15e Session Plénière du Congrés, 27-29 Mai 2008

Jeudi 29 Mai

Discours de Mr Pierre Corneloup, rapporteur du Congrès sur le dialogue interculturel et interreligieux

La 15ème Session Plénière du Congrès à Strasbourg est un moment privilégié pour progresser ensemble sur le chemin du dialogue interculturel et interreligieux que nous souhaitons tous promouvoir en accord avec les règles constitutionnelles de nos pays membres.

J’ai moi-même le privilège et l’honneur de présenter le rapport de la Commission de la Culture et de l’Education sur ce sujet fondamental pour clore de notre session plénière, du 29 mai 2008.

Le rapport sur « Le dialogue interculturel et interreligieux : une chance pour la démocratie locale » met l’accent sur la dimension culturelle des croyances religieuses permettant d’aborder les relations avec les communautés religieuses sous l’angle de leur utilité sociale.

Notre objectif est d’entendre, d’apprendre, d’échanger et de proposer des pistes de réflexion afin de traduire dans la réalité, au plan local, régional, national et européen, un dialogue interculturel et interreligieux menant à une meilleure compréhension mutuelle.

C’est pourquoi je souhaite porter à votre connaissance quelques éléments de réflexion, sur lesquels notre Congrès a engagé la discussion, indispensables au bon déroulement du dialogue interculturel et interreligieux, dans les collectivités territoriales.

A notre avis quelques principes de base devraient servir de plate-forme aux autorités locales et régionales qui souhaitent s’engager dans la démarche du dialogue interculturel et interreligieux.

Selon nous, elle devrait s’inscrire sur quatre plans complémentaires :

Les autorités locales sont en première ligne et ont toute légitimité pour prendre en compte les activités religieuses du fait de leur présence active sur le terrain et de leur capacité à bien connaître les interlocuteurs.

Au Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux nous pensons que les autorités locales ont avant tout à jouer un rôle de facilitation, de médiation et le cas échéant, de régulation sur la base d’objectifs clairement définis et négociés.

En jouant la carte de la reconnaissance et de la confiance mutuelle, les autorités locales perçoivent  et instaurent le religieux non plus en problème mais en ressource en vue de l’adoption d’attitudes favorables à la gestion démocratique et équitable du pluralisme qui s’offre à nous dans nos sociétés.

Le dialogue interculturel tel que celui envisagé par le Conseil de l’Europe dans le cadre du processus d’élaboration du « Livre blanc sur le dialogue interculturel » est basé sur l’échange et le respect mutuel. Nous félicitons le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe d’avoir adopté lors de sa 118ème session, le 7 mai 2008, à Strasbourg, le Livre blanc comme un texte de référence pour tous ceux qui veulent faire progresser le dialogue dans le respect de la diversité.

Avant de conclure, je voudrais vous faire part de l’initiative du Conseil Régional d’Alsace et de son Président Adrien ZELLER en matière de dialogue interreligieux actif entre les religions.

Le Conseil Régional d’Alsace a créé une enveloppe financière de soutien aux initiatives interreligieuses et proposé un Comité de représentants de cultes catholiques, protestant, juif et musulman, se réunissant plusieurs fois dans l’année échanger librement dans un lieu neutre.

C’est ainsi que le Comité a souhaité organiser lui-même un événement qui ne soit plus local mais de dimension régionale avec des portes ouvertes, des concerts, des tables rondes, des cérémonies, expositions, dégustations de plats traditionnels organisés localement par les groupes interreligieux.

Le Président A.ZELLER précise par ailleurs, que la région n’a pas vocation à s’occuper de religion, mais que nous pouvons encourager le dialogue interreligieux, car il améliore le vivre ensemble.

Chers Collègues, C’est dans cet esprit que j’ai proposé de ne pas laisser sans suite la réflexion que nous avons menée sur le dialogue interculturel et interreligieux depuis plusieurs mois.

Nous proposons que le Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux s’impliquer pour proposer aux 47 Etats du Conseil de l’Europe avec le soutien des associations d’élus « les Etats généraux du dialogue interculturel et interreligieux » .

Nous proposons une semaine en 2009 de rencontre, de dialoguer pour s’écouter, se rencontrer, partager, faire la fête, se respecter chacun avec son identité, sa culture, ses croyances.

Notre Commission doit être en capacité de réfléchir et de faire des proposition concrètes sachant  que le pouvoir politique n’a pas vocation à s’occuper du religieux, mais seulement créer les conditions favorables à la rencontre pour le dialogue.

Mon Collège Martini et moi-même, nous vous remercions de votre attention et adressons un grand merci aux fonctionnaires du Congrès et en particulier au personnel impliqué sur cet important dossier, semence de paix et d’entente cordiale.

Pour conclure, je nous invite tous, à aborder le dialogue du point de vue des autorités territoriales, dans un esprit de neutralité délibérée, le dialogue interreligieux fait appel à la raison et non à la foi, à la connaissance et non à la croyance.