Discours de Valéry Genniges, Cabinet du Ministre français de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, Conseiller chargé des affaires européennes et internationales.

Madame la Secrétaire générale adjointe,
Madame le maire de Strasbourg,
Chers collègues,
Mesdames, messieurs,

C'est avec beaucoup de plaisir que je représente aujourd'hui auprès de vous M. Jean-François Lamour, ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative.

Au simple intitulé du ministère, vous aurez compris pourquoi le sujet qui nous réunit aujourd'hui est à la fois un enjeu important pour nous mais également un champ d'intervention important pour l'action de notre département ministériel.

Le diagnostic sur les difficultés que traversent les quartiers urbains défavorisés en Europe est clair et, les symptômes, je pense notamment aux événements français de cet automne, sont perceptibles partout en Europe.

Si les difficultés auxquelles sont confrontés les habitants de ces quartiers sont multiples, et d'ailleurs se cumulent souvent, leurs conséquences touchent au final l'ensemble de la société.

Leur médiatisation a notamment contribué à focaliser l'attention sur les jeunes, très jeunes parfois, mais nous devons garder à l'esprit que celles-ci doivent faire l'objet d'une approche globale.

Réduction des inégalités, prise en compte des territoires, participation des populations et des jeunes en particulier, cohérence entre les initiatives mises en place par les différents acteurs, efficacité et évaluation.... sont autant de mots clés qui vont guider vos travaux, autant de défis pour les politiques publiques aujourd'hui et dans les années à venir.

J'aimerais vous faire part à ce titre d'une expérience menée en France, les contrats éducatifs locaux. Madame le maire ne me contredira pas puisque la ville de Strasbourg a toujours été à la pointe dans ce domaine, il s'agit d'un des exemples les plus significatifs de travail partenariat dans le cadre des politiques publiques

La réflexion relative aux problématiques d'éducation ou de prévention, a en effet rapidement conduit l'ensemble des acteurs compétents à mettre leurs efforts en commun.

Cette politique est le fruit d'un long processus, qui s'est appuyé sur la forte décentralisation qui depuis vingt ans redessine le contour administratif de la France.

Après une période de mises en oeuvre directe par les ministères de politiques locales, puis un soutien conjoint, avec les collectivités locales à des projets locaux, le temps est aujourd'hui au partenariat, aux politiques intégrées.

Qu'est-ce qu'un contrat éducatif local ?

Tout simplement, la mise en commun, autour d'un projet éducatif partagé, de toutes les actions mises en oeuvres par les différents acteurs concernés.

Je dis « tout simplement », mais vous qui êtes des acteurs de terrain, savez très bien qu'une telle démarche reste un effort quotidien.

- mettre concrètement autour d'une table différents ministères Jeunesse et sports, éducation nationale, culture notamment), des collectivités locales (ville, communauté de commune, département et parfois région), le monde associatif, les habitants (dont les jeunes mais aussi les parents), les travailleurs de jeunesse, ... et j'en oublie certainement ... ;
- faire un diagnostic partage de la situation (positive et négative d'ailleurs) d'un quartier ;
- définir des objectifs communs en matière d'éducation et de prévention ;
- mutualiser les moyens de chacun
- et enfin évaluer ses résultats

telles sont non seulement les étapes de la mise en oeuvre d'un contrat éducatif local mais surtout les conditions de sa réussite.

Car c'est bien par une approche intégrée, dans le souci d'une éducation partagée, que l'on doit aborder cette question.

Bien entendu, dans la même exigence de cohérence, cette politique s'inscrit dans le cadre plus large de l'intervention publique au bénéfice de cas territoires les plus concernés par l'exclusion, les discriminations, la violence, la pauvreté

Ainsi, en France, le contrat éducatif local s'inscrit toujours clans un contrat plus large, que l'on appelle le contrat de ville, qui, lui, recouvre l'ensemble des domaines d'intervention : insertion sociale, prévention de la délinquance, accès au droit, lutte contre l'illettrisme, médiation sociale, santé, réussite scolaire, loisirs éducatifs, développement économique, emploi ...

Ceci n'est qu'un exemple, dont il convient bien sur de faire l'évaluation, et vous en verrez beaucoup d'autres, venus de toute l'Europe, dans les ateliers de demain. « Think global, act local », a dit le journaliste économique Theodore Lewitt en 1983 ... Reprenons à notre profit cette invitation.

Car ce qui est essentiel dans notre rencontre d'aujourd'hui, ce n'est tant l'échange d'expériences, de bonnes pratiques (mais pourquoi pas aussi de mauvaises d'ailleurs ?), que la possibilité qui nous est donnée d'élaborer, sur cette base, des outils pour l'action.

Nos préoccupations sont les mêmes. J'en veux pour preuve les initiatives européennes qui se multiplient en la matière.

Avec nos partenaires allemands, nous avons ainsi souhaite mettre l'accent, dans notre coopération, sur l'intégration des jeunes. Ce sera le thème central du prochain conseil franco-allemand des ministres qui se tiendra à Berlin le 14 mars prochain.

Au sein de l'Union européenne, nous avons lancée l'initiative du Pacte européen de la jeunesse, qui pose justement la question de la place des jeunes au sein des politiques publiques d'intégration sociale, et de la stratégie de Lisbonne en particulier le Pacte se met en oeuvre en ce moment et nous fondons de grands espoirs sur sa réussite.

Vous le voyez, de nombreux relais existent aujourd'hui pour faire de vos travaux une source d'inspiration.

Cette conférence doit être utile, utile pour agir, utile pour répondre aux Mis ce ces quartiers. C'est en ce sens que le ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative a tenu à s'associer à cette excellente initiative du Conseil de l'Europe et du ministère fédéral de la famille, des personnes âgées, de la femme et de la jeunesse d'Allemagne. Et je tiens à las remercier ici pour leur engagement.
Pour sa part, monsieur Lamour sera très attentif aux conclusions de vos travaux et s'en fera l'écho dans l'ensemble des enceintes où notre ministère travaille afin d'apporter aux jeunes de ces quartiers les réponses qu'ils attendent de nous tous.

Je vous remercie.