Le Congrès appelle les collectivités et les gouvernements à prendre des mesures pour une représentation paritaire dans la vie politique

19.03.2010 - Les obstacles à la représentation paritaire des hommes et des femmes dans la sphère politique locale et régionale restent nombreux. C’est ce qu’a rappelé le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, lors d’un débat sur le thème « Pour une égalité durable des genres dans la vie politique locale et régionale », le 19 mars 2010, dans le cadre de sa 18ème Session.

Les membres du Congrès ont adopté une résolution et une recommandation soulignant que l’égalité entre hommes et femmes fait partie intégrante des droits de l’homme. Le Congrès dont les délégations comprennent déjà 30% de femmes, s’est engagé à atteindre, dans toute la mesure du possible, le seuil de 40% fixé par le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, tant pour ses membres titulaires que suppléants. « Les femmes, autant que les hommes, ont vocation à être membres titulaires et pas seulement suppléantes » a souligné Britt Marie Lövgren, rapporteur et vice-présidente de la Commission de la cohésion sociale, en lançant le débat.

Afin de renforcer la participation des femmes à la vie politique, il a appelé les collectivités à développer des actions visant à encourager les femmes à se porter candidates aux élections et les partis politiques à appliquer un équilibre hommes/femmes à la sélection aux postes à responsabilité. Pour le Congrès, cela passe nécessairement par des mesures concrètes facilitant la conciliation entre vie privée et vie professionnelle.

Evoquant la loi sur l’égalité entre hommes et femmes adoptée par l’Espagne, Ana Barcelo Chico, maire de Sax (Espagne) et Présidente de la Commission de la Femme de la Fédération Espagnole des Municipalités et Provinces (FEMP), a souligné que « si la loi a permis une participation équilibrée sur les listes électorales, cela reste insuffisant car la parité est confrontée à une « délimitation horizontale » des responsabilités dont certaines restent traditionnellement entre les mains des hommes ». Pour Fabienne Keller, Sénatrice du Bas-Rhin et ancienne Maire de Strasbourg (France), il est essentiel de briser ce « plafond de verre » qui empêche encore aujourd’hui les femmes de progresser dans la hiérarchie. « S’il y a autant de candidats que de candidates, il y a plus d’élus hommes que femmes. C’est pourquoi il faut maintenir les dispositifs qui facilitent l’implication des femmes en politique, et aller au-delà ».

Au niveau gouvernemental, la recommandation du Congrès invite les Etats membres à adopter des législations obligeant la prise en compte de la dimension de genre dans toutes les actions des autorités à tous les niveaux. Elle propose également, afin d’en mesurer l’impact, d’effectuer une évaluation qui serait rendue publique sur la base d’indices d’égalité. En outre, le Congrès appelle les gouvernements à créer les conditions pour inciter les femmes à s’engager et à maintenir leur engagement en politique, telles que les systèmes de quotas.

« La parité n’est pas un but à atteindre, c’est le moyen de faire en sorte que la politique traduise l’égalité fixée par la loi. Sur ce plan, le Congrès est en progrès par rapport à d’autres assemblées, dont l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à laquelle j’appartiens. » a pour sa part souligné Lydie Err, Députée du Luxembourg. « L’absence de parité doit être considérée comme une menace à la légitimité de nos démocraties et les quotas, s’ils contribuent à améliorer la situation des femmes, rendent moins visibles le fait que notre démocratie boîte » a-t-elle ajouté.