26ème Session du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe

L’inclusion des jeunes Roms passe par le respect de leurs droits et l’accès à l’éducation

26.03.2014

Le Congrès appelle les pouvoirs locaux et régionaux à améliorer l’accès des jeunes Roms aux droits sociaux, à l’éducation et à l’emploi, tout en luttant contre les discriminations dont ils sont victimes. Dans une résolution et une recommandation adoptées le 26 mars 2014, le Congrès souligne que les jeunes Roms subissent non seulement les difficultés auxquelles se heurtent les Roms, mais aussi celles auxquelles sont confrontés les jeunes : « Il n’est pas simple d’être Rom et il n’est pas simple d’être jeune, mais il est encore plus dur d’être les deux à la fois », a noté John Warmisham (Royaume-Uni, SOC), co-rapporteur de ces textes avec Inger Linge (Suède, PPE/CCE).

Les textes adoptés appellent les autorités locales et régionales à s’engager publiquement à travailler avec les jeunes Roms et leurs organisations, et à s’assurer que les politiques de la jeunesse tiennent compte de leurs besoins spécifiques. Ils préconisent de nombreuses mesures portant sur l’éducation, avec notamment la lutte contre les décrochages scolaires et contre les pratiques non inclusives à l’école, ainsi qu’une tolérance zéro face aux brimades et aux discriminations. « Les autorités locales et régionales doivent s’assurer que les enfants roms vont à l’école régulièrement, et travailler avec leurs parents pour garantir les droits et les devoirs des jeunes », a déclaré Inger Linge lors de sa présentation.

Il importe aussi de développer des activités extrascolaires pour améliorer le niveau d’études des élèves roms, et de mieux reconnaître les acquis de l’éducation non formelle. Le document plaide pour de meilleures liaisons entre les écoles et les familles roms, de même que pour le recrutement d’enseignants et de pédagogues roms, ainsi que pour la valorisation de l’identité des jeunes Roms, notamment par la promotion de leur culture et de leur histoire. Il importe aussi d’informer les jeunes Roms sur leurs droits, au sein même de leur communauté, et de mieux les associer aux structures décisionnelles les concernant, ainsi qu’aux organisations de jeunesse en général, dont les conseils de jeunes.

Le Congrès appelle en outre les pouvoirs locaux et régionaux à faciliter l’accès à l’emploi des jeunes Roms, grâce au recrutement de médiateurs roms, tout en améliorant leur formation professionnelle. Les institutions municipales sont invitées à leur proposer des stages, pour préparer la transition du système éducatif vers le monde du travail.

Invité à s’exprimer lors du débat, Orhan Usein, coordinateur des programmes à la Fondation de la Décennie de l’inclusion des Roms, a regretté que les programmes établis en faveur de l’inclusion des Roms ne tiennent pas assez compte des jeunes Roms… alors même que la moyenne d’âge de la population Rom est de 25 ans, c'est-à-dire nettement plus jeune que le reste de la population européenne. Il est donc indispensable d’écouter la voix des jeunes et de prendre en compte leurs spécificités  pour réussir dans ce domaine. « Nous avons une grande responsabilité à assumer face aux Roms qui relève aussi de notre engagement pour les droits de l’homme au niveau local et régional », a conclu le président du Congrès, Herwig van Staa.