IXe Congrès de l’UDITE - Futur européen, solutions locales

Cardiff, 4-5 septembre 2008

Atelier « Compétences managériales générales en Europe »

Allocution par Antonella Cagnolati, Directrice du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe

Excellences,

Mesdames et messieurs,

Chers collègues,

Tout d’abord, c’est un vrai plaisir pour moi de participer à ce Congrès de l’UDITE en tant que Directire du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, et de modérer aujourd’hui cet atelier. Je le vois comme un exemple de plus de la coopération étroite entre nos deux organisations, du partenariat établi depuis longtemps, qui a fait l’épreuve du temps comme étant constructif et mutuellement enrichissant.

En fait, la logique de cette coopération vient de la complémentarité de nos deux instances énoncée dans la Charte européenne de l’autonomie locale, qui établit que les élus locaux, dans l’exercice de leurs fonctions, doivent être dotés de structures administratives dont le statut du personnel permet « un recrutement de qualité, fondé sur les principes du mérite et de la compétence ». Je profite de cette occasion pour vous rappeler qu’il y a juste quelques jours, le 1er septembre, nous avons marqué le 20e anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte, qui sert toujours de moteur de l’élargissement des compétences des pouvoirs locaux en Europe et, par conséquent, de leur montée en puissance pour relever les défis contemporains.

Aujourd’hui, les autorités locales s’adressent à presque tous les aspects de la vie publique de nos collectivités, leur zone de compétences s’étant étendue pour comprendre les composantes politiques, économiques et sociales de la gouvernance. Cette puissance est réflétée dans les chiffres : au sein de l’Union européenne, par exemple, les collectivités locales gèrent deux tiers des investissements publics, et se qualifient souvent d’employeur principal – si on considère l’aspect économique.

Du côté politique, les pouvoirs locaux jouent un rôle majeur en tant que contributeurs aux politiques nationales concernant, par exemple, la participation des citoyens, le traitement équitable et la non discrimination, la gestion des migrants, la protection des minorités et la promotion du dialogue interculturel et interreligeux. J’ajouterais aussi une nouvelle orientation politique des municipalités et de leurs nombreux réseaux, la Diplomatie des Villes – un outil pour la prévention et la résolution des conflits au niveau local. L’exemple très récent du conflit dans le Caucase nous rappelle le besoin pressant de ce type d’engagement de nos collectivités.

Je ne veux pas non plus entrer dans les détails en ce qui concerne l’importance de l’action sociale des pouvoirs locaux, notamment dans les domaines de l’intégration des migrants, de l’égalité des sexes, de l’accès au logement, à l’éducation et aux service de santé. Il est clair que ces responsabilités étendues des élus locaux nécessitent les compétences adéquates de leur personnel – d’où l’importance de cet atelier. L’objectif est de faire le point sur l’état actuel des compétences managériales des dirigeants et d’examiner des pistes pour leur développement professionnel, qui constitue un élément central du bon fonctionnement du service public moderne.

Bien sûr, le niveau de compétences managériales est étroitement lié à la qualité de la formation des cadres profesionnels mais aussi à l’organisation efficace des structures administratives et à la répartition des tâches qui en découle. Dans ce contexte, je tiens à souligner que le Conseil de l'Europe et son Congrès suivent cette question depuis longtemps déjà. En 1995, le Congrès a adopté une recommandation à l’issue de la 2e conférence européenne du personnel des collectivités territoriales, qui s’est tenue à Budapest en septembre 1994.

Dans cette recommandation, le Congrès soulignait la nécessité d’instaurer un service public efficace à tous les niveaux de l’administration, conforme à la répartition des responsabilités entre les différents niveaux de l’administration publique. La recommandation abordait largement des questions comme le statut juridique et les conditions d’emploi du personnel des collectivités territoriales, leur formation et les conditions en matière de politique du personnel. Il a été en particulier souligné que le Réseau européen de centres de formation du personnel des collectivités territoriales (ENTO), que le Congrès a contribué à mettre en place et qu’il soutient activement depuis, a un rôle essentiel à jouer dans la formation du personnel des collectivités territoriales pour que celui-ci s’acquitte efficacement de ses fonctions.

Je me réfère aussi à la conférence organisée par l’UDITE à Sienne en avril 2002 et à la Déclaration de Sienne adoptée à l’époque. Cette déclaration, comme vous le savez, abordait des questions importantes comme la carrière des dirigeants locaux et le statut professionnel des dirigeants territoriaux, l’éthique du service public et une politique de formation adaptée aux nouvelles fonctions du personnel territorial, et – ce qui revêt une importance particulière – l’engagement des dirigeants des collectivités territoriales à participer – et coopérer – à l’orientation politique en tant qu’élément privilégié dans l’exercice de leurs fonctions.

C’est dans cet esprit que l’UDITE a lancé, en 2006, un projet visant à promouvoir les capacités des dirigeants par le biais d’un échange de bonnes pratiques et par l’établissement d’un système paneuropéen pour l’enseignement et le développement. M. David Pardey, expert dans ce domaine auprès du Institute of Leadership and Management, va développer ce sujet dans un instant. Je vous présente aussi M. Trevor Clarke, expert auprès du Credit and Qualifications Framework for Wales, qui va faire le point sur le cadre des qualifications européennes que son organisation est en train d’élaborer.

Maintenant, j’ai le plaisir de donner la parole à M. David Pardey.