La conférence d’Innsbruck sur les régions à pouvoirs législatifs appelle à une « régionalisation innovante »

Innsbruck, 1er juin 2012. – Les objectifs stratégiques que les régions européennes à pouvoirs législatifs doivent réaliser et les défis qu’elles doivent actuellement relever étaient au centre d’une table ronde qui s’est tenue dans le cadre d’une conférence internationale, point d’orgue d’une série de manifestations sur la régionalisation, la gouvernance multi-niveaux et la coopération transfrontalière, co-organisée cette semaine par le Congrès à Innsbruck (Autriche). Face à la crise financière, économique et politique, les participants à cette table ronde ont noté que la régionalisation et la décentralisation en Europe suscitaient un « certain malaise ». A part dans quelques rares pays, on ne constate que peu d’évolution au niveau des modèles d’autonomie régionale existants, a fait remarquer Francesco Palermo de l’Université de Vérone (Italie).  « Quand les législations sont révisées, c’est souvent au détriment de la régionalisation », a-t-il souligné.

De son côte, Anna Gamper de l’Université d’Innsbruck et membre du groupe d’experts indépendants du Congrès sur la Charte européenne de l’autonomie locale, a attiré l’attention sur la tendance actuelle à la recentralisation en Europe, tendance souvent justifiée par la nécessité de simplifier les structures et de prendre des mesures d’austérité. En même temps, la table ronde a reconnu que l’Europe avait de plus en plus besoin de gouvernements locaux et régionaux. Pour surmonter le malaise actuel, l’innovation institutionnelle au niveau régional est indispensable. « Les régions d’Europe, en particulier les régions fortes à pouvoirs législatifs, peuvent servir à expérimenter de nouvelles formes de gouvernance et, par exemple, à tester une démocratie aussi participative que possible », a indiqué Monsieur Palermo. 

Josef Weidenholzer, membre du Parlement européen, considère, lui aussi, que la consolidation au niveau régional est un moyen de surmonter l’actuelle crise. « Des régions européennes fortes peuvent faire contrepoids aux tendances à la centralisation en Europe, et les régions à pouvoirs législatifs ont un rôle spécifique à jouer dans ce cadre », a-t-il déclaré.