24ème Session du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe (19-21 mars 2013)

L’exclusion sociale, un problème aux multiples facettes

Le 20 mars 2013, en ouverture du débat sur le thème « La lutte contre l’exclusion sociale », trois responsables locaux ont présenté aux membres du Congrès la manière dont leur municipalité combat l’exclusion sociale, illustrant leur propos à l’aide d’exemples et de cas concrets. Leurs interventions ont été suivies d’un débat. Mme Maria Andrikopoulou-Rouvali, maire-adjointe de Patras (Grèce), a indiqué que l’intégration des catégories les plus vulnérables, telles que les migrants et les femmes, était une priorité pour sa ville. M. Damien Egan, conseiller à la stratégie et la communication auprès du Conseil municipal de Lewisham, a expliqué que « l’exclusion sociale n’est pas qu’une affaire de statistiques… elle a trait à la race, au genre et à l’âge, aux chances de nos enfants d’avoir une vie meilleure, et à la possibilité pour les personnes âgées de continuer de vivre de manière indépendante tout en évitant l’isolement. » L’approche des trois responsables locaux peut se résumer dans cette question à laquelle M. Bernard Muller, maire de Commercy (France), doit répondre chaque jour : « que puis-je faire pour empêcher la marginalisation d’une partie de la population qui ne correspond plus au modèle social dominant ? »

Dans les trois municipalités, le chômage et les effets de la pauvreté sont des facteurs essentiels de l’exclusion sociale. Les autorités locales de Lewisham accordent une attention particulière à l’exclusion des jeunes sur le marché de l’emploi, à laquelle elles ont répondu par la mise en place d’un programme d’apprentissage pour les jeunes, qui leur permet d’ajouter une expérience pratique à leur CV. Les apprentis perçoivent en outre un salaire pendant toute une année, échappant ainsi à l’exclusion qui frappe les jeunes vivant dans la pauvreté. M. Muller a présenté le Commerce de proximité social créé à Commercy en 2006 par le Centre communal d’action sociale (CCAS). Cet outil a été conçu afin de contribuer à l’intégration sociale, économique et professionnelle des personnes vivant dans la précarité. En même temps qu’elle leur a permis de renouer des liens sociaux, l’initiative a aidé ces personnes à se désendetter et, sur le plan pratique, à se nourrir dans les moments difficiles. À Patras, l’accent a été mis sur la solidarité sociale et le volontariat, des pédiatres ayant par exemple examiné bénévolement des enfants issus de milieux défavorisés. Des travailleurs sociaux et des mécaniciens au chômage ont aussi bénéficié de conseils et d’une formation en vue de retrouver un emploi.

Du fait de la diversité démographique des villes de Lewisham et Patras, les responsables locaux y ont fait de l’intégration des minorités ethniques et des immigrés l’une de leurs priorités. La municipalité de Lewisham, afin de combattre l’exclusion sociale des minorités ethniques, s’est employée à garantir la diversité de la représentation politique, avec 75 % des jeunes apprentis issus de la communauté noire ou d’autres minorités ethniques. M. Egan a présenté un programme appelé Operation Black Vote, destiné à promouvoir l’engagement civique au sein des communautés noire et minoritaires de sa commune : 40 membres de la population locale ont été formés pendant un an aux différents aspects de l’administration locale. Mme Andrikopoulou-Rouvali a indiqué que les autorités locales de Patras s’efforçaient de prendre en compte l’avis et les besoins des migrants afin de promouvoir leur intégration. Des groupes bénévoles et des associations organisent des activités culturelles et sportives impliquant de nombreux migrants. Patras a aussi participé au Programme des Cités interculturelles, œuvrant avec d’autres pays à la promotion de l’interculturalité en tant que source de développement. Mme Andrikopoulou-Rouvali a indiqué que la ville de Patras était disposée à coopérer aux niveaux local et européen à l’amélioration de la situation.