Cette interview est libre de droits pour publication

Mari Kiviniemi : « C’est la qualité qui peut renforcer l’attractivité du Conseil de l’Europe »

Ministre de l’Administration publique et du gouvernement local, Mari Kiviniemi, a été chargée de présenter un rapport sur les moyens de renforcer les travaux du Conseil de l’Europe concernant la démocratie locale et régionale.

Interview, 29.05.2008

Question : Madame, à l’automne 2007, vous avez été désignée comme rapporteur pour évaluer le travail du Conseil de l’Europe en faveur des autorités locales et régionales. Lors de votre intervention, le 29 mai, devant le Congrès vous avez insisté sur la nécessité de rendre plus visible l’action du Conseil de l’Europe et du Congrès. Que proposez-vous ?

Mari Kiviniemi : J’espère effectivement trouver de nouveaux moyens d’augmenter la visibilité de l’œuvre accomplie par le Conseil de l’Europe et le Congrès mais je n’ai pas encore de proposition concrète à présenter. J’espère pouvoir présenter des exemples précis dans le rapport que je dois remettre à la fin de l’année.

Question : A quoi attribuez-vous ce manque de visibilité alors que d’autres institution européennes, je pense à l’Union européenne, n’en manquent pas ?

Mari Kiviniemi : Je pense que cette différence vient du fait que, dans une certaine mesure, l’action de l’Union européenne est plus concrète. Son action affecte plus directement les législations nationales et la vie de tous les jours de ses pays membres et de leurs citoyens. Le travail du Conseil de l’Europe, pour sa part, a une influence à plus longue échéance. Ses effets les plus visibles actuellement le sont dans les nouvelles démocraties.

Question : Dans votre discours vous soulignez également la nécessité de renforcer la participation des pays membres au travail du Conseil de l’Europe.

Mari Kiviniemi : Je crois en effet qu’il est nécessaire de la renforcer. Tous les pays membres doivent considérer qu’il s’agit de «notre» Conseil de l’Europe, que ce Conseil de l’Europe effectue un travail tout à fait remarquable qui, à long terme, améliore non seulement chacun de nos pays mais aussi l’Europe toute entière. Je pense en particulier à tout ce qui se fait en matière de démocratie, de droits de l’homme, d’état de droit.

Bien sur quand je dis cela, je sais que des ministres quand ils voient les sujets abordés par le Conseil de l’Europe estiment que cela ne les concerne pas. Pour ma part, en tant que ministre en charge des affaires locales connaissant le travail accompli par le Congrès, je sais toute la valeur de ce qui se fait à Strasbourg et son intérêt pour mon pays, la Finlande.

La meilleure façon de renforcer l’intérêt pour le Conseil de l’Europe est de s’assurer que les questions qui y sont traitées soient d’une qualité telle que chacun puisse se dire qu’il pourra en tirer parti et contribuer utilement à la discussion.


Question : Dans ce cadre, comment évaluez-vous l’avenir du Congrès ?

Mari Kiviniemi : Je lui vois un très bon avenir. Il a un rôle très important à jouer pour enrichir la démocratie locale. Dans ce sens j’espère que la Charte de la démocratie régionale sera un jour adoptée.

Pour y arriver le Congrès doit trouver une solution dans la formulation de certains détails afin que tous les pays puissent accepter cette Charte.