Allocution du Président Giovanni Di Stasi devant le Comité des Ministres
(Strasbourg, 19 mai 2006)

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Excellences,
Mesdames et Messieurs

En avril, le Premier ministre du Luxembourg, M. Jean-Claude Juncker, a réaffirmé, dans son rapport sur les relations entre le Conseil de l'Europe et l'Union européenne, le rôle et la place de la démocratie locale et régionale dans la construction d'une Europe pour tous les citoyens. Il a également souligné l’importance du rôle du Congrès des Pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe dans le dialogue sur la démocratie territoriale sur notre continent. Les collectivités locales et régionales sont – on le reconnaît largement – les mieux placées pour offrir une bonne gouvernance et des services publics de grande qualité au niveau le plus proche des citoyens. A ce titre, elles sont aujourd'hui parmi les principaux acteurs des avancées de la démocratie, du renforcement de la primauté du droit et de la protection des droits de l'homme.

Au Congrès, nous sommes convaincus que l'avenir de notre démocratie consiste à favoriser l’autonomie des collectivités territoriales et à réunir les autorités nationales, régionales et locales – en définissant et en répartissant clairement les compétences et les moyens financiers – pour qu’elles oeuvrent de concert pour le bien de nos concitoyens. C'est pourquoi nos initiatives récentes, que nous envisageons comme une contribution à la mise en œuvre du plan d'action du Sommet, consistent à créer des Eurorégions de nouvelle génération avec la participation, à tous les niveaux d’autorité, de tous les Etats membres et non membres de l'Union européenne. La première de ces Eurorégions – l’Eurorégion adriatique – a été lancée en février dernier et je souhaite remercier tous les pays participants pour leur engagement et le soutien qu’ils ont apporté à cette entreprise. Je souhaite également exprimer toute ma reconnaissance à la présidence roumaine du Comité des Ministres et tout particulièrement au ministre Mihai Ungureanu, pour avoir lancé, à Constanta à la fin du mois de mars, la création d'une Eurorégion de la mer Noire. J'espère que cette initiative aura le soutien sans faille de vos gouvernements. Le Congrès se félicite de coopérer avec la prochaine présidence russe pour concrétiser ce projet.

Le Comité des régions de l'Union européenne a également témoigné son intérêt pour une participation aux Eurorégions. Je suis heureux de dire qu'à la suite du Sommet et du rapport Juncker, nous avons resserré notre coopération avec le Comité, créant les synergies nécessaires pour continuer à faire avancer l'idée européenne. Dès avant le Sommet, en avril 2005, le Congrès et le Comité ont conclu un accord de coopération qui pose les fondements juridiques de nos initiatives conjointes. Dans quelques jours, la première mission commune du Congrès et du Comité se chargera d’observer le référendum au Monténégro. Par ailleurs, le nouveau président du Comité, Michel Delebarre, prononcera un discours à la session plénière du Congrès le 1er juin.

Une autre initiative dont le Congrès se fait actuellement le promoteur est la Conférence Permanente Intercommunale Transfrontalière – COPIT – que Saint-Pétersbourg propose d'accueillir. Les autorités russes, le Congrès, l'Assemblée parlementaire et le Comité des Ministres – par le biais de son groupe TRANS-REG – travaille à cette proposition depuis plusieurs mois. L'objectif de ce centre est de jeter des ponts entre les régions européennes, notamment les sujets de la Fédération de Russie, dans les domaines politique, économique, social et culturel. Je suis certain que nous mènerons à bien ce projet. Ce centre a également reçu le soutien de M. Jean-Claude Juncker dans son rapport, et aujourd’hui celui de plusieurs ministres. Le Comité des régions de l'Union européenne souhaiterait aussi participer à ce projet.

Mesdames et Messieurs,

L'excellente présidence roumaine a défendu avec force le renforcement de la démocratie territoriale, et je suis tout à fait convaincu que M. Lavrov continuera dans cette voie.

Je souhaite conclure en répétant que la décentralisation du pouvoir, qui est indispensable dans l’Europe d’aujourd'hui, n'est pas synonyme de déstabilisation. Comme gouvernements nationaux, le Congrès travaille à unir l'Europe, mais au niveau des collectivités territoriales. Unissons nos forces.

Je vous remercie.