points de vue divergents existent toutefois quant à la façon de procéder. Vos rapporteurs qui ont été directement associés aux débats de la Conférence, retiennent les conclusions suivantes :

Thème 2 : L'accueil et l'accompagnement des spectateurs

La Conférence de Lisbonne a montré qu’une gestion efficace des forces de police et de sûreté peut à elle seule prévenir la violence à court terme, mais doit être associée à une stratégie de prise en charge des spectateurs, englobant l’accueil qui leur est réservé par une action des autorités locales et régionales pour organiser des manifestations parallèles attrayantes, diffuser des informations claires et assurer des transports efficaces.

1. L’exemple de Stuttgart (Allemagne)

M. Beck a rappelé que dans beaucoup de sports, les spectateurs sont de plus en plus nombreux à considérer que les manifestations festives dans leur ensemble sont aussi importantes que le match lui-même. Les spectateurs veulent s'amuser et se divertir. De nombreuses villes ont déjà l'habitude de recevoir des visiteurs à qui elles proposent des programmes de divertissements.

Cependant, les intérêts des supporters risquent de différer de ceux des autres touristes, et les villes hôtes doivent donc organiser d'autres événements qui leur soient adaptés, sans pour autant les accueillir différemment des autres visiteurs.

2. L’exemple de Liège (Belgique)

M. Willy Demeyer (Bourgmestre de Liège) a souligné que les autorités locales et régionales ont intérêt à ce que les événements sportifs se déroulent dans un cadre accueillant et attrayant, qui laissent aux visiteurs une image positive qui les incite à revenir en tant que touristes. Un tel objectif exige une préparation importante et une attention de tous les instants.

Le rôle des offices de tourisme est important pour donner des informations sur l’hébergement et les transports. Mais les questions de billeterie dépassent souvent leurs compétences.

Les ambassades de supporters qui coopèrent avec les autorités locales ont par conséquent un rôle fondamental : elles renseignent les supporters et s'assurent qu'ils savent où se déroulent les matches et comment s'y rendre. Les autorités locales doivent collaborer avec les ambassades et les groupes de supporters pour préparer des supports publicitaires qui encourageraient les spectateurs à se divertir et à s'abstenir de toute violence. Elles devraient aussi, dans la mesure du possible, inciter les médias à exprimer un message positif et éviter de valoriser la violence.

3. L’exemple de Rome

L’encadrement des supporters (fan coaching) a aussi un rôle à jouer dans la prévention dans les villes d'origine des supporters, bien avant qu’ils ne se rendent au match. Compte tenu du rapport entre la violence urbaine et la violence dans le sport, M. Maurizio Bartolucci (conseiller municipal de Rome et responsable de l'Unité « Roma Sicura »), a souligné la nécessité d'établir un contact avec les jeunes exclus pour les empêcher de glisser vers la criminalité. Le sport peut tenir une place importante dans ce projet. En Italie, les politiques de sécurité publique sont décidées par le ministère de l'Intérieur, d’où le rôle limité des autorités locales qui en plus ne reçoivent aucune subvention spécifique (ni de l'État, ni des autorités sportives). En outre, les médias et les clubs sportifs ont souvent des intérêts différents : les médias ne prennent pas suffisamment position contre la violence et les clubs sont parfois trop indulgents face à la violence.

Le projet "Vivre dans le cadre de la loi" de la municipalité de Rome, qui vise à montrer aux jeunes que les institutions peuvent être de leur côté, prévoit une formation de jeunes meneurs à la médiation et l'accueil de clubs rivaux à Rome.

Une campagne médiatique est également organisée, avec l'aide d'athlètes connus qui interviennent en tant que "témoins" dans des spots télévisés.

Aujourd'hui, la municipalité de Rome se soucie davantage de la rivalité entre clubs que des grandes rencontres de football.

4. L’expérience d’une athlète de haut niveau

S'exprimant en tant qu'athlète de rang international, Mme Susana Feitor (Portugal) a rappelé que le comportement des joueurs avait lui aussi une incidence considérable sur l'atmosphère d'un match.

Les joueurs devraient contribuer à l'ambiance festive, en faisant preuve de dignité et de sportivité, montrant ainsi le bon exemple aux supporters.

5. Les ambassades de supporters au Royaume-Uni

M. Kevin Miles a souligné que les spectateurs visiteurs se demandent souvent s'ils vont être accueillis comme des invités ou perçus comme des intrus. Les ambassades de supporters donnent des conseils, fournissent des informations et permettent de réduire les tensions et, indirectement, contribuent à la prévention de la violence.

Dans le meilleur des cas, ces « ambassades » sont dirigées par des supporters, elles sont indépendantes des forces de police ; et répondent aux besoins spécifiques des supporters de clubs de football. Elles se doivent d'être une source d'informations fiable.

Si les municipalités jouent un rôle essentiel dans leur création, les ambassades de supporters sont gérées de manière indépendante, c’est pourquoi elles suscitent le respect et la confiance des

supporters. D'après M. Miles, il n'y a jamais eu dans la pratique de conflits d'intérêts entres les ambassades de supporters et les pouvoirs publics. Pour l’Euro 2004, des « ambassades » de supporters britanniques et allemands se déplaceront au Portugal.

6. L’encadrement des supporters (fan coaching)

L’expérience de Liège (Belgique)

M. Manuel Comeron a présenté les activités d’encadrement des supporters (fan coaching), à partir de l’expérience de Liège. Ce programme de prévention proactif (partie intégrante du Contrat local de sûreté) avec six travailleurs sociaux, prévoit des activités pour établir un contact avec les jeunes supporters, leur offrir un soutien concret et les encourager à prendre des responsabilités. Le travail accompli qui vise à favoriser l'intégration sociale des supporters de football, sert de tremplin pour établir un lien avec les services sociaux de la municipalité qui peuvent venir en aide aux jeunes, sur le court terme ou de manière plus approfondie. Ce programme ne s’applique pas dans les écoles mais s'ajoute aux activités des associations ou autres institutions.

Parce que de nombreuses municipalités en Europe ont reconnu l'efficacité de ces programmes d’encadrement des supporters, et afin de favoriser l'échange de bonnes pratiques, la ville de Liège a contribué à la création du réseau européen Eurofan.

L’expérience de l’association « Jeunesse sportive allemande »

M. Thomas Schneider a présenté les projets allemands d’encadrement des supporters de football, qui ont pour objectif d’accueillir les supporters avec respect.

Ces projets prévoient par exemple pour l’Euro 2004 de :

La stratégie nationale de décembre 1992 favorise une approche partenariale dans la lutte contre la violence croissante des spectateurs, avec des actions ciblées, ce qui suppose une responsabilité partagée entre société civile, monde du sport et institutions publiques.

Dans la mesure où la lutte contre la violence requiert des efforts approfondis et à long terme, les projets de fans doivent être soutenus de façon continue, et être indépendants des autorités judiciaires et policières.

Les autorités locales, l'état fédéral, et les clubs professionnels contribuent à part égale au soutien financier des "fan projects". Cependant, leurs liens avec ces projets sont distants en pratique, pour préserver l'indépendance des « fan projects ». Le défi principal pour les « fan projects » est d'obtenir et de préserver la confiance des supporters : c'est pourquoi les partenaires institutionnels ne doivent pas interférer dans le travail de terrain ou dans les relations qui peuvent se nouer avec de jeunes supporters.

La priorité doit être accordée à la lutte contre le racisme et la xénophobie dans le monde du football, entre supporters et au sein des joueurs. L'implication des joueurs peut contribuer à valoriser le multiculturalisme et à lutter contre le racisme.

7. L'information des supporters et de la population

M. Mario Texeira (chef de la Division des équipements sportifs de la mairie de Lisbonne) a souligné l'importance de la communication avec les supporters et la population. Le sport, en tant que phénomène de société, joue un rôle important à bien des égards :

Les grandes manifestations sportives devraient recevoir une attention particulière car le tourisme sportif compte aujourd'hui pour un tiers du tourisme mondial. Ces événements ne doivent pas nous faire oublier que les supporters sportifs sont aussi des touristes.

La gestion d'une "manifestation" au sens large du terme devrait poursuivre les objectifs suivants :

Pour atteindre ces objectifs, la ville de Lisbonne mettra en place des dispositifs tels que l'élaboration d'un site Web consacré à l'Euro 2004, l'installation d'écrans géants les jours de matches et la création d'ambassades de supporters. Elle encouragera en outre un travail social en profondeur.

Thème 3 : La participation de la population locale

Lorsque le club d'une ville rencontre celui d'une autre ville ou d'un pays étranger, ses supporters peuvent participer pleinement au match et aux festivités qui l'accompagnent, ce qui n'est pas le cas lors des grandes compétitions internationales. En effet, les visiteurs extérieurs qui assistent à ces grands événements sportifs sont probablement beaucoup plus nombreux que la population locale. Pourtant, il est important que celle-ci ait au sujet de telles compétitions le sentiment qu'elles leur appartiennent et qu'elles honorent leur localité.

Tous les orateurs de la Conférence de Lisbonne ont souligné que les autorités locales devaient faire participer leurs habitants à toutes les manifestations sociales ou culturelles ouvertes aux spectateurs, et qu'il est important d'organiser des événements adaptés à la population locale, notamment dans les zones marquées par une grande pauvreté et une forte représentation des minorités, celles qui risquent le plus de voir une désaffection apparaître et des troubles se produire.

1. L’expérience de Nantes lors de la Coupe du Monde 1998

M. Jacques Tallut (ex-Directeur de la Mission Nantes Coupe du Monde), a décrit la manière dont la Coupe du monde avait contribué à la stratégie de développement de la ville. Deux ans avant le début de la compétition, les autorités locales avaient, parallèlement au comité d'organisation national, mis en place au niveau local un comité d'organisation multi-institutionnel dont les objectifs étaient les suivants :

Les autorités locales ont su mobiliser l'énergie et l'enthousiasme d'un grand nombre d'organismes et d’associations qui ont fait preuve d'un fort esprit d'équipe et d'une réelle volonté de réussir. La présence de l'équipe brésilienne à Nantes ainsi que le parcours et la victoire finale de l'équipe de France les ont aidés dans leur tâche. Le vaste programme des manifestations, qui a débuté un an avant la compétition et s'est prolongé sur toute sa durée, a remporté un grand succès. Il a durablement modifié l'image de la ville aux yeux de sa propre population. Liège et quelques autres villes ont également fait état de réactions positives enregistrées à la suite de compétitions récentes.

Les manifestations qui se sont déroulées dans les quartiers de la ville avant et pendant la compétition sont de trois ordres :

- les manifestations économiques : dans le but d'accroître le potentiel économique de la Communauté urbaine de Nantes aux niveaux national et international. Elles visaient les sociétés en relation avec les pays en compétition, en particulier l'Espagne, le Brésil et les États-Unis, et mettaient notamment l'accent sur les relations publiques et les supports publicitaires.

- les manifestations culturelles et festives : conçues pour promouvoir les savoirs locaux, étendre la créativité aux niveaux national et international, encourager l'expression des différentes cultures et faire de la Coupe du monde une grande fête répondant aux goûts de chacun.

- les manifestations sportives : mises en place dans chaque localité afin de promouvoir l'activité sportive en tant que mode de vie et pour permettre à un maximum d'habitants de participer à la Coupe du monde.

Ces manifestations, dont le thème central était le Brésil, comprenaient :

· la création, à l'aide de trois millions de tonnes de sable, d'une plage artificielle rappelant celle de "Copacabana" ;

· un tournoi international de beach volley ;

· le Carnaval de Nantes accompagné d'un feu d'artifice ;

· un festival de musique, des spectacles et des expositions itinérants, qui ont attiré 500 000 spectateurs au total ;

· plusieurs tournois de football pour les supporters et pour quelque 15 000 jeunes de la région ;

· une célébration des vins du Muscadet et l'organisation d'un marché consacré aux produits régionaux.

La ville de Nantes a financé environ le tiers du coût de ces activités (3 900 000 euros). La Cité des Congrès et les impôts locaux ont aussi largement contribué, le reste du financement étant assuré par l'État et d'autres sources. La ville a en outre dû financer la modernisation du stade, mais cet investissement aurait de toute façon été nécessaire pour mettre le stade en conformité avec les normes actuelles. La Coupe du monde a coûté à la ville de Nantes une somme considérable, largement compensée, cependant, par les retombées économiques et sociales.

2. L'expérience de la Coupe du monde 2002

M. Hiromi Sanguu (Directeur général adjoint du Service de la planification, Préfecture de Niigata, Japon), s'est lui aussi félicité de l'impact de la Coupe du monde 2002 sur sa ville. Les habitants de Niigata ont été fortement impressionnés par l'enthousiasme des supporters : supérieur à tout ce qu'ils pouvaient avoir connu précédemment, cet enthousiasme a marqué la ville durablement.

M.Sanguu, précise que les moyens de transport à Niigata ont très bien fonctionné (trois cents bus pour le transport de 23 000 spectateurs dans chaque sens en 90 minutes). La ville avait conçu une signalisation claire donnant des informations détaillées. Ces dispositions ont été très appréciées des supporters, de même que les mesures prises pour acheminer vers Tokyo 12 000 spectateurs en fin de soirée, après le match Angleterre – Danemark. L'efficacité des moyens de transport et la possibilité de se déplacer sans stresser ont indubitablement contribué au plaisir des spectateurs et à l'ambiance de fête.

Les navettes de bus s'étaient avérées moins efficaces lors de la Coupe des Confédérations de 2001 puisque environ 2 000 spectateurs ne sont pas arrivés à temps pour le début du match. Les autorités locales ont passé le dispositif en revue avec les organismes de transport compétents et l'ont testé dans le détail avant la Coupe du monde. Ce travail a clairement démontré qu'il était important d'organiser et de tester suffisamment à l'avance l'ensemble des dispositifs et des procédures. Comme l'ont fait remarquer d'autres orateurs, cette leçon s'appliquait, outre les moyens de transport, à des questions aussi importantes que la répartition des compétences, la gestion de la sûreté et du service d'ordre et l'information des visiteurs et de la population locale.

Les autorités locales ont également joué un rôle fondamental en dissipant les craintes de la population locale, peu habituée à des foules de supporters aussi nombreuses. Certains habitants étaient alarmés par des reportages effrayants sur le hooliganisme. Les autorités locales ont alors adopté une approche fondée sur le concept de gestion du risque qui impliquait, outre les mesures indispensables de lutte contre le terrorisme, une surveillance visible et dynamique de tous les endroits stratégiques, renforcée par des contrôles aux frontières, l'échange de renseignements avec les pays visiteurs, le déploiement d'observateurs et la séparation des différents groupes de supporters. Ces mesures ont parfaitement réussi : aucun incident ne s'est en effet produit à Niigata lors de la Coupe du monde.

Lors de la Conférence de Lisbonne, certains ont souligné l’accueil chaleureux réservé aux visiteurs par les habitants de Niigata, et ainsi que par les villes japonaises et coréennes où se sont déroulées des compétitions. Cet accueil a probablement contribué plus qu'aucun autre facteur à l'ambiance de la compétition.

3. La sensibilisation du public

Les préparatifs de la ville d’Aveiro (Portugal) pour l’Euro 2004

M. Alberto Souto Miranda (Maire d'Aveiro, Portugal) a insisté sur la nécessité de montrer aux habitants d'Aveiro que la compétition aura, un effet bénéfique à long terme pour leur ville. Le nouveau stade pourra accueillir d'autres événements que des matches de football (des concerts, par exemple) et il fera partie d'un complexe multisports. En plus du stade, la ville va se doter de nouveaux logements et améliorer son infrastructure routière.

Le coût des projets a suscité des critiques, qui ont en partie disparu aujourd'hui . La ville a en effet organisé des visites du chantier afin que la population locale suive l'avancement des travaux.

Les autorités locales se sont aussi employées à créer une ambiance de fête, en coopérant avec les associations culturelles locales, les enseignants et les écoles, pour permettre à la population locale de participer à l'organisation de diverses manifestations.

Conclusion sur la participation de la population locale

Les expériences de deux villes au contexte culturel très différent (Nantes en 1998 et Niigata en 2002) et les préparatifs de la ville d'Aveiro pour l'Euro 2004 conduisent à des conclusions similaires. Elles offrent de précieux enseignements aux villes qui accueilleront de grandes compétitions à l'avenir.

Pour créer une ambiance festive, une ville doit associer les spectateurs-visiteurs et les habitants de la ville. Les autorités locales doivent s'assurer que l'infrastructure des transports permet le déplacement des visiteurs et de la population locale à destination et en provenance des manifestations sportives et culturelles. Les personnes que la compétition n'intéresse pas doivent aussi pouvoir assister aux manifestations culturelles et tirer un profit économique de l'afflux de visiteurs.

La préparation des stades pour l'Euro 2004 au Portugal

La Conférence de Lisbonne a permis aux participants de s’informer des préparatifs de l’Euro 2004. M. Lynce (Président de la Société Portugal 2004 S.A.) a indiqué que sur les dix stades, (7 nouveaux et 3 rénovés), quatre appartiennent à des clubs de football et six à des autorités locales.

Le gouvernement portugais a contribué pour 25% , le reste du financement est assuré par d'autres sources commerciales ou privées.

La construction ou la rénovation des stades ne constitue qu'un volet de l’action des autorités nationales et locales. L'Euro 2004 offre une occasion unique au Portugal de se doter d'un réseau d'infrastructures sportives de grande qualité, capables de garantir la sécurité et la sûreté des spectateurs, mais aussi d'équipements de loisirs et de transports de qualité supérieure.

M. Walker (Président de la Commission des stades et de la sécurité, UEFA) a précisé que les dix stades (achevés pour le 30 septembre 2003) constituent une grande entreprise dans les domaines de l'équipement, de la qualité et de la sûreté. Dans d’autres pays, on a pu constater que la fréquentation des stades augmente à mesure que les spectateurs prennent conscience de la qualité des nouveaux équipements. Il a aussi souligné que la mise en service des stades prend du temps et que la qualité de la sûreté exige une « nouvelle culture de la gestion »

Chaque stade devra disposer d'un directeur et d'un responsable de la sûreté à la fois compétents et qualifiés, assistés par des stadiers efficaces et suffisamment formés. La sécurité ne doit donc pas devenir pour les responsables une obsession telle qu'ils en oublient le caractère festif.

Conclusions

A côté des séances officielles, les participants à la Conférence ont eu la possibilité d'échanges informels sur leurs propres expériences. De telles relations sont très utiles pour les villes et régions qui projettent d'accueillir de grandes compétitions.

Cette conférence n'a pas donné naissance à des idées radicalement nouvelles dans la préparation et la gestion des manifestations sportives, en particulier de grands matches de football. Mais elle a permis d'identifier et de diffuser les bonnes pratiques parfois méconnues mises au point dans plusieurs villes et pays ayant déjà accueilli de grands événements sportifs. La conférence devrait par conséquent être considérée comme un tremplin pour la mise en œuvre de mesures concrètes.

Lors de la Conférence, il est apparu clairement que :

L'avenir

La Déclaration finale demande au Congrès en coopération avec le Comité permanent de la « Convention européenne sur la violence et les débordements de spectateurs lors de manifestations sportives » de rédiger et de diffuser aux niveaux local et régional un guide de bonnes pratiques sur la prévention de la violence des spectateurs lors des manifestations sportives.

Dans le cadre de ces travaux futurs, le Congrès pourra se baser sur :

ANNEXE 1
CONFÉRENCE
SUR LE RÔLE DES AUTORITÉS LOCALES ET RÉGIONALES
DANS LA PRÉVENTION DE LA VIOLENCE
LORS DE MANIFESTATIONS SPORTIVES,
NOTAMMENT DE MATCHES DE FOOTBALL
Lisbonne, 23-24 juin 2003

DÉCLARATION FINALE

Nous, participants à la 1ère Conférence sur le rôle des pouvoirs locaux et régionaux dans la prévention de la violence lors de manifestations sportives, notamment de matches de football, réunis à Lisbonne les 23 et 24 juin 2003 :

1. Remercions le Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux de l’Europe (CPLRE) d’avoir pris l’initiative, en coopération avec la Direction de la Jeunesse et du Sport du Conseil de l'Europe, d’organiser cette conférence ;

2. Remercions la Municipalité de Lisbonne de leur accueil chaleureux et de leur hospitalité, ainsi que l’Association Nationale des Municipalités Portugaises pour son soutien dans l’organisation de la Conférence ;

3. Affirmons que le sport favorise l’intégration sociale et la participation, et qu’il apporte à ce titre une contribution précieuse à la démocratie ;

4. Sommes convaincus que le sport joue un rôle important dans la promotion de la compréhension entre les citoyens européens ;

5. Soulignons que le sport a des retombées économiques importantes au niveau local, régional et national ;

6. Rappelons que le sport est une activité importante de nos sociétés et fait partie intégrante des activités locales et qu’il est donc nécessaire que les pouvoirs locaux et régionaux s’attachent à le promouvoir et le soutenir ;

7. Sommes préoccupés par les débordements de violence observés dans et autour des stades, ainsi que dans les villes d’accueil des manifestations sportives, en particulier de matches de football ;

8. Estiment nécessaire de mettre en œuvre des politiques préventives adéquates face à ces débordements ;

9. Tenant compte des travaux du Conseil de l’Europe qui promeuvent depuis plus de vingt ans une approche globale de la prévention de la violence à l’occasion des manifestations sportives ;

10. Prenant en compte les initiatives et décisions de l’Union européenne pour sécuriser les matches de football professionnels et leurs conséquences pour les autorités locales et régionales ;

11. Ayant à l’esprit les mesures élaborées par la FIFA, l’UEFA, les associations nationales de football et le Forum européen pour la sécurité urbaine (FESU), soulignons l’importance d’une répartition équitable des bénéfices des grandes manifestations sportives entre tous les partenaires concernés ;

12. Ayant pris note des recommandations récentes du Comité permanent de la Convention européenne sur la violence des spectateurs du Conseil de l’Europe qui mettent en évidence le rôle accru que devraient jouer les collectivités locales dans la prévention de la violence dans les manifestations sportives, en particulier la mise en œuvre d’actions socio-éducatives et de mesures d’accompagnement des supporters ;

13. Sommes conscients de la diversité des situations existant dans les différents pays, s’agissant :

14. Soulignons l’importance d’une bonne coopération entre les autorités locales/régionales et les services de police et de sécurité ;

15. Affirmons le rôle majeur que les autorités locales et régionales jouent en matière de prévention de la violence dans les manifestations sportives, que ce soit en tant qu’organes de réglementation, coordinateurs des mesures de sûreté ou de sécurité, propriétaires des infrastructures, employeurs du personnel d’exploitation, acteurs des politiques de promotion du sport amateur et scolaire ou initiatrices d’actions socio-éducatives à caractère préventif ;

16. Invitons le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe, en coopération avec le Comité Permanent de la Convention européenne sur la violence des spectateurs (STE 120), à poursuivre son soutien à la politique de prévention de la violence dans les enceintes sportives et à leurs abords, notamment par :

16.1. La préparation et la diffusion d’un guide de bonnes pratiques, au niveau local et régional, sur la prévention de la violence des spectateurs lors de manifestations sportives ;

16.2. La mise à jour régulière de ce guide ;

17. Souhaitons que les conclusions de cette conférence soient pleinement prises en compte dans le cadre du Projet Intégré du Conseil de l’Europe « Réponses à la violence quotidienne dans une société démocratique ».

ANNEXE 2
CONFÉRENCE
SUR LE RÔLE DES AUTORITÉS LOCALES ET RÉGIONALES
DANS LA PRÉVENTION DE LA VIOLENCE
LORS DE MANIFESTATIONS SPORTIVES,
NOTAMMENT DE MATCHES DE FOOTBALL
Lisbonne, 23-24 juin 2003
PROGRAMME

Lundi 23 juin 2003

8h30 - 9h30 Enregistrement des participants

9h30 - 10h45 Séance d'ouverture (Salle Europa)

10h45 - 11h15 Pause café (Salle Roma)

11h15 - 13h00 Introduction aux trois thèmes de la conférence (Salle Europa)

13h00 - 15h00 Déjeuner offert par l'Association Nationale des Municipalités Portugaises
(Hotel Altis, Salle Girassol, 2ème étage)

15h00 - 18h00 Ateliers sur le thème 1 :

La présentation des sous-thèmes (environ 10 minutes) sera suivie d'un débat.

Atelier 1.1. (Salle Europa)

Président :
M. Antonio José GANHAO, Maire de Benavente, membre du CPLRE (Portugal)

Modérateur/rapporteur :
M. Radim BUREŠ, Directeur Adjoint du Département pour la prévention de la criminalité, Ministère de l'Intérieur (République Tchèque

1.1.1. Coordination et gestion de crise, y compris comment traiter avec les média
M. Uri ROSENTHAL, Président de l'Institut de la sécurité et de la gestion des crises (COT), Professeur d'administration publique à l'Université de Leiden (Pays-Bas)

1.1.2. Rôle de la municipalité dans la sûreté des spectateurs
M. Alfons NASTOLD, Service de l'ordre public, Ville de Stuttgart (Allemagne)

Atelier 1.2. (Salle Petropolis)

Président :
Baron Berend Jan VAN VOORST TOT VOORST, Gouverneur de la province du Limbourg (Pays-Bas), Président de la Commission de la Culture et de l'éducation du CPLRE
Modérateur/rapporteur :
Mme Salomé MARIEVOET, Sociologue, Université Technique de Lisbonne (Portugal)

1.2.1. L’assistance stadiaire
Mme Sofia ASSIS PACHECO, Adjointe du Secrétaire d'Etat de l'Administration intérieure du Portugal

1.2.2. La billetterie
M. Jo VANHECKE, Chef de la Cellule Football, Ministère de l'Intérieur, Bruxelles (Belgique)

16h30 - 17h00 Pause Café (Salle Roma)

Atelier 1.1. (suite)

1.1.3. Partage des responsabilités et coordination de la sécurité dans les enceintes sportives
Mme Elizabeth JOHNSTON, Adjointe du Délégué Général, Forum européen pour la sécurité urbaine, Paris

1.1.4. Gestion des écrans géants
M. Valery KARNAUKHOV, Directeur Adjoint du Département des Affaires intérieures, Administration de Moscou (Fédération de Russie)

Atelier 1.2. (suite)

1.2.3. Etat de préparation des stades de l'EURO 2004
M. Ernest WALKER, Président du Comité des stades de l'UEFA
M. Vasco LYNCE, Président de la Société "Portugal 2004 S.A."

Dans la soirée Dîner offert par la Ville de Lisbonne
(UNIÃO DE COMERCIANTES DE LISBOA, près de l’Hotel ALTIS)
Mardi 24 juin 2003
9h30 - 10h15 Session Plénière (Salle Europa)

M. Maurizio BARTOLUCCI, Conseiller Municipal, Responsable de l’Unité « Roma Sicura», Ville de Rome (Italie)
M. Willy DEMEYER, Maire de Liège (Belgique)

10h15 - 10h45 Pause café (Salle Roma)

10h45 – 13h00 Ateliers sur les thèmes 2 et 3

Atelier 2 (Salle Europa)
Le rôle des autorités locales et régionales dans l'accueil et l'accompagnement des spectateurs

Président :
Mme Helene LUND, Présidente de la Commission de la culture et de l'éducation de la Chambre des pouvoirs locaux du CPLRE (Danemark)

Modérateur/rapporteur :
Dr Patrick LACLEMENCE, Expert en sociologie de la violence, Université technologique de Troyes (France)

2.1. Les ambassades de supporters :
M. Kevin MILES, Coordinateur international, Fédération des fans de football (Royaume-Uni)

2.2. Le Fan coaching :
M. Manuel COMERON, Coordinateur, Fan/City Coaching de la ville de Liège (Belgique)
M. Thomas SCHNEIDER, Directeur du Service de Coordination des projets supporters de l'Association "Jeunesse Sportive Allemande"

2.3. L'information des supporters et des habitants (rôle et utilisation des canaux d'information : offices de tourisme, presse …) :
M. Mário TEIXEIRA, Mairie de Lisbonne, Chef de Division des équipements sportifs de la mairie de Lisbonne

Atelier 3 (Salle Petropolis)
La participation des habitants de la ville dans la fête

Président :
M. José Manuel CONSTANTINO, Président de l'Institut des Sports du Portugal

Modérateur/rapporteur :
M. Yves VAN DE VLOET, Secrétaire Permanent à la Politique de prévention, Ministère de l'Intérieur (Belgique)

3.1. Le programme d'animation, y compris son financement :
M. Jacques TALLUT, ex-Directeur de la Mission Nantes Coupe du Monde (France)

3.2. Expérience de la Coupe du Monde 2002 :
M. Hiromi SANGUU, Directeur Général Adjoint, Service de la planification, Préfecture de Niigata (Japon)

3.3. Sensibilisation de la population :
M. Alberto SOUTO MIRANDA, Maire de Aveiro (Portugal)

13h00 - 15h00 Déjeuner

15h00 - 16h00 Conclusions des quatre ateliers (Salle Europa)

16h30 - 17h30 Rapport général, adoption de la Déclaration finale et clôture de la conférence