Ank Bijleveld-Schouten : « La Semaine européenne de la démocratie locale appelle des méthodes innovantes pour augmenter la participation citoyenne »

Ank Bijleveld-Schouten, Secrétaire d’Etat à l’Intérieur et aux Relations au sein du Royaume au ministère néérlandais de l’Intérieur et des Relations au sein du Royaume, a participé à la Conférence des ministres européens responsables des collectivités locales et régionales, à Utrecht, Pays-Bas, les 16 et 17 novembre 2009. Dans une interview, elle souligne l’importance de la participation citoyenne et de la coopération entre les gouvernements et les structures territoriales.

16 novembre 2009 – Utrecht (Pays-Bas)

Question : La Semaine européenne de la démocratie locale (SEDL) a été créée par le Conseil de l’Europe en 2007 pour associer les citoyens aux politiques de proximité. Vous avez dit dans votre discours introductif à la conférence ministérielle d’Utrecht que vous étiez personnellement très attachée à la participation citoyenne. Comment cette manifestation peut-elle, concrètement, favoriser la mobilisation politique des citoyens d’Europe ?

Ank Bijleveld-Schouten : La SEDL est un moyen d’attirer l’attention sur la démocratie de proximité mais c’est au moment des élections que les citoyens doivent se mobiliser. Il est clair qu’une manifestation annuelle ne peut pas améliorer à elle seule la participation des citoyens. Nous devons travailler sans relâche pour que des progrès soient réalisés dans ce domaine. A mes yeux, la SEDL est aussi, pour les acteurs politiques des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe, une invitation à réfléchir à des méthodes innovantes telles que la participation par Internet et la gouvernance électronique, qui fonctionnent déjà bien dans plusieurs villes des Pays-Bas.

Question : Dans le cadre de la gouvernance multi-niveaux, le rôle des régions est de plus en plus largement accepté en Europe. Alors que le Congrès entend poursuivre ses travaux relatifs à l’élaboration d’un instrument politique juridiquement contraignant, les gouvernements préfèrent donner au nouveau cadre de référence pour la démocratie régionale une interprétation technique. Y voyez-vous un élément de conflit qui pourrait entraver les perspectives de renforcement de la démocratie locale en Europe ?

Ank Bijleveld-Schouten : En ce qui concerne la régionalisation en Europe, nous ne voulons pas obliger les Etats membres à mettre en œuvre certains principes. La question doit être envisagée sous l’angle de la proximité et, par conséquent, dans une perspective allant de la base vers le sommet et non le contraire. Nous devons nous employer à intensifier la coopération transfrontalière entre les régions d’Europe. Je ne vois pas de contradiction ni de conflit entre les gouvernements et les collectivités territoriales à cet égard. Il est de notre devoir commun d’améliorer la coopération pour renforcer les structures locales et régionales.

Question : De manière plus générale, quel est votre conception des rôles respectifs des gouvernements et du Congrès en ce qui concerne le message global du rapport de la ministre finlandaise Mari Kiviniemi, à savoir la nécessité de renforcer les synergies et les échanges interinstitutionnels au Conseil de l’Europe ?

Ank Bijleveld-Schouten : Le rapport Kiviniemi constitue une avancée considérable pour les politiques locales et régionales que le Conseil de l'Europe va désormais aborder en donnant plus de place à la coopération. C’est maintenant au tour des pays, des régions et des villes de se mobiliser et d’engager le processus. Le rapport donne les grandes lignes ; il reste à passer aux actes.