Campagne contre la violence à l'égard des femmes : projection-débat à l'Odyssée

A l’occasion de la campagne ''Stop à la violence domestique faite aux femmes'', le cinéma l’Odyssée à Strasbourg a diffusé le 7 décembre 2007 le film ''Te doy mis ojos'' (''Ne dis rien'') de Icíar Bollaín (Espagne).

Message de Halvdan Skard, Président du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe

Tout au long de son histoire, notre continent, l’Europe, a été bouleversé par la violence. Les conquêtes de l’Empire romain, l’inquisition, les guerres du Moyen Age – des siècles de violence qui ont culminé avec les atrocités des deux guerres mondiales, guerres qui, elles aussi, ont commencé sur le sol européen.

Nous en avons tiré les leçons et, aujourd’hui, nous nous efforçons de mettre la violence hors la loi. Mais si la violence dans la rue est un crime aujourd’hui, cela doit être vrai aussi pour la violence qui se cache dans les maisons et les appartements, dans l’espace privé, derrière les murs – la violence domestique faite aux femmes.

Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur le fait qu’aujourd’hui, en Europe, le continent qui a tellement souffert de la violence durant toute son histoire, des millions de femmes sont battues et abusées, la plupart du temps par des personnes de leur entourage proche. Nous devons arrêter ce fléau. C’est pour nous un impératif moral.

Le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, qui représente 200 000 collectivités territoriales de notre continent, est déterminé à s'engager pleinement dans la lutte pour mettre fin à la violence domestique envers les femmes. Cet engagement se situe dans la droite ligne de ceux déjà pris par le Congrès contre le crime que constitue la traite des êtres humains.

La violence domestique nous concerne tous, et doit être combattue par nous tous – par les individus, les communautés et les Etats. La campagne "Stop à la violence domestique faite aux femmes", lancée par le Conseil de l'Europe, a pour objectif de faire prendre conscience de ce grave délit et de trouver les mesures efficaces de prévention et de lutte dans un travail regroupant les gouvernements, parlements, autorités locales et régionales de ses Etats membres ainsi que les ONG et la société civile.

La campagne souligne que chacun d'entre nous a un rôle à jouer – et qui mieux que les autorités locales et régionales peut jouer ce rôle puisqu'elles sont confrontées au quotidien aux effets directs qu'engendre une telle violence ?

Aussi, tout au long de ces deux années de campagne, le Congrès initiera des actions afin d’aider les victimes de violence domestique, par le biais du réseau d’associations des collectivités locales dans les 45 Etats membres du Conseil de l’Europe. De plus, un site web dédié à la campagne a été lancé afin de recueillir et de recenser les programmes les plus intéressants, ainsi que de partager les bonnes pratiques au sein des collectivités locales à travers l’Europe.

Les collectivités territoriales, les forces de police, les travailleurs sociaux et les fonctionnaires sont en première ligne pour lutter contre la violence domestique et ses répercussions sur les femmes et les enfants, qui sont les premières victimes.

C’est pourquoi le Congrès appelle vivement les communes et régions d'Europe, toutes les municipalités, tous les citoyens et toutes les citoyennes à faire de la lutte contre la violence envers les femmes, y compris la violence domestique, une priorité, en s'impliquant activement, à leur niveau, dans la campagne du Conseil de l'Europe, mais également en incitant leurs gouvernements et leurs parlements à les relayer.

Nous devons briser le silence autour de la violence domestique car ce silence est en lui-même une autre forme de violence.