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Luc Van den Brande : « Le Comité des régions compte sur l’expérience du Congrès »

Luc Van den Brande, Président du Comité des Régions de l’Union Européenne, a plaidé, lors de la séance inaugurale de la 15° session plénière du Congrès, pour un renforcement entre l’Europe des régions des 27 et celle des 47.

Interview – 27 mai 2008

Question : Luc van den Brande, vous vous êtes adressé à la séance plénière du Congrès pour évoquer la coopération entre les deux organismes. Où en est-elle ?

Luc van den Brande : Nous avons eu jusqu’ici une très bonne entente et même plus puisque le Comité joint entre le Congrès et le Comité des régions a, à différentes reprises, évoqué des possibilités de coopération. A mon sens, tout va donc dans la bonne direction. Toutefois, je souhaite une approche pragmatique. Je ne veux pas de grand traité, de grande déclaration mais des propositions concrètes sur des sujets communs. Sur ces points, j’envisage la possibilité d’échanger des rapporteurs ou de se mettre ensemble pour préparer des rapports. Pourquoi pas des livres blancs, des livres verts, des approches générales sur le régionalisme et les questions afférentes. D’autre part, j’ai invité le Congrès à participer à nos portes ouvertes – Open Days 2008. J’estime sa présence très importante sur des sujets très concrets comme, par exemple, la mer noire. Enfin, je souhaite que chaque année, nos deux organismes, puissent dresser l’état de la démocratie locale et régionale. J’estime en effet que, même si le Congrès et le Comité sont de nature différente, nous avons des valeurs et des objectifs communs.

Question : Que peut apporter le Congrès au Comité des régions ?

Luc van den Brande : Le Congrès fait partie de cette cathédrale des valeurs fondamentales que sont la démocratie et l’Etat de droit. Il en est même un des principaux piliers. Son rôle est éminent car ces droits fondamentaux doivent s’appliquer à tous les niveaux, national, local et régional. Si je cite l’Etat de droit, cela ne concerne pas uniquement les Etats. En cela, la longue expérience du Congrès nous est indispensable pour éviter que l’Union Européenne considère que chez-elle, à tous les niveaux, tout va bien. De la même façon, le Congrès à une large et grande expérience de l’observation des élections au niveau local et régional. Je suis personnellement favorable à ce que nous nous associons aux opérations du Congrès. Par contre, je ne souhaite pas créer un doublon, ni mettre en place, chacun de son côté, des infrastructures pour le même but. Dans tous ces domaines, j’estime que l’expérience et l’approche du Congrès peuvent être bénéfique au Comité des régions.

Question : Cette coopération peut-elle être élargie à d’autres domaines ?

Luc van den Brande : Il y a cette idée de conférence jointe que je préconise sur la gouvernance à tous les niveaux, la « multi level gouvernance ». Il y a aussi un projet similaire dans le cadre du processus de Barcelone à propos de l’interculturel. Je ne peux que constater que les choses, jusqu’à présent, ne se font qu’au niveau des Etats. Il est de mon devoir de dire à l’Union Européenne que ce processus doit être approfondi ; il faut mettre en place une dimension locale et régionale. Là encore, le Congrès peut être d’un grand apport. D’autant plus que nombre de pays, non membres de l’UE, du pourtour de la Méditerranée, sont membres du Conseil de l’Europe et donc du Congrès.